Le Premier ministre, Saad Hariri, suite à sa conférence de presse hier au Grand Sérail. Marwan Tahtah/AFP
Le message des citoyens, descendus en masse dans la rue, est clair : nous ne voulons plus payer le prix de vos échecs. Les signes d’un effondrement économique imminent se font de plus en plus alarmistes, et les responsables politiques n’ont cessé de réitérer la nécessité de lancer des réformes structurelles. Sans jamais passer à l’action.
Pourtant, ces réformes sont connues de tous. Elles sont répétées inlassablement par le peu d’économistes indépendants que connaît le pays, par les principaux bailleurs de fonds du Liban, mais aussi par les dirigeants politiques eux-mêmes. Réformer le secteur de l’électricité, restructurer le secteur public et ses ressources humaines, réduire le service de la dette, adopter des mesures de soutien aux secteurs productifs... Autant de mesures visant à réduire les dépenses publiques en mettant un terme au gaspillage et les réorientant vers des dépenses d’investissement.
Tout le monde connaît la recette, mais tout le monde rechigne à la mettre en œuvre. La classe politique craint-elle que de telles réformes puissent mettre un terme au système clientéliste qui a assuré jusque-là sa pérennité ? Les zaïms peuvent-ils survivre à la fin du recrutement politique dans la fonction publique à des fins électorales ? Accepteront-ils de mettre un terme aux avantages exubérants des hauts fonctionnaires et hauts gradés qui leur font allégeance ? Dans quelle mesure un État à même de fournir des services sociaux de qualité à ses citoyens constituerait-il une menace pour un tel système clientéliste ?
Face à ce dilemme, la classe politique a fait à de multiples reprises le choix de la facilité. Le choix de la hausse des taxes. Mais c’est aussi le choix du suicide politique. Car hausser les taxes, c’est asphyxier davantage le pouvoir d’achat des Libanais, alors que ces derniers sont conscients de l’ampleur du gaspillage dans la dépense publique. Aujourd’hui, les Libanais ne veulent pas assumer, seuls, le coût de la crise. Et ils le crient très fort dans la rue.
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Le message des citoyens, descendus en masse dans la rue, est clair : nous ne voulons plus payer le prix de vos échecs. Les signes d’un effondrement économique imminent se font de plus en plus alarmistes, et les responsables politiques n’ont cessé de réitérer la nécessité de lancer des réformes structurelles. Sans jamais passer à l’action. Pourtant, ces réformes sont connues...
commentaires (1)
J'invite les manifestants à réquisitionner tous les biens mobiliers et immobiliers de tous les élus de la Nation acquis depuis leur élection au Parlement nptamment à Batroun, au sud ou ailleurs. Il faut les vendre aux enchères au profit de la Trésorerie de l'Etat, Battons le fer tant qu'il est chaud !
Un Libanais
19 h 03, le 19 octobre 2019