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Économie - Balance des paiements

Une aide saoudienne aura un impact positif mais pas suffisant, estime Goldman Sachs

Une éventuelle aide saoudienne, quelle que soit son ampleur, réduira la nécessité pour la BDL d’intervenir ou d’utiliser ses réserves à très court terme, mais ne résoudra pas les déséquilibres économiques structurels du pays.

La rue des Banques, au centre-ville de Beyrouth. Photo DR

La banque d’investissement américaine Goldman Sachs (GS) estime qu’un éventuel soutien financier de l’Arabie saoudite au Liban aiderait ce pays à atténuer les pressions sur ses liquidités en devises, dans une note de recherche publiée datée de mercredi et réalisée par Farouk Soussa, économiste pour la zone MENA au sein de l’institution financière. Quelques heures plus tôt, le ministre saoudien des Finances, Mohammad Jadaane, avait indiqué, dans un entretien accordé à Reuters, que le royaume saoudien était en pourparlers avec le gouvernement libanais pour lui « apporter un soutien financier ». « Nous allons placer notre argent au Liban, et nous poursuivrons notre soutien au pays et travaillerons avec son gouvernement », a notamment déclaré le haut responsable saoudien. Une « source officielle » citée par Reuters a, de son côté, assuré que le Premier ministre Saad Hariri discutait de ce sujet « à un haut niveau » avec le royaume wahhabite.

GS ne s’avance pas sur la probabilité que ces discussions aboutissent ou pas, mais indique que le cas échéant, cela aura un impact positif sur la solvabilité du Liban puisqu’un tel soutien fournira un financement au déficit de la balance des paiements du pays et renforcera les réserves en devises. La banque américaine considère qu’au-delà d’un financement direct de la dette extérieure du pays, ce soutien enverra un signal clair aux déposants et aux investisseurs sur la disposition réelle de l’Arabie saoudite « à soutenir par tous les moyens le Liban », comme l’avait déclaré Mohammad Jadaane en janvier dernier. Cela pourrait aussi avoir un effet positif durable sur les flux de capitaux vers le Liban, ce qui réduirait considérablement le risque de change, avance GS.


(Lire aussi : Ce que propose Gebran Bassil pour le budget 2020)

Creusement du déficit de la balance des paiements

Le déficit de la balance des paiements ne cesse de se creuser. Il a atteint près de 5,3 milliards de dollars à fin juillet, contre un déficit de 757,2 millions de dollars à la même période de l’an dernier. Le déficit enregistré sur les sept premiers mois de l’année est aussi supérieur à celui enregistré sur l’ensemble de l’année 2018, qui était à 4,8 milliards de dollars. La BDL a dû puiser dans ses réserves en devises pour combler ce déficit, ce qui fait que ces dernières ont baissé de 3,3 milliards de dollars sur les six premiers mois de l’année pour atteindre 36,4 milliards, avant de recommencer à augmenter en juillet pour atteindre « 38,66 milliards de dollars à fin août », selon le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé.

Une hausse qui coïncide avec l’actualisation des modalités des opérations d’ingénierie financière lancées par la Banque centrale pour doper ses réserves en devises et relancer la croissance des dépôts. La BDL propose depuis fin juin de nouveaux instruments financiers aux banques commerciales qui sont appelées, à travers leurs succursales à l’étranger, à attirer de nouveaux capitaux en devises vers le pays en proposant à leurs clients des produits financiers avantageux. Simultanément, les banques placent ces dépôts à la BDL en obtenant des taux d’intérêt plus intéressants que ceux proposés à leurs clients. Fin août, la BDL avait également annoncé une hausse de ses réserves en devises à hauteur de 1,4 milliard de dollars pendant la seconde quinzaine du mois d’août, suite à de nouveaux dépôts effectués à la Banque centrale et issus « du secteur privé non résident ». Si l’identité des déposants et les modalités de l’opération n’ont pas été officiellement dévoilées, plusieurs médias ont indiqué que le montage financier avait été assuré par Goldman Sachs et l’établissement libanais SGBL.

Mais si GS convient que les réserves en devises de la BDL auraient pu baisser davantage si celle-ci n’avait pas réussi à attirer des financements exceptionnels à travers ses opérations d’ingénierie financière, elle admet que la Banque centrale n’aura d’autres choix que de poursuivre ses ingénieries ou de puiser davantage dans ses réserves pour financer le déficit de la balance des paiements, qui devrait atteindre (toujours selon GS) 6,77 milliards de dollars fin 2019 et 6,65 milliards de dollars fin 2020.

La banque américaine souligne aussi que si une éventuelle aide saoudienne, quelle que soit son ampleur, réduira la nécessité pour la BDL d’intervenir ou d’utiliser ses réserves à très court terme, elle ne résoudra pas les déséquilibres économiques structurels du pays. Les perspectives de viabilité financière à long terme ne seront améliorées que par des réformes significatives, insiste GS, qui salue l’effort fourni par les autorités dans ce sens (adoption du plan Boustani pour la réforme du secteur de l’électricité, vote du budget 2019...), mais alerte quant au risque de dérapage des réformes pouvant être provoqué par une potentielle aide saoudienne.

Le Liban a engagé depuis le début de l’année des pourparlers avec plusieurs États alliés en vue d’un soutien financier pouvant prendre la forme de souscriptions à des eurobonds (obligations libanaises en devises) à taux réduits ou de dépôts à terme en devises à la Banque du Liban, avait confié en février le conseiller spécial du Premier ministre, Nadim el-Mounla, à Bloomberg, sans toutefois nommer les pays concernés. Le Qatar s’était engagé en janvier à investir dans des eurobonds libanais pour une valeur totale de 500 millions de dollars et avait procédé en juin à ses premiers achats, avait indiqué un officiel qatari, toujours à Bloomberg.


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commentaires (2)

Offff n'en parlez pas trop, avec le coup que ces pauvres bensaouds se sont recus sur la tronche , prions que cela ne soit pas nous libanais qui finiraient pas leur octroyer une aide . Lol.

FRIK-A-FRAK

10 h 21, le 20 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • Offff n'en parlez pas trop, avec le coup que ces pauvres bensaouds se sont recus sur la tronche , prions que cela ne soit pas nous libanais qui finiraient pas leur octroyer une aide . Lol.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 21, le 20 septembre 2019

  • FAUT BIEN DES MESURES ET DES REFORMES BUDGETAIRES CONCRETES POUR ESSAYER DE TIRER LE PAYS DE L,ABYSSE OU NOS ABRUTIS CORROMPUS ET INCOMPETENTS L,ONT POUSSE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 05, le 20 septembre 2019

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