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À La Une - Liban

Retour au calme à Beddaoui après des tirs de l'armée

Saad Hariri demande au commandant en chef de l'armée d'ouvrir une enquête sur cet incident. 

Des militaires libanais quittant la localité de Beddaoui, après un incident les ayant opposés aux manifestants présents sur les lieux, qui ont fait plusieurs blessés, le 26 octobre 2019. Photo AFP / Fathi AL-MASSRI

La situation est revenue au calme, samedi soir, à Beddaoui, près de Tripoli, après qu'un incident entre l'armée et des manifestants a fait plusieurs blessés, au dixième jour du mouvement massif de contestation dans ce pays.

Comme pour symboliser ce retour au calme, et l'apaisement de la situation avec la troupe, les manifestants, dont les rangs avaient été grossis par l'arrivée de dizaines de personnes venues de la place el-Nour de Tripoli, ont porté sur leurs épaules un soldat présent sur les lieux.


Un soldat libanais porté par des manifestants, à Beddaoui, au Liban-Nord, le 26 octobre 2019. Photo Ani


Plus tôt dans la journée, plusieurs personnes avaient été blessées lorsque l'armée libanaise a tiré des coups de feu sur la route reliant la ville de Tripoli à Minié et au Akkar, pendant que les militaires essayaient d'ouvrir cet axe à la circulation, comme ils ont tenté de le faire dans plusieurs autres régions du Liban. La Croix-Rouge libanaise a évacué plusieurs personnes atteintes lors de cet incident. 

Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), l'incident avait mené à l'arrestation d'un des meneurs de la manifestation à Beddaoui, Amer Ibrahim dit "Ariche", qui a ensuite été libéré. 




(Lire aussi : "Aujourd'hui, nous reprenons espoir !" : au 10e jour, la foule grossit au centre-ville de Beyrouth)



"Jets de pierres et de pétards"
Dans un communiqué, l'armée libanaise a expliqué sa version des faits, indiquant qu'un incident a débuté entre un groupe de manifestants présents sur la route et un groupe de citoyens qui voulaient franchir le barrage en voiture. "Intervenue pour désamorcer la situation, l'armée a été la cible de jets de pierres et de pétards", précise la troupe, qui ajoute que "cinq soldats ont été blessés". Les militaires ont à ce moment lancé des bonbonnes de gaz lacrymogène "pour disperser les personnes présentes", sans résultat. Ils ont alors dû tirer en l'air et ce sont "des balles perdues qui ont blessé certains citoyens". L'armée souligne qu'elle a dû "renforcer sa présence dans la région". Selon l'Agence nationale d'Information, la situation est par la suite revenue à la normale dans les rues de Beddaoui, dont ont fini par se retirer les véhicules blindés déployés sur place. Seule une patrouille militaire est restée sur les lieux afin d'assurer la sécurité de la manifestation, qui s'est poursuivie. 

Suite à cet incident, le Premier ministre Saad Hariri est entré en contact avec le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, à qui il a demandé d'ouvrir immédiatement une enquête et de prendre toutes les mesures nécessaires pour s'enquérir de ce qui s'est réellement passé. Il a souligné l'importance de protéger la liberté d'expression des citoyens, insistant toutefois sur la nécessité que la contestation reste pacifique. 

L'armée a annoncé dans son communiqué avoir ouvert cette enquête.

Depuis jeudi dernier, la plupart des grandes voies de circulation du Liban sont coupées par des barrages de fortune installés par les manifestants, qui réclament la chute du pouvoir en place accusé de corruption, et des solutions à la crise socio-économique que connaît le pays. Dans la matinée de samedi, les forces armées ont tenté d'ouvrir ces routes à plusieurs endroits, notamment le long de l'autoroute menant vers le Nord, la voie express du Ring à Beyrouth, ou encore l'intersection dite "Chevrolet", à Furn el-Chebbak, à l'entrée-est de la capitale, provoquant des tensions avec les manifestants. En plusieurs endroits, comme à Okaïbé, localité côtière située peu avant Jbeil (au nord de Beyrouth), les forces de l'ordre ont fini par quitter les lieux, laissant les manifestants investir l'autoroute.



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