CEDRE : Duquesne poursuit sa tournée auprès des responsables libanais

Le diplomate français chargé par le président Emmanuel Macron du suivi des résolutions de la conférence de Paris d’avril 2018 (la CEDRE), Pierre Duquesne, arrivé à Beyrouth lundi soir pour une visite de quelques jours, a poursuivi mercredi ses entretiens avec les responsables du pays.

Le responsable français s'est ainsi entretenu avec les conseillers du président Michel Aoun, Mireille Aoun et Fadi Asli. Il a ensuite été reçu par la ministre de l'Energie, Nada Boustani. A l'issue de la réunion au ministère de l'Energie, le responsable français a salué "les progrès enregistrés en ce qui concerne la mise en application des différents points du plan de réforme de l'électricité", notamment en matière de réduction du gaspillage technique, d'augmentation de la puissance de production du courant et d'ajustement des tarifs. "Il est essentiel de parvenir à alimenter le pays en électricité 24 heures sur 24 pour attirer les investisseurs libanais et étrangers", a-t-il affirmé.

Pour sa part, Mme Boustani a annoncé, selon des propos rapportés par la chaîne LBCI que "les cahiers des charges pour les nouvelles centrales électriques seront prêts et pourront être présentés au gouvernement pour approbation avant la fin du mois". Elle a par ailleurs annoncé qu'une réunion serait bientôt consacrée à l’appel d’offres pour l’importation de trois unités flottantes de stockage et de transformation du gaz liquéfié (Floating Storage and Regazification Unit – FSRU en anglais).

Un plan de réforme de l’électricité a été adopté en avril dernier et vise à rendre Électricité du Liban (EDL) capable à terme de fournir du courant 24 heures sur 24 à tous ses abonnés tout en restant rentable.

En début de soirée, M. Duquesne a été reçu au Grand Sérail par le Premier ministre Saad Hariri.

"Je suis sorti de cette réunion en ayant l'impression que le chef du gouvernement va de l'avant sur la voie des réformes nécessaires à l'économie libanaise dans le cadre du processus CEDRE (...) car il veut moderniser le pays et faire face à l'état d'urgence économique et financière", a déclaré le responsable français.

"La réunion économique qui s'est tenue lundi au palais de Baabda a montré que toute la classe politique est consciente de cette urgence économique, et je pense que cela est important", a ajouté M. Duquesne. "Je crois qu'il y a un accord sur le fait que les solutions miracles n'existent pas, mais seulement une série de mesures qui pourront permettre à l'économie libanaise de se relancer", a également affirmé le responsable français.

M. Duquesne avait écarté mardi toute remise en cause du processus engagé lors de la CEDRE face aux retards successifs accumulés par les dirigeants libanais dans la mise en œuvre de leur engagement à lancer d’importantes réformes pour assainir les finances publiques, restructurer l’économie ou encore remettre le secteur de l’électricité sur pied.  Mais il a averti que de nouveaux retards pourraient "contribuer à réduire la confiance" des donateurs.