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Liban - Patrimoine

Le dernier pont ferroviaire de la rue d’Arménie retrouvera-t-il sa place ?

Une société privée a été chargée d’évaluer les dégâts engendrés par l’effondrement de la structure et d’émettre des recommandations, mais la restauration du monument n’a pas encore été tranchée.

Le pont de fer s’est effondré après avoir été percuté par un camion, vendredi dernier. Photo d’archives

Une semaine après sa chute dramatique, le fameux pont en fer de la rue d’Arménie attend d’être fixé sur son sort. Heurté par un camion vendredi dernier, ce pont centenaire s’était effondré sur le véhicule, sans faire de victime. Il s’agit d’un des derniers vestiges de la ligne ferroviaire qui passait par Beyrouth il y a encore une cinquantaine d’années et reliait le pays à la Syrie. Ce pont réussira-t-il à retrouver la place qu’il a occupée pendant près d’un siècle, comme le souhaitent les habitants du quartier et les associations de préservation du patrimoine ?

Après sa chute, le pont en question a été récupéré par l’Office des chemins de fer et du transport en commun (OCFTC) et placé dans les locaux de l’OCFTC à Sahet el-Abed. Il semblerait que la structure métallique, qui pèse 36 tonnes, n’a pas beaucoup souffert de la chute, selon une source qui suit ce dossier de près. Reste à voir si les assises du pont sont toujours solides et si l’État compte préserver ce monument.

À l’heure actuelle, c’est la société internationale Socotec (spécialisée dans l’inspection et le contrôle des structures) qui a été mandatée par l’OCFTC pour évaluer l’état de la structure. Elle devra également émettre des recommandations pour le rétablissement du pont. Contacté par L’Orient-Le Jour, Roland Marie, PDG de Socotec au Liban, a assuré que ses équipes ont commencé « à évaluer les dégâts de la collision ainsi que les conséquences au niveau de la solidité des supports du pont et de leur conformité par rapport aux normes de sécurité ». Cette évaluation sera offerte gratuitement par Socotec à l’OCFTC, « dans le but de venir en aide aux autorités publiques », selon M. Marie.

« Nous sommes actuellement en train de préparer un bilan des dégâts. Ce pont est un symbole de la région. S’il est remis en place, le pont nécessitera une signalisation routière particulière. Un portique de la même hauteur devra être placé à quelques mètres de la structure, pour alerter sur sa présence », a indiqué M. Marie.

Ziad Nasr, directeur général de l’OCFTC, n’était pas en mesure de dire si le pont allait bien être remis en place. « Cette question est en cours d’étude. Il faudra prendre en compte les aspects techniques et financiers de cette affaire », a-t-il dit à L’OLJ, tout en rappelant que l’OCFTC « n’est pas une association culturelle, mais un service public à caractère commercial ». « Les piliers du pont sont anciens, ils doivent être rénovés. Nous n’allons pas le remettre en place si c’est pour qu’il soit à nouveau heurté par les camions et qu’il risque de s’effondrer une seconde fois », a-t-il ajouté.

« Notre but est de recréer une ligne ferroviaire au Liban. Nous avons présenté un projet allant dans ce sens en 2014 et nous attendons toujours le feu vert de l’État. Si un nouveau chemin de fer est créé, il ne passera pas par le même endroit dans le secteur de Mar Mikhaël (dont la rue d’Arménie est un prolongement) », a déclaré le directeur de l’OCFTC.



(Lire aussi : Rue d’Arménie, un camion balaie un vestige de l’histoire ferroviaire du Liban)



« Les habitants souhaitent le rétablissement du pont »
Naji Raji, président de Save Beirut Heritage, qui travaille pour la préservation du patrimoine, insiste pour sa part sur la nécessité de restaurer le pont. « Nous allons présenter une demande à la municipalité de Beyrouth et au ministère de la Culture dans les prochains jours, afin d’appeler à la remise sur pied de ce pont centenaire. Il s’agit d’un symbole historique », a indiqué M. Raji à L’OLJ. Cette demande se fera en partenariat avec l’association Train Train, qui milite pour le rétablissement du chemin de fer au Liban.

Quant à la restauration effective du pont, M. Raji craint qu’elle ne se heurte à certains obstacles. « Je pense que l’idée a fait son chemin (chez les responsables), d’autant plus que les habitants de la région souhaitent le rétablissement du pont dans le quartier.

Mais, au final, la municipalité de Beyrouth finit toujours par faire ce qu’elle a en tête », a-t-il souligné, tout en rappelant le démantèlement, par la municipalité, du jardin public Hassan Khaled, malgré les protestations des activistes et des habitants.

Contacté par L’OLJ, le mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, n’était pour sa part pas disponible pour un entretien.

Dans une publication sur Facebook, notre collaborateur Georges Boustany, activiste et féru d’histoire, affirmait il y a quelques jours avoir contacté le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, lui-même fervent défenseur du patrimoine, au sujet du fameux pont en fer. M. Joumblatt interviendra-t-il directement dans ce dossier si les choses piétinent ? Affaire à suivre.

Une semaine après sa chute dramatique, le fameux pont en fer de la rue d’Arménie attend d’être fixé sur son sort. Heurté par un camion vendredi dernier, ce pont centenaire s’était effondré sur le véhicule, sans faire de victime. Il s’agit d’un des derniers vestiges de la ligne ferroviaire qui passait par Beyrouth il y a encore une cinquantaine d’années et reliait le pays à...

commentaires (1)

Le projet de la ligne ferroviaire reliant Beyrouth à Maameltein est dans l'article "Un circuit de bus et une seule ligne ferroviaire, des promesses bien maigres pour le transport public au Liban" . Pourquoi ne pas utiliser le pont de la Rue d'Arménie pour relier Beyrouth et Maameltein ?? https://www.lorientlejour.com/article/876393/un-circuit-de-bus-et-une-seule-ligne-ferroviaire-des-promesses-bien-maigres-pour-le-transport-public.html

Stes David

11 h 14, le 06 septembre 2019

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Commentaires (1)

  • Le projet de la ligne ferroviaire reliant Beyrouth à Maameltein est dans l'article "Un circuit de bus et une seule ligne ferroviaire, des promesses bien maigres pour le transport public au Liban" . Pourquoi ne pas utiliser le pont de la Rue d'Arménie pour relier Beyrouth et Maameltein ?? https://www.lorientlejour.com/article/876393/un-circuit-de-bus-et-une-seule-ligne-ferroviaire-des-promesses-bien-maigres-pour-le-transport-public.html

    Stes David

    11 h 14, le 06 septembre 2019

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