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Liban - Commémoration

Le groupe Pharaon fête ses 150 ans en beauté à Beyrouth

Les Pharaon, entrepreneurs de père en fils, depuis 150 ans.

Créé en 1868, le groupe commercial Pharaon fête cette année ses 150 ans d’activité au Liban et à l’international. Pour marquer le coup, le groupe avait lancé une compétition artistique pour la création d’un banc public artistique qu’il offrira à la ville de Beyrouth, lors d’une cérémonie organisée samedi prochain, place de l’Étoile. La famille Pharaon publie également un livre qui retrace l’histoire du groupe, depuis sa création à nos jours. Une façon de rendre hommage aux créateurs d’un des plus anciens groupes commerciaux du pays et de la région.

« C’était assez émouvant de travailler sur le passé. C’était un véritable voyage dans le temps. Nous nous sommes replongés dans l’histoire de la famille afin de préparer la commémoration des 150 ans du groupe ainsi que le livre qui retrace son parcours, explique à L’Orient-Le Jour l’ancien ministre et président du groupe Pharaon, Michel Pharaon. Cela nous a également permis d’apprendre des choses sur l’histoire de Beyrouth, une histoire intimement liée à la géopolitique. Les directeurs du groupe qui se sont succédé au fil des années avaient un esprit d’entrepreneuriat. Et ils avaient foi dans le pays », ajoute-t-il.

Michel Pharaon a pris les rênes du groupe après le décès de son père, l’ancien ministre Pierre Pharaon, en 1999. Très engagée dans la vie publique, la famille compte également dans ses rangs l’ancien ministre Henri Pharaon, une des figures-clés de l’indépendance du Liban en 1943.


(Pour mémoire : Le groupe Pharaon entame la célébration jubilaire de sa fondation)

Beyrouth, là où tout a commencé

Les 150 ans du groupe seront célébrés en grande pompe samedi, place de l’Étoile, à quelques pas de l’emplacement où se trouvait l’ancienne maison familiale des Pharaon et de l’immeuble qui logeait la banque Pharaon et Chiha, dans le centre-ville de Beyrouth.

Dans le cadre du concours lancé par le groupe Pharaon, en collaboration avec la municipalité de la capitale et la société Solidere, des jeunes créateurs libanais étaient invités à réfléchir sur l’espace public à travers l’installation d’une pièce artistique unique : un banc, symbole d’un espace de rencontre et de dialogue au cœur de la ville.

C’est finalement l’artiste Anastasia Nysten qui a remporté la compétition et a été chargée de créer un banc inspiré de l’histoire du groupe Pharaon. Ce banc, qui sera dévoilé samedi, est inspiré par le sens de l’esprit d’entreprise et d’initiative d’une entreprise familiale qui, au cours des 150 dernières années, a favorisé les activités commerciales et industrielles au Liban. Il rendra hommage aux créateurs de la société qui ont réussi, à travers l’industrie de la sériciculture, à poser à partir de Beyrouth les fondations d’un groupe opérant au Liban et dans la région.

« Fondé par Mikaël et Raphaël Pharaon à Beyrouth, le groupe a réussi à perdurer grâce au dynamisme affiché par les fondateurs et leurs enfants ainsi que leur solidité lors des moments de crise dans le pays et la région. L’histoire du groupe est donc liée à celle de Beyrouth, du Liban et des troubles géopolitiques auxquels la région a dû faire face », explique Michel Pharaon à L’OLJ.


(Pour mémoire : Le groupe Pharaon lance le concours du plus beau banc artistique)

Du Liban aux pays du Golfe, en passant par la Palestine

Fin du XIXe siècle, la compagnie fait ses débuts dans le commerce de la soie au Liban et en Syrie. Elle réussit également à établir, à l’époque, des relations commerciales avec la France et l’Italie. En 1876, le groupe crée une société financière qui deviendra, en 1882, la plus vieille banque privée de Beyrouth, la banque Pharaon et Chiha.

Au début du XXe siècle, le groupe élargit ses activités à l’import du charbon et au fret maritime. Il participe ainsi au développement du port de Beyrouth, à la direction duquel il participe pendant un siècle. Ces activités sont freinées après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, ce qui engendre de grosses pertes pour le groupe. Mais une fois la guerre terminée, la famille Pharaon monte une société de transport en Palestine et participe à la gestion du port de Haïfa. Le groupe est ensuite contraint de quitter la Palestine et l’Irak en 1946. Il s’investit alors en Égypte et lance des activités commerciales en Syrie. Il se lance également dans le domaine des assurances et l’import des produits pharmaceutiques et du butane.

Nouveau revers à la fin des années 50, avec la nationalisation des sociétés privées en Égypte et en Syrie. Le groupe Pharaon intensifie alors ses activités au Liban, le pays étant alors en plein boom économique. Après la fermeture du canal de Suez en 1967, le groupe décide de travailler avec les pays émergents du Golfe. Il maintient ensuite ses activités au Liban tout au long de la guerre civile, avec des bureaux installés à Paris et à Chypre.

À la fin de la guerre libanaise, la famille consolide son siège à Beyrouth d’où elle continue à travailler depuis. Aujourd’hui, le groupe Pharaon et ses partenaires poursuivent leurs activités dans le commerce et la distribution des produits pharmaceutiques dans plusieurs pays à travers la société Pharaon Healthcare, fondée dans les années 40. Les activités d’assurances du groupe ont débuté dans les années 30 et se sont élargies à nombre de pays au Moyen-Orient et en Afrique, sous la houlette de la société Libano-Suisse. De même pour le domaine médical, avec la société Globemed, qui gère la couverture santé de plusieurs millions de personnes dans la région. Le groupe, qui comprend également une branche d’investissement, emploie plus de 2 000 personnes, réparties sur 14 pays à travers le monde.

Créé en 1868, le groupe commercial Pharaon fête cette année ses 150 ans d’activité au Liban et à l’international. Pour marquer le coup, le groupe avait lancé une compétition artistique pour la création d’un banc public artistique qu’il offrira à la ville de Beyrouth, lors d’une cérémonie organisée samedi prochain, place de l’Étoile. La famille Pharaon publie également...

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