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À La Une - dette

Moody’s dégrade la note du Liban à « Caa2 »

L’agence de notation financière américaine a justifié sa décision en invoquant la possibilité « accrue » que le pays procède à un « rééchelonnement de la dette ou toute autre opération de gestion de passif qui constitue un défaut selon (sa) définition ».

Moody’s a dégradé mardi 5 novembre 2019 la notation souveraine du Liban de « Caa1 » à « Caa2 », tout en maintenant la mise sous surveillance du pays. Photo d'illustration. Archives AFP

Un mois après avoir adressé un ultimatum aux dirigeants libanais, Moody’s a dégradé mardi la notation souveraine du Liban de « Caa1 » à « Caa2 », tout en maintenant la mise sous surveillance du pays.

L’agence de notation financière américaine, l’une des trois principales avec Fitch et Standard & Poor’s, a justifié sa décision en invoquant la possibilité « accrue » que le pays procède à un « rééchelonnement de la dette ou toute autre opération de gestion de passif qui constitue un défaut selon (sa) définition ». Moody’s estime en outre que les importants mouvements sociaux qui se poursuivent depuis le 17 octobre dans tout le pays, la démission du gouvernement de Saad Hariri il y a une semaine sous la pression de la rue et la perte de confiance des investisseurs ont un peu plus miné le « modèle traditionnel de financement du pays, basé sur les flux entrants de capitaux et la croissance des dépôts ». Une combinaison de facteurs « qui menace la viabilité de la fixation du prix de la livre sur le dollar par la Banque du Liban (à un taux de 1507,5 livres pour un dollar depuis 1997, NDLR) et la stabilité macroéconomique ».


Le mouvement de contestation avait été déclenché après l'annonce de la taxe sur les appels via WhatsApp. Cette mesure a été vite annulée mais la colère ne s'est pas apaisée contre la classe dirigeante, jugée incompétente et corrompue dans un pays qui manque d'électricité, d'eau ou de services médicaux de base 30 ans après la fin de la guerre civile (1975-1990).

Lors de la CEDRE, les dirigeants libanais se sont engagés auprès de leurs soutiens à lancer des réformes pour réduire le déficit public - d’un point de PIB par an en cinq ans - et à restructurer l’économie, qui devrait afficher une croissance nulle, voire négative cette année selon les estimations. La mise en œuvre de ces réformes doit convaincre les donateurs de la CEDRE de débloquer plus de 11 milliards de dollars de prêts et dons devant financer des projets de réhabilitation d’infrastructures figurant dans le Capital Investment Plan (CIP) préparé par le gouvernement libanais.

Pour l’heure, les mesures adoptées  – notamment dans le budget pour 2019 voté avec près de sept mois de retard par rapport aux délais constitutionnels, n’ont pas convaincu les agences de notations ou les donateurs qui ont unanimement appelé les dirigeants libanais à élaborer et voter un budget pour 2020 crédible avant la fin de l’année.


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Un mois après avoir adressé un ultimatum aux dirigeants libanais, Moody’s a dégradé mardi la notation souveraine du Liban de « Caa1 » à « Caa2 », tout en maintenant la mise sous surveillance du pays.L’agence de notation financière américaine, l’une des trois principales avec Fitch et Standard & Poor’s, a justifié sa décision en invoquant la possibilité « accrue » que...

commentaires (3)

On s’approche lentement et sûrement du but. Bientôt ce sera la faillite du pays et nos politiciens se donneraient à cœur joie pour accuser la révolte. Mais un seul point positif en découlera. Ils seront tous oui tous jugés sans avoir à se réunir pour se dénoncer l’un l’autre donc ça ira plus vite. Merci qui?

Sissi zayyat

11 h 19, le 06 novembre 2019

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Commentaires (3)

  • On s’approche lentement et sûrement du but. Bientôt ce sera la faillite du pays et nos politiciens se donneraient à cœur joie pour accuser la révolte. Mais un seul point positif en découlera. Ils seront tous oui tous jugés sans avoir à se réunir pour se dénoncer l’un l’autre donc ça ira plus vite. Merci qui?

    Sissi zayyat

    11 h 19, le 06 novembre 2019

  • CE SONT DES AGENCES DE NOTATION AVEC BUT POLITIQUE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 25, le 05 novembre 2019

  • Bien sûr on va blâmer les 20 derniers jours plutôt que les 20 dernières années pendant lesquelles le pays était tenu par les griffes des mêmes politiciens, dds mêmes milices et les mêmes va-t-en en guerre!! Akh ya baladna

    Wlek Sanferlou

    20 h 22, le 05 novembre 2019

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