"De Beyrouth à Nabatiyé, nous sommes avec vous contre le régime", scandaient dimanche à Paris des centaines de Libanais de la diaspora, rassemblés en solidarité avec leurs compatriotes qui, au pays, manifestent par centaines de milliers pour la onzième journée d'affilée contre la classe dirigeante, accusée de corruption.
Les contestataires, réunis sur la place Joffre, devant le mur de la Paix, ont appelé, via leurs slogans et pancartes, à la mise sur pied d'un régime laïc et critiqué un gouvernement "qui a dépassé sa date d'expiration".
Bruno, un Français de 59 ans marié à une Libanaise, indique à L'OLJ être présent au rassemblement "pour sa nièce qui fête ses 31 ans à Beyrouth aujourd'hui et dont les frères ont tous dû quitter le Liban pour travailler dans les pays du Golfe". "Je suis là pour eux, pour qu'ils puissent vivre dans un pays plus égalitaire, où les richesses sont mieux réparties", a-t-il souligné, critiquant le fait que "10% des Libanais possèdent 90% des richesses du pays".
Kaldie, une trentenaire répondant à l'appel à se mobiliser avec son mari et ses deux enfants de 9 et 7 ans, affirme être là "pour dire que nous voulons le changement". "Nous n'avons plus rien à perdre, ils nous ont tout volé, même notre oxygène", déclare-t-elle, soulignant toutefois avoir repris espoir. Elle appelle les Libanais au pays à "rester dans la rue", tandis qu'un "Kellon Yaane Kellon" (Tous sans exception), slogan phare de la révolte, résonne derrière elle. "Nous sommes bien ici, mais nous sommes trop loin de nos familles. J'espère que mes enfants pourront un jour rentrer vivre au Liban", ajoute-t-elle.
Réagissant aux différentes prises de paroles des responsables libanais au cours des onze derniers jours, notamment le chef de l'Etat Michel Aoun, et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, Ziad, qui, à 31 ans, a vécu un tiers de sa vie en France, critique "des discours toujours les mêmes d'hommes politiques toujours les mêmes". "Les réformes, c'est bien, mais ça ne suffit pas. Ce qu'on veut c'est qu'ils dégagent tous", a-t-il déclaré, en référence à la liste de réformes présentées lundi dernier par le Premier ministre, Saad Hariri, qui n'a pas convaincu les protestataires.
Depuis le début de la contestation qui a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Libanais, la diaspora n'est pas en reste. Dès le week-end dernier, des rassemblements avaient été organisés dans des dizaines de villes du monde entier. Samedi, ils étaient notamment plusieurs milliers à Sydney, en Australie, et des centaines, pleins d'espoir, à New York. Arborant des drapeaux libanais et des bannières–messages, il s'étaient à cette fois regroupés devant la mission permanente du Liban auprès des Nations unies, pour faire entendre leur voix en solidarité avec le mouvement au Liban afin que leur combat soit reconnu par la communauté internationale.
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commentaires (3)
les chiites sont une communauté a part entière !!!
Bery tus
23 h 54, le 27 octobre 2019