Capture d'écran Facebook/Habib A. Fawaz
Alors que depuis le 17 octobre, le pouvoir reste obstinément sourd aux demandes des centaines de milliers de Libanais mobilisés à travers tout le Liban, Habib A. Fawaz et Carole Ayoub, deux artistes militant pour la cause des personnes malentendantes, ont signé un hymne traduit dans le langage des signes, dans lequel ils expriment leurs frustrations et leurs revendications.
Depuis douze jours, des dizaines de milliers de Libanais crient leur colère contre la classe dirigeante dans la rue, devant les caméras, scandant des slogans, criant à plein poumons des chants révolutionnaires et des hymnes. Les malentendants avaient aussi leur mot à dire, dans un pays où la vie pour les personnes à besoins spécifiques est un chemin de croix quotidien. Habib A. Fawaz et Carole Ayoub tentent de faire passer le message.
"Révolution, révolution, révolution, la vie est devenue amère, pour vivre librement, nous voulons faire chuter le régime, nous avons marre des mensonges et des promesses non tenues, de la tristesse, de la pauvreté et de la douleur", lancent les deux artistes en colère, au début de cette vidéo d'une minute, sur fond de percussions et de musique orientale. "Nous voulons nous exprimer et réclamer tout ce qui nous est dû. Si ma voix ne se fait pas entendre, si je suis sourd et que je n'entends pas, c'est avec mes mains (le langage des signes) que je veux me défendre, et porter haut l'étendard du Liban", poursuivent Habib et Carole.
Dès les premiers jours des manifestations monstres qui ont secoué le pays, plusieurs personnes malentendantes sont descendues dans la rue pour dénoncer la classe dirigeante et réclamer leurs droits.
La révolte libanaise a été déclenchée le 17 octobre par l'annonce surprise d'une taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp. Cette mesure a été vite annulée mais la colère ne s'est pas apaisée contre la classe dirigeante, jugée incompétente et corrompue dans un pays qui manque d'électricité, d'eau ou de services médicaux de base 30 ans après la fin de la guerre civile (1975-1990). Un temps évoqué, un remaniement ministériel ne paraît plus à l'ordre du jour. Les principaux ministres, même les plus conspués par la rue, refusent d'être sacrifiés sur l'autel de la colère populaire, rapporte la presse.
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commentaires (6)
Le cri silencieux, magnifique.
Christine KHALIL
21 h 08, le 28 octobre 2019