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Liban - Justice

Mandat d’arrêt à l’encontre de Amer Fakhoury

Devant la juge d’instruction Najat Abou Chacra, l’ex-cadre de l’ALS aurait nié détenir un passeport israélien.

Sit-on contre l’ancien cadre militaire de l’Armée du Liban-Sud, Amer Fakhoury, le 17 septembre 2019. Photo an-Nahar.

La juge d’instruction militaire, Najat Abou Chacra, a lancé hier un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien cadre militaire de l’Armée du Liban-Sud, Amer Fakhoury, qui avait été placé en détention provisoire à son retour au Liban la semaine dernière. La décision de Mme Abou Chacra a été prise à l’issue de l’interrogatoire auquel l’avocate américaine du prévenu – qui a lui aussi la nationalité américaine – n’a pas eu le droit d’assister, n’ayant pas en sa possession l’autorisation de le défendre.

En 1996, Amer Fakhoury, qui avait été en charge à partir de 1985 de la prison de Khiam, où il aurait commis les pires actes de torture, avait été condamné par contumace à 15 ans de prison pour collaboration avec Israël. Se croyant couvert par la prescription, il a voulu rentrer au pays, ne s’attendant pas à ce que les autorités l’appréhendent pour d’autres crimes, notamment l’obtention de la nationalité israélienne.

Son dossier ainsi que la décision de l’incarcérer ont été transmis au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Peter Germanos, pour que ce dernier donne son avis, sachant qu’il a le choix d’approuver la décision, de la rejeter, ou encore de la laisser à la libre discrétion de la juge d’instruction.

Une autre séance d’interrogatoire est prévue prochainement, mais sa date n’a pas encore été fixée.Contactée par L’Orient-Le Jour, une source informée proche du dossier affirme que cette date sera déterminée aussitôt que le bâtonnier de Beyrouth, André Chidiac, aura accordé à l’avocate américaine du prévenu l’autorisation d’exercer son métier à Beyrouth pour le cas en l’espèce. Cette source affirme que l’obtention du permis serait imminente, sachant que l’avocate a présenté une demande en ce sens peu après son arrivée au Liban, il y a trois jours. En principe, il ne devrait pas y avoir de difficultés, d’autant, ajoute la source, qu’il s’agit plutôt d’une question de forme puisque les États-Unis admettent dans certains cas qu’un avocat libanais défende son client devant la justice américaine. Et de souligner que, dans ce cadre, les deux pays sont liés par les relations de réciprocité.

Pour ce qui a trait à la séance d’hier, Maan el-Assaad, avocat de nombreux détenus qui ont déposé des plaintes auprès du parquet de la Cour de cassation, s’est montré « très satisfait » du cours pris par la justice, qualifiant le climat de « positif ». Il a rendu hommage au tribunal militaire pour « sa neutralité face aux avocats américains et au consul de l’ambassade des États-Unis à qui la magistrate n’a pas permis de participer à l’audience », notant par ailleurs que « maintenant que Amer Fakhoury est en état d’arrestation, les plaintes des anciens prévenus auront largement le loisir d’être soumises à la juge d’instruction et examinées par elle ».


(Lire aussi : Vie et mort de l’Armée du Liban-Sud)


Séance préliminaire

Une source, qui a requis l’anonymat, indique pour sa part à L’OLJ que Amer Fakhoury ayant comparu sans avocat, il n’y a pas eu à proprement parler d’interrogatoire. Elle précise que cette « séance préliminaire » a été axée sur les allégations du prévenu, qui a assuré ne pas détenir de passeport israélien. La source soutient que si Amer Fakhoury avait été acculé jeudi dernier, lors de son premier interrogatoire à l’aéroport, à signer un document rédigé par les agents de la Sûreté générale et contenant un aveu quant à la détention d’un passeport israélien, il reste que par la suite, devant le commissaire du gouvernement Peter Germanos, il a nié détenir ledit passeport. D’ailleurs, affirme-t-elle, l’avocate américaine du prévenu semble avoir rassemblé toutes les preuves étayant ces affirmations, notamment les documents de voyage qu’il utilisait durant ces dernières années.


(Lire aussi : Sur quels crimes le procès de Amer Fakhoury pourrait-il se fonder ?)


« Dressez la potence »

Parallèlement à la tenue de l’audience, d’anciens détenus de la prison de Khiam et leurs familles ont organisé un sit-in, réclamant « l’indépendance de la justice face aux pressions politiques, sécuritaires et américaines, en vue de préserver la dignité des martyrs de l’armée et de la résistance ainsi que la dignité de la patrie ». Parmi leurs revendications criées à tue-tête, l’on pouvait entendre : « Dressez la potence dans la cour de la prison de Khiam pour exécuter le collaborateur responsable de la torture et la mort de détenus. » À noter que nombre de manifestants ont pointé du doigt une voiture appartenant à l’ambassade américaine, postée devant les portes du tribunal, et ont exprimé leur crainte que le prévenu ne retrouve la liberté et se rende à la chancellerie, à Aoukar.

