Pierre Duquesne, le diplomate chargé de la mise en œuvre des résolutions de la conférence de Paris d’avril 2018 (la CEDRE), a affirmé que la situation était urgente, tous les indicateurs économiques et financiers étant mauvais et "la solution miracle" n'existant pas.
"L'urgence de la situation économique et financière est évidente, vous ne pouvez pas trouver un indicateur économique ou financier qui ne soit mauvais", a déclaré M. Duquesne lors de sa dernière conférence de presse avant de quitter Beyrouth. "Il y a encore des gens ici et là qui croient qu'il y aurait une solution miracle, il n'y en a pas", a-t-il ajouté.
"Il faut agir sur un ensemble de mesures, il peut y avoir des différences politiques sur la combinaison de mesures (...) mais le temps presse, a encore dit M. Duquesne tout en répétant que "le processus CEDRE est toujours valable".
Il a également insisté sur le fait qu'il ne fallait pas repousser la date à laquelle l'Etat devait commencer à augmenter les tarifs de l'électricité de manière progressive. Le plan de réforme pour l’électricité a été adopté au printemps par l’exécutif. L'un des volets ce ce plan concerne la hausse des tarifs d’électricité parallèlement à l’augmentation de la production, qui est également programmée.
M. Duquesne a enfin souligné qu'au Liban, "le niveau d'imposition n'est pas ce qu'il devrait être", sans toutefois se prononcer sur les pistes à explorer pour aménager la fiscalité.
Evoquant les réunions qu'il a tenues ces derniers jours avec les responsables libanais, le diplomate a affirmé que "la France joue un rôle de médiateur entre les autorités libanaises, les dirigeants économiques libanais, les représentants de la société civile et les donateurs".
Pierre Duquesne a rencontré la veille à Beyrouth plusieurs responsables libanais dans le cadre d’une tournée de quelques jours démarrée mardi. Une journée marquée par une réunion avec les conseillers du président Michel Aoun, Mireille Aoun et Fady Asli, et qui s’est achevée avec le Premier ministre, Saad Hariri, dans la soirée.
Chez le Premier ministre, M. Duquesne a répété, comme il l’avait fait la veille à l’issue de sa visite au ministère des Finances, puis à celui de l’Économie, que le "contrat de confiance" mis en place entre le Liban et les donateurs de la CEDRE était maintenu malgré les retards des dirigeants libanais dans la mise en œuvre des réformes attendues. Les participants à la CEDRE ont réservé plus de 11 milliards de dollars de prêts et dons devant financer des projets d’infrastructures inclus dans le Capital Investment Plan (CIP) préparé par le gouvernement. Ces fonds ne seront débloqués que si les dirigeants lancent des réformes visant à assainir les finances publiques, restructurer l’économie ou encore remettre le secteur de l’électricité sur pied.
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commentaires (3)
On veut juste la date. Tu nous le files quand ce pognon ? Ça cause un peu trop.
FRIK-A-FRAK
18 h 13, le 05 septembre 2019