Des dizaines de manifestants contre le pouvoir se sont rassemblés lundi matin devant le siège de la Banque du Liban à Beyrouth, scandant des slogans hostiles au gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, au moment où le pays est entré dans son douzième jour consécutif de révolte inédite contre la classe dirigeante.
"A bas le règne des banques, à bas le règne du dollar !", criaient certains manifestants. "C'est à cause de Riad Salamé que la situation de la livre en est arrivée à ce qu'elle est aujourd'hui", a lancé une autre manifestante au micro de la chaîne LBCI. D'autres protestataires dénonçaient la politique monétaire et l'ingénierie financière menée par M. Salamé.
D'autres manifestations ont eu lieu devant les sièges de la BDL à Saïda et à Tyr, au Liban-Sud, ainsi qu'à Zahlé et Baalbeck, dans la Békaa.
Dans ce contexte, l'avocat Maan el-Assaad a annoncé avoir transmis une note d'information à la justice contre Riad Salamé. Il réclame une enquête pour, entre autres, détournement et dilapidation de fonds publics en sa qualité de fonctionnaire. Maan el-Assaad demande à la justice de placer le gouverneur de la BDL "sous résidence surveillée avec interdiction de quitter le territoire, et de geler ses actifs et ceux des membres de sa famille (...)". "La justice doit lui demander de restituer tous les fonds qu'il a pillé (...)", poursuit l'avocat, en appelant à infliger "de sévères sanctions" contre M. Salamé.
La révolte libanaise a été déclenchée le 17 octobre par l'annonce surprise d'une taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp. Cette mesure a été vite annulée mais la colère ne s'est pas apaisée contre la classe dirigeante, jugée incompétente et corrompue dans un pays qui manque d'électricité, d'eau ou de services médicaux de base, 30 ans après la fin de la guerre civile (1975-1990).
Dans un entretien accordé au New York Times, Riad Salamé avait dit qu'il doutait qu’une démission de sa part "soit dans l’intérêt du pays". "Mon départ pourrait affecter la confiance des marchés", avait-il souligné dans une interview au New York Times, publiée vendredi, et dans laquelle il a estimé que ceux qui ont pâti de ses politiques en matière de lutte contre la corruption essaient désormais de le faire tomber, dans une allusion au Hezbollah.
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commentaires (11)
Je pense que la Banque du Liban a maintenu la livre debout contre vents et marees , toujours fait une bonne gestion, et lutté regulierement contre le blanchiment d’argent . Il ne faut pas etre injuste et mettre tout le londe dans le meme panier. Laissez le gouverneur tranquille car on n’a pas mieux pour le remplacer
Marie-Hélène
20 h 08, le 29 octobre 2019