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À La Une - Liban

A Saïda, des cours improvisés sur la "Place de la révolution"

Des enseignants œuvrent à former un collectif qui va regrouper des professeurs des différentes matières pour donner des cours gratuits aux lycéens.

Une enseignante donnant un cours à des élèves à Saïda, le 9 novembre 2019. Photo Mountasser Abdallah

Dans un jardin ombragé jouxtant la « Place de la révolution du 17 octobre » à Saïda, une trentaine de lycéens sont assis en cercle sur des chaises en plastique autour d’une enseignante en ce samedi matin, pour un cours en plein air. L’objectif : tenter autant que possible de compenser les cours perdus pour ces élèves de terminale, qui n’ont plus rejoint les bancs de l’école depuis le début du soulèvement.

L’enseignante, Imane Hneiné, distribue des polycopiés à ses « élèves ». Elle a choisi une des épreuves du bac des années précédentes, en économie et sciences sociales, qui demandait aux bacheliers de répondre à la question suivante : « Quel Liban voulons-nous ? ». Les débats sont lancés, chacun explique sa position.

« L’idée m’est venue, avec d’autres collègues, d’aider ces élèves en grève pour qu’ils puissent compenser les cours perdus », explique l’enseignante à L'Orient-Le Jour.  Elle indique que ces enseignants œuvrent à former un collectif, « enseignants pour le Liban », qui va regrouper des professeurs des différentes matières pour donner des cours gratuits aux lycéens. « Des enseignants de toutes les matières sont en train de se joindre à nous, on va couvrir toutes les disciplines », explique-t-elle.

Comme dans le reste du pays, les lycéens et les étudiants des universités sont à la pointe de la contestation à Saïda, organisant tous les jours des manifestations dans les rues de la ville et participant au sit-in quotidien sur la place Élia, rebaptisée « Place de la révolution du 17 octobre ».

Élèves des lycées privés et publics ou de lycées techniques se côtoient dans ce cours improvisé.

 « Nous sommes ici pour prouver que nous sommes des gens éduqués, nous participons au sit-in pour réclamer nos droits et en même temps nous profitons du temps pour rattraper les cours », affirme Ola Farhat, élève de terminale au lycée public al-Mourjane à Saïda.

A ses côtés, Doaa, également élève de terminale, est catégorique : « J’ai décidé avec mes camarades de ne plus aller en classe et de continuer à participer au sit-in jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites ».

Près d’eux, d’autres élèves et étudiants improvisent des cercles de dabké et brandissent un immense drapeau libanais au-dessus des soldats qui sont déployés autour de la place. « C’est pour les protéger du soleil, comme ils protègent notre sit-in », affirme l’un d'entre eux.



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Dans un jardin ombragé jouxtant la « Place de la révolution du 17 octobre » à Saïda, une trentaine de lycéens sont assis en cercle sur des chaises en plastique autour d’une enseignante en ce samedi matin, pour un cours en plein air. L’objectif : tenter autant que possible de compenser les cours perdus pour ces élèves de terminale, qui n’ont plus rejoint les bancs de l’école...

commentaires (1)

Rien de mieux pour enseigner les révolutions du monde. Celles qui demandent des décapitations, pendaisons etc... sur les pilleurs de l'état. Tiens on les oublie un peu en ce moment.

FRIK-A-FRAK

14 h 19, le 09 novembre 2019

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Commentaires (1)

  • Rien de mieux pour enseigner les révolutions du monde. Celles qui demandent des décapitations, pendaisons etc... sur les pilleurs de l'état. Tiens on les oublie un peu en ce moment.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 19, le 09 novembre 2019

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