Au-delà de la propension de ce pays à surdévelopper son sous-développement, c’est l’application acharnée de sa classe politique à le déglinguer avec autant de soin qui force l’admiration. À chaque fois qu’une tuile nous tombe sur le ciboulot, c’est pour constater que nos structures et infrastructures ne sont pas adaptées, ou alors carrément inexistantes. En hiver des routes inondées, en été et en automne des forêts incendiées. Reste le printemps, mais patience, ils vont trouver…
En attendant, des milliers d’hectares de forêts sont transformés en chaleur et lumière sous le regard d’une poignée de pleurnicheurs, qui viennent nous chouiner dans les basques pour expliquer qu’ils n’ont pas de moyens. Pas de citernes, pas d’hélicos, pas de Canadair, pas de tuyaux. Ils n’ont rien de tout ça. Fort heureusement, ils ne manquent pas de bagnoles blindées noires, de 4x4 d’accompagnement noirs, de gardes du corps aboyeurs à lunettes noires et de larbins lécheurs blancs de trouille. La vie est belle !
À ceux qui s’en étonnent encore, pourquoi veulent-ils que la gestion du feu soit différente du reste ? Comptons ensemble : des bâtisses populaires en ruines qui ne tiennent que par la peinture, un courant électrique parkinsonien dont des régions entières s’arrachent les câbles pour étendre les caleçons et s’électrocuter à l’œil, une eau courante qui depuis plus de 70 ans flirte dans une allègre osmose avec les canalisations d’égout, et pour finir, un téléphone cellulaire qu’on a voulu pomper davantage et dont il ne restera bientôt plus que le vibreur pour nous faire l’économie d’un vibromasseur. Et c’est sur ce tas d’immondices que l’État – cet objet politique non identifié – espère faire des économies dans le budget
2020 !
Il y a de cela une bonne vingtaine d’années, sur un de ces sursauts d’autorité dont il était coutumier, un ministre, index relevé devant les caméras comme pour un toucher rectal, avait obligé les automobilistes sous peine d’amende de se munir d’un mini-extincteur... À l’entendre, les carburateurs qui flambaient en ce temps sur la voie publique ne se comptaient plus. Aujourd’hui, des forêts entières crament et personne n’est fichu de coincer le responsable ou même de financer un verre d’eau. Pour peu, un âne nous racontera bientôt que le feu ravageur est d’inspiration israélienne… ou turque tiens, puisque c’est la mode.
Quand on pense que dans les pays normaux les gamins rêvent de devenir pompiers… Au Liban, ils naîtront bientôt avec des lance-flammes.
gabynasr@lorientlejour.com
ILS VEULENT DETRUIRE LE LIBAN POUR NEUTRALISER LE HEZBOLLAH POUR LONGTEMPS. OUI IL Y A INTERVENTION ETRANGERE SIONISTE DANS CE QUI SE PASSE AU LIBAN. MEME SI GABY NASR DISE LE CONTRAIRE.
17 h 52, le 18 octobre 2019