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Économie - Pétrole

Riyad en passe de restaurer le tiers de sa production perdue, selon des experts

Au moins un tiers de la production saoudienne de brut a été perdu en raison des attaques de samedi contre des installations pétrolières. Photo Reuters

Afin de rassurer les investisseurs, l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, devait pouvoir rétablir, selon des experts, au moins un tiers de la production perdue en raison des attaques de samedi contre des installations pétrolières.

Alors que Riyad est depuis 2015 à la tête d’une coalition armée intervenant au Yémen contre les rebelles houthis, l’infrastructure énergétique du royaume a été visée samedi par une attaque qui a entraîné une chute de moitié de la production saoudienne, à hauteur de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6 % de l’approvisionnement mondial.

Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, a inspecté dimanche les dégâts provoqués aux installations pétrolières de Khurais et affirmé que le royaume utiliserait ses vastes stocks pour compenser en partie la perte de production. Les États-Unis ont également autorisé le recours à leurs réserves.

Toutefois, les prix du pétrole ont bondi hier, les accusations contre l’Iran alimentant de nouvelles craintes géopolitiques. Hier matin, le pétrole affichait +8,62 %, à 65,41 dollars à Londres, où est coté le baril de Brent de la mer du Nord. Dans ce contexte, la Chine a exhorté l’Iran et les États-Unis à la « retenue », suite aux accusations de Washington tenant Téhéran pour responsable des attaques de samedi.

Le bulletin spécialisé Energy Intelligence a, lui, assuré, citant des sources industrielles, que le géant saoudien Aramco était « sur le point de rétablir jusqu’à 40 % » de la production perdue, soit environ 2,3 millions de barils par jour.

Millions de barils

Citant des sources proches du dossier, le Wall Street Journal a de son côté avancé qu’il faudrait des semaines pour rétablir la pleine capacité de production. Toutefois, l’une de ces sources a précisé : « Nous devrions pouvoir remettre (sur le marché) deux millions de barils par jour aujourd’hui. »

L’Arabie saoudite a déclaré samedi qu’elle fournirait une mise à jour sous 48 heures sur les attaques, et tous les regards restent tournés sur une communication officielle qui pourrait rassurer les marchés. Hier, la télévision saoudienne al-Arabiya a indiqué qu’Aramco était prêt à redémarrer les opérations à Khurais, qui traite 1,5 million de barils par jour.

Poids lourd de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l’Arabie saoudite pompe 9,9 millions de barils par jour, soit près de 10 % de la demande mondiale, dont sept millions de barils par jour sont destinés à l’exportation.

Le royaume dispose également d’une capacité inutilisée d’environ deux millions de barils par jour qu’il peut utiliser en période de crise.Si les rebelles yéménites houthis soutenus par l’Iran ont revendiqué ces attaques destructrices, Riyad n’a encore accusé aucune partie. À l’inverse, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a directement mis en cause l’Iran. La République islamique a catégoriquement démenti.

Les autorités saoudiennes ont d’autant plus à cœur de relancer au plus vite leur production que ces attaques pourraient ébranler la confiance des investisseurs dans Aramco, géant qui prépare son introduction en Bourse. Cette opération a été retardée plusieurs fois, notamment en raison de conditions de marché défavorables. Riyad espère tirer 100 milliards de dollars en vendant 5 % de son capital, sur la base d’une valorisation de l’ensemble de l’entreprise à 2 000 milliards de dollars. Cette introduction en Bourse constitue la pierre angulaire d’un plan de réformes nommé « Vision 2030 », lancé par le puissant prince héritier Mohammad ben Salmane pour diversifier l’économie du royaume. Toutefois, les autorités étudient la possibilité de reporter l’entrée en Bourse très attendue d’Aramco après l’attaque contre des installations pétrolières ayant réduit brutalement l’approvisionnement du monde en or noir, selon des sources proches du dossier.

Anuj CHOPRA et

Omar HASSAN/AFP

Afin de rassurer les investisseurs, l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, devait pouvoir rétablir, selon des experts, au moins un tiers de la production perdue en raison des attaques de samedi contre des installations pétrolières.Alors que Riyad est depuis 2015 à la tête d’une coalition armée intervenant au Yémen contre les rebelles houthis, l’infrastructure...

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