Sur le site électronique de l’ambassade, on peut lire à cet égard que « l’une des plus hautes priorités du département d’État, des ambassades et des consulats (américains) à l’étranger, est de procurer une assistance aux citoyens américains arrêtés à l’extérieur du pays et veiller à leur garantir un traitement humain ». « Nous restons prêts à assister les citoyens incarcérés et leurs familles dans les limites de notre autorité et conformément aux lois internationales et locales », ajoute le texte.

Parallèlement à la séance, Mohammad Safa, secrétaire général du centre de Khiam pour la réhabilitation des victimes de torture, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a affirmé que « le Liban ayant adhéré sans réserve en 2000 à la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants (1984), celle-ci fait donc partie du droit libanais et ses dispositions ont préséance sur les autres lois et décrets ». « Partant, comme l’édicte la convention, d’une part un criminel coupable de torture n’est pas susceptible de profiter de l’amnistie, et d’autre part il doit payer à sa victime des indemnités proportionnelles à l’ampleur des dommages causés », a indiqué M. Safa, réclamant « un procès public contre le bourreau, dans l’ancienne prison de Khiam ».



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La juge d’instruction militaire, Najat Abou Chacra, a lancé hier un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien cadre militaire de l’Armée du Liban-Sud, Amer Fakhoury, qui avait été placé en détention provisoire à son retour au Liban la semaine dernière. La décision de Mme Abou Chacra a été prise à l’issue de l’interrogatoire auquel l’avocate américaine du prévenu –...

commentaires (1)

LE JOUR MEME DE L ARESTATION DE COL FAKHOURY ON HONORAIENT LE PRESIDENT MARTYR BECHIR GEMAYEL ,,,, DROLE DE LIBAN QUI 37 ANS APRES ARETTE UN PERSONAGE ET HONORE UN AUTRE PERSONAGE QUI ON FAIT LA MEME RESISTANCE CONTRE LE MEME ENNEMI AVEC L'AIDE DU MEME ALLIE ,,, POUR COMPRENDRE CE PHENOMENE J'AI ETE UN INSTANT A LA GEOGRAPHIE DU ""GRAND LIBAN""ET ME SUIS POSE LA MEME QUASTION SUR LE NOM DE LA RIVIERE KADISHA ,,,, POURQUOI DANS LE TERITOIRE DU GRAND LIBAN CE MEME COURS D'EAU S'APPELLE NAHR ABOU ALI ET DANS LE TERRITOIRE DU LIBAN LIBANAIS IL S'APPELLE ENCORE NAHR KADISHA????? VOILA OU LES DEUX NEGATIONS DE MR GEORGES NACACHE NE FERONT JAMAIS UNE NATION,,, DEUX ENTITEES A HISTOIRE DIAMETRALEMENT OPPOSEES NE PEUVENT JAMAIS S'UNIR ,,,,LE LIBAN DE 2019 EST DEJA A CINQ ENTITEES..IL EST GRABD TEMPS QU'IL SUBISE LE SORT DE LA YOUGOSLAVIE OU 7 ENTITES N'ONT PAS PU COHABITER POUR DES SIECLES A VENIR LE HERO CHEZ L'UNE SERA UN TRATRE CHEZ L'AUTRE LA CHINE SOONER OR LATER DEVRA FAIRE PLACE A 57 ETHNIES,,, QUI VIVRA VERRA..............

michel raphael

13 h 59, le 18 septembre 2019

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Commentaires (1)

  • LE JOUR MEME DE L ARESTATION DE COL FAKHOURY ON HONORAIENT LE PRESIDENT MARTYR BECHIR GEMAYEL ,,,, DROLE DE LIBAN QUI 37 ANS APRES ARETTE UN PERSONAGE ET HONORE UN AUTRE PERSONAGE QUI ON FAIT LA MEME RESISTANCE CONTRE LE MEME ENNEMI AVEC L'AIDE DU MEME ALLIE ,,, POUR COMPRENDRE CE PHENOMENE J'AI ETE UN INSTANT A LA GEOGRAPHIE DU ""GRAND LIBAN""ET ME SUIS POSE LA MEME QUASTION SUR LE NOM DE LA RIVIERE KADISHA ,,,, POURQUOI DANS LE TERITOIRE DU GRAND LIBAN CE MEME COURS D'EAU S'APPELLE NAHR ABOU ALI ET DANS LE TERRITOIRE DU LIBAN LIBANAIS IL S'APPELLE ENCORE NAHR KADISHA????? VOILA OU LES DEUX NEGATIONS DE MR GEORGES NACACHE NE FERONT JAMAIS UNE NATION,,, DEUX ENTITEES A HISTOIRE DIAMETRALEMENT OPPOSEES NE PEUVENT JAMAIS S'UNIR ,,,,LE LIBAN DE 2019 EST DEJA A CINQ ENTITEES..IL EST GRABD TEMPS QU'IL SUBISE LE SORT DE LA YOUGOSLAVIE OU 7 ENTITES N'ONT PAS PU COHABITER POUR DES SIECLES A VENIR LE HERO CHEZ L'UNE SERA UN TRATRE CHEZ L'AUTRE LA CHINE SOONER OR LATER DEVRA FAIRE PLACE A 57 ETHNIES,,, QUI VIVRA VERRA..............

    michel raphael

    13 h 59, le 18 septembre 2019

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