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À La Une - Liban

Des dizaines d'ex-prisonniers de Khiam se rassemblent devant le site de l'ancienne prison

"Il est inconcevable de traiter ceux qui ont des liens avec l'ennemi (israélien) ou avec l'armée des traitres (l'ALS, ndlr) de la même manière" que toute autre personne poursuivie en justice, estime le député Kassem Hachem, qui s'est rendu sur les lieux.

La cour intérieure de la prison de Khiam, dans une photo datée du 24 mai 2000 au Liban-Sud. Photo d'archives AFP / Thomas COEX

Des dizaines d'anciens détenus de Khiam, accompagnés de leurs familles ainsi que des partisans de divers partis, notamment le parti communiste, le mouvement Amal, ou encore le Hezbollah, se sont rassemblés dimanche devant le site de l'ancienne prison tristement célèbre durant l'occupation israélienne du Liban-Sud, afin de crier leur colère après le retour au Liban mercredi de l’ancien chef militaire de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud, Amer Élias Fakhoury, qui est actuellement en détention.

Après le retrait unilatéral israélien en l'an 2000, la prison de Khiam est devenue un espace ouvert au public pour sensibiliser l’opinion sur les crimes commis dans ce lieu de détention (une ancienne caserne transformée en prison en 1984) où des dizaines de détenus ont trouvé la mort. 

"Il est inconcevable de traiter ceux qui ont des liens avec l'ennemi (israélien) ou avec l'armée des traitres (l'ALS, ndlr) de la même manière" que toute autre personne poursuivie en justice, a estimé le député Kassem Hachem, membre du bloc parlementaire du chef du Parlement Nabih Berry, qui s'est rendu sur les lieux afin de soutenir les manifestants. "Ceux qui oeuvrent à accorder des facilitations à ces agents doivent être sanctionnés comme eux", a également martelé M. Hachem. 


(Lire aussi : Amer Fakhoury sera entendu mardi par la justice militaire)



Devant la Sûreté générale qui l’a interrogé dans le courant de la semaine, Amer Élias Fakhoury, qui a été en charge de la prison de Khiam durant l’occupation israélienne du Liban-Sud, a reconnu avoir collaboré avec Israël. Il a également admis, selon la SG, avoir obtenu la nationalité israélienne et un passeport israélien après avoir fui le Liban vers Israël en 2000, année du retrait israélien du Liban. Un passeport grâce auquel il a quitté le territoire israélien. Il est également détenteur de la nationalité américaine. Celui que l'on a surnommé "le boucher de Khiam" en raison des tortures qui ont été infligées aux prisonniers a été déféré devant le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Peter Germanos. Il sera entendu mardi par la juge d'instruction militaire Najat Abou Chakra, selon plusieurs médias locaux.

Par ailleurs, et toujours selon les médias locaux, le général de l’armée libanaise qui avait accompagné Amer Fakhoury au bureau de la SG à l’aéroport international de Beyrouth, à son arrivée au Liban, était toujours en détention samedi au ministère de la Défense. Vendredi, le commandement de l’armée avait affirmé suivre cette affaire afin qu’elle soit "résolue selon les usages juridiques appropriés". 


(Lire aussi : « C’est Amer Fakhoury qui orchestrait les séances de torture » à la prison de Khiam)



Dans ce contexte, une photo a été diffusée vendredi sur les réseaux sociaux, montrant l'ancien responsable de l'Armée du Liban-Sud avec le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, lors d'une visite de ce dernier à Washington.  Samedi, les Forces libanaises ont condamné les tentatives d'"impliquer l'armée libanaise" dans l'affaire du retour au Liban d'Amer Fakhoury. 

Jeudi, un grand nombre d’anciens détenus ont effectué un sit-in devant le Palais de Justice, exprimant leur refus "de toute indulgence envers les agents de l’occupant israélien et de toute couverture pour leurs crimes" et exigeant que "l’agent Fakhoury soit arrêté et jugé". Pour la chaîne du Hezbollah al-Manar, le retour au Liban de l'ancien responsable de l'ALS intervient alors que "certains au sein de l’État libanais tentent d'expurger les dossiers de 60 agents" qui ont travaillé pour le compte d'Israël.


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Des dizaines d'anciens détenus de Khiam, accompagnés de leurs familles ainsi que des partisans de divers partis, notamment le parti communiste, le mouvement Amal, ou encore le Hezbollah, se sont rassemblés dimanche devant le site de l'ancienne prison tristement célèbre durant l'occupation israélienne du Liban-Sud, afin de crier leur colère après le retour au Liban mercredi de l’ancien...

commentaires (2)

PRESENTS : LE HEZBOLLAH... AMAL ET LE PARTI COMMUNISTE ! LA JUSTICE ET LES LOIS ?

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 34, le 15 septembre 2019

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Commentaires (2)

  • PRESENTS : LE HEZBOLLAH... AMAL ET LE PARTI COMMUNISTE ! LA JUSTICE ET LES LOIS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 34, le 15 septembre 2019

  • Aucune complaisance ni aucune pitié pour ces canailles et pour toutes autres qui seront gaulées , pour avoir torturés sans état d'âme des compatriotes , pour le compte des usurpateurs de terre. J'ai visité cette prison à torture avant 2006, je n'avais qu'une seule idée en tete, que ceux qui utilisaient l'électricité, le fer et tous les instruments laissés sur place, puissent servir à en faire goûter tous ces traîtres tortionnaires.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 56, le 15 septembre 2019

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