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Liban - Diplomatie

La princesse Astrid à Beyrouth pour promouvoir la lutte contre les mines antipersonnel

Le président Aoun recevant la princesse Astrid hier à Baabda. Photo ANI

Bien que devenue récemment grand-mère pour la seconde fois, la princesse Astrid de Belgique a tenu à maintenir sa visite à Beyrouth, en tant qu’envoyée spéciale de la Convention d’Ottawa contre les mines antipersonnel, pour pousser le Liban à y adhérer. La princesse Astrid, qui est arrivée jeudi soir, a rencontré hier à cet effet le président de la République Michel Aoun ainsi que le ministre de la Défense Élias Bou Saab, en présence du ministre d’État pour les Affaires présidentielles Salim Jreissati.

Connue en Belgique pour ses engagements humanitaires et sociaux, la princesse Astrid, sœur du roi Philippe, a voulu mettre l’accent sur l’importance pour le Liban d’intégrer le processus de lutte contre les mines antipersonnel qui continue de faire beaucoup de victimes. Pour la seule année 2018, le « Lebanese Mine Action Center » (LMAC) a enregistré 3 799 victimes de mines antipersonnel, dont 20 sont mortes. Des mines enfouies ou larguées par les Israéliens sèment toujours la mort au Liban-Sud. Mais il s’en trouve aussi un peu partout à travers le Liban, qui datent de la guerre civile. Le problème étant que non seulement il n’y a jamais eu de relevé de l’emplacement de ces mines, mais de plus, il faut des fonds pour financer le déminage.

Réserves libanaises

L’ambassadeur de Belgique, Hubert Cooreman, qui a donné hier, avec son épouse Hoda el-Maghraby, une réception dans sa résidence en l’honneur de la princesse Astrid, a rappelé que 164 États ont déjà signé la Convention d’Ottawa. Mais le Liban émet des réserves, quant à sa signature, parce que Israël ne l’a pas fait. Selon la thèse libanaise, si le Liban signe, il sera ainsi soumis à des restrictions unilatérales et contraint de prendre des mesures précises contre l’utilisation, la fabrication et le stockage des mines antipersonnel, alors qu’Israël continuera de les semer en toute liberté. Mais en même temps, le fait de ne pas adhérer à cette convention prive le pays du Cèdre de fonds dont il a besoin pour continuer à déminer. Pour l’instant, l’armée libanaise est l’un des principaux contributeurs du LMAC, surtout depuis que l’Union européenne a décidé récemment de réduire ses aides financières dans ce domaine.

C’est pourquoi, au cours de ses entretiens avec les responsables libanais et en tant qu’émissaire de la Convention d’Ottawa, la princesse Astrid a proposé au Liban de participer en tant qu’observateur au sommet mondial sur les mines antipersonnel qui doit se tenir le mois prochain à Oslo en Norvège. Ce serait peut-être un moyen de lui permettre de profiter indirectement des effets positifs de la convention sans qu’il soit obligé de se plier à toutes les contraintes. Cette démarche est rendue possible par le fait que la communauté internationale sait parfaitement que le Liban ne fabrique pas et ne stocke pas des mines antipersonnel.

Pendant les années de guerre, entre 1975 et 1990, les milices les avaient utilisées et ensuite, ce sont les Israéliens qui, dans toutes leurs attaques contre le Liban, ont laissé derrière eux des champs minés, sans même remettre à la Force intérimaires des Nations unies (Finul) les cartes des mines qu’ils ont enfouies, comme le stipulait pourtant la résolution 1701 qui a mis un terme à la guerre de 2006. Quant au Hezbollah, il ne fabrique pas non plus de mines antipersonnel et, selon des sources militaires, il disposerait d’armes plus sophistiquées aujourd’hui, comme les missiles.

Le Liban continue, en tout cas, de souffrir de ce fléau que constituent les mines antipersonnel, et sa présence au sommet d’Oslo devrait lui être bénéfique.

Dans le cadre de ses rencontres officielles, la princesse Astrid a martelé qu’il est important de combattre l’utilisation de ces armes, qui touchent essentiellement les civils, parce que les militaires sont en général plus vigilants qu’eux lorsqu’ils évoluent dans un terrain à haut risque. L’ambassadeur Cooreman a aussi précisé que dans la région du Moyen Orient, peu d’États ont signé la Convention d’Ottawa, qui fête cette année le 20e anniversaire de son entrée en vigueur. Or, en 20 ans, grâce à cette convention, 52 millions de mines antipersonnel ont été détruites et « les États signataires ont reconnu la nécessité de promouvoir cet instrument au plus haut niveau. Car ils sont tous d’accord sur le fait que ces armes ont un effet dévastateur et coûteux sur le plan humanitaire et sur le long terme, bien plus important que leur efficacité ». Le Liban en sait quelque chose...

Bien que devenue récemment grand-mère pour la seconde fois, la princesse Astrid de Belgique a tenu à maintenir sa visite à Beyrouth, en tant qu’envoyée spéciale de la Convention d’Ottawa contre les mines antipersonnel, pour pousser le Liban à y adhérer. La princesse Astrid, qui est arrivée jeudi soir, a rencontré hier à cet effet le président de la République Michel Aoun ainsi...

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