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À La Une - Liban

Hassan à CNN : Un gouvernement de technocrates serait un pas dans la bonne direction

"Qu'ils aient été dirigés ou pas" par des formations politiques ou parties étrangères, les manifestants restent "des personnes qui demandent, légitimement, un changement", affirme la ministre sortante de l'Intérieur en réponse aux accusations de Hassan Nasrallah.

La ministre sortante de l’Intérieur, Raya el-Hassan, en juin 2019. Photo d'archives Ani

La ministre sortante de l'Intérieur, Raya el-Hassan, a estimé dans un entretien à la chaîne de télévision américaine CNN que la formation d'un gouvernement libanais composé de technocrates était "un pas dans la bonne direction" pour résoudre la crise de confiance entre les Libanais et leurs dirigeants. Mme el-Hassan a par ailleurs souligné que le Hezbollah, qui avait trois ministres dans le gouvernement sortant, "est là pour rester" sur la scène politique et fait partie du "tissu social" du pays.

L'interview de Mme Hassan, menée jeudi par la journaliste Becky Anderson, intervient alors que le Liban est entré dans sa troisième semaine de contestation contre le pouvoir en place et le régime politique en général, sur fond de crise socio-économique persistante. Dans ce cadre, la ministre sortante a salué la diversité des manifestants qui étaient notamment "des jeunes, des étudiants, des personnes de la classe moyenne ou des femmes au foyer". "Qu'ils aient été dirigés ou pas" par des formations politiques ou parties étrangères, les manifestants restent "des personnes qui demandent, légitimement, un changement", estime-t-elle, ajoutant n'avoir aucune information prouvant que le mouvement de révolte "n'est pas spontané". Mme Hassan répondait par là au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait accusé le mouvement d'être mené par certaines parties politiques et financé par les ambassades de pays étrangers.


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"Nous ne pouvons pas nous défiler"
Face aux revendications des manifestants, "nous ne pouvons pas continuer à travailler comme nous le faisions", a déclaré la ministre sortante. "Former un gouvernement de technocrates est un pas dans la bonne direction, a-t-elle souligné. Les manifestants ont mis la barre très haut pour les responsables et nous ne pouvons pas nous défiler". Elle a dans ce contexte indiqué que la démission, mardi, du Premier ministre Saad Hariri est "une victoire partielle" pour le mouvement de contestation.

La ministre sortante de l'Intérieur a encore précisé que, ce que le chef de l'Etat, Michel Aoun, entendait par futur gouvernement "propre" lors de son discours de jeudi était "un gouvernement qui n'est pas du tout entaché de corruption".

Raya el-Hassan a en outre condamné les attaques de mardi contre les manifestants. Selon elle il est "évident" que ces attaquants provenaient "de quartiers traditionnellement contrôlés par le Hezbollah et le mouvement Amal" du président de la Chambre, Nabih Berry. Ce jour-là, des dizaines de jeunes s'en étaient pris aux manifestants pacifiques qui bloquaient le pont du "Ring" de Beyrouth. Empêchés d'avancer par les forces de l'ordre, ils s'étaient ensuite rendus sur les places Riad el-Solh et Martyrs, centres de la contestation dans la capitale, où ils avaient saccagé toutes les tentes et infrastructures installées par les organisations de la société civile et contestataires. 



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"Impact négatif" des sanctions US sur le Liban
Par ailleurs, Mme el-Hassan a évoqué l'impact qu'ont eues les sanctions américaines contre le Hezbollah, estimant que si elles ont "freiné l'activité du Hezbollah, elles ont également eu un impact négatif sur le pays". Rappelant que le parti chiite a été démocratiquement élu au Parlement, elle a affirmé que sa base "fait partie du tissu social" du Liban". Politiquement, le Hezbollah "est là pour rester", a-t-elle poursuivi. 

Mercredi, les Etats-Unis et six pays arabes du Golfe avaient imposé un nouveau train de sanctions contre 25 "cibles" liées à l'Iran et au Hezbollah. Fin octobre dernier, le président américain, Donald Trump, avait signé un texte renforçant les sanctions contre le Hezbollah. Il s'agit de la loi "Hezbollah International Financing Prevention Amendments Act (HIFPAA) of 2018", une version amendée (S.1595) d'une loi précédente, votée par le Sénat le 5 octobre 2017. La S.1595 impose notamment des sanctions à toute personne, entité ou Etat étrangers aidant directement ou indirectement le parti pro-iranien. En juillet, l'administration américaine avait encore élargi sa campagne de "pression maximale" contre l'Iran et ses alliés en imposant pour la première fois des sanctions contre des responsables politiques du parti. Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, le député Amine Cherri et le responsable de l'appareil sécuritaire du parti, Wafic Safa, avaient été visés par ces sanctions. 


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La ministre sortante de l'Intérieur, Raya el-Hassan, a estimé dans un entretien à la chaîne de télévision américaine CNN que la formation d'un gouvernement libanais composé de technocrates était "un pas dans la bonne direction" pour résoudre la crise de confiance entre les Libanais et leurs dirigeants. Mme el-Hassan a par ailleurs souligné que le Hezbollah, qui avait trois ministres...

commentaires (5)

Serait-elle pressentie pour le poste de PM ? Pourquoi pas....

Aboumatta

23 h 53, le 01 novembre 2019

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Commentaires (5)

  • Serait-elle pressentie pour le poste de PM ? Pourquoi pas....

    Aboumatta

    23 h 53, le 01 novembre 2019

  • Madame El-HASSAN sera un excellent premier ministre, elle a des qualités d'écoute, d'analyse, d'impartialité et d'honnêteté exceptionnelles

    ISKANDAR khalil

    23 h 06, le 01 novembre 2019

  • C,EST LA BONNE CHOSE A FAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 29, le 01 novembre 2019

  • Jamil el Sayyed serait un bon ministre de l'interieur technocrate !

    Chucri Abboud

    21 h 28, le 01 novembre 2019

  • On ne peut que saluer la ministre sortante de l'Intérieur, Raya el-Hassan pour adopter un gouvernement de technocrates.

    Antoine Sabbagha

    20 h 05, le 01 novembre 2019

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