Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Le Liban décrète "l'état d'urgence économique"

Michel Aoun appelle les responsables à "unir leurs efforts pour trouver des solutions" à la crise économique et financière que traverse le pays.

Le président Michel Aoun (centre) présidant la table de dialogue économique au palais de Baabda, le 2 septembre 2019. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a décrété "l'état d'urgence économique", lundi depuis le palais de Baabda, à l'issue d'une réunion élargie de dialogue consacrée à la crise économique et financière du pays, au cours de laquelle plusieurs mesures ont été examinées.

"Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité de décréter l'état d'urgence économique et sur la création d'un comité d'urgence que le président Michel Aoun peut convoquer lorsqu'il le souhaite", a déclaré M. Hariri à l'issue de cette réunion qui a duré plusieurs heures.

Réaffirmant la stabilité de la livre libanaise, M. Hariri a ajouté que les participants à cette réunion se sont également accordés sur la nécessité de mettre en œuvre les recommandations de la réunion élargie du 8 août dernier, d'appliquer scrupuleusement le budget 2019, de voter le budget 2020 dont l'adoption est sur les rails, de cesser le recrutement dans la fonction publique et de travailler sur le système de retraite. Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé la création prochaine d'une "chambre d'opérations" sur la question des points de passage illégaux, et d’œuvrer à la baisse de la dette publique, notamment en développant le partenariat public-privé.


Selon notre correspondante à Baabda, Hoda Chedid, les participants à cette réunion ont discuté d'un ensemble de mesures et d'objectifs. Parmi ceux-ci, la baisse du déficit public à hauteur de 6,5% du PIB, la définition d'un seuil et d'un plafond pour les prix des carburants et du taux de TVA sur les produits de luxe, l'augmentation du nombre de projets d'investissement financés par des prêts et la participation du secteur privé sur ce plan, le gel des salaires pendant trois ans, l'augmentation des taxes sur le tabac, la lutte contre la fraude fiscale, une nouvelle estimation des bien-fonds maritimes, la relance de la production agricole et industrielle, l'effort sur la mécanisation dans certains secteurs et la création d'emplois pour lutter contre le chômage.

A l'issue de la réunion, le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a assuré que l'on ne touchera pas aux salaires, qu'aucune taxe supplémentaire sur les carburants ne sera imposée et que la TVA n'augmentera pas, en référence à certaines des mesures qui ont été discutées lors de cette réunion élargie.






"Choc positif"
Néanmoins, certains responsables ont exprimé des voix dissonantes. Ainsi, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a déclaré qu'il avait approuvé le communiqué final, mais pas l'étude de la situation économique qui a été faite, "comme d'ailleurs la majorité des présents". "Nous avons besoin d'un choc positif", a affirmé M. Geagea, indiquant avoir proposé "de nombreuses réformes", comme la fin du recrutement abusif et la lutte contre les points de passage illégaux.

Pour sa part, le chef des Kataëb Samy Gemayel, opposant déclaré au gouvernement, a regretté que "des mesures plus radicales et audacieuses" n'aient pas été prises "au vu du danger de la situation", évoquant la question des passages illégaux, le renforcement de l'armée libanaise ou l'arrêt du gaspillage des deniers publics. "Nous nous sommes prononcés contre toute hausse d'impôts", a-t-il ajouté. "Il y a de belles intentions, mais nous jouons la même musique depuis 4 ans, et rien ne change", a jugé M. Gemayel à l'issue de ce dialogue élargi, plaidant en faveur d'un "gouvernement d'experts".

Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook avant le début de la réunion, Samy Gemayel avait affirmé que "le pouvoir politique mène une opération de destruction des fondements de l’État, de l'abandon de souveraineté à la couverture de la corruption et des quotes-parts, et participe à tout ce qui peut nuire au Liban sur le plan environnemental et de la santé". "Tous ces dossiers ont un impact sur l'économie, au vu de l'absence de vision économique. C'est ce qui nous a mené à cette situation". M. Gemayel s'était ensuite adressé aux Libanais : "Comme je vous l'ai promis, nous serons votre porte-parole à cette réunion pour vous dire la vérité, pour vous rapporter tout ce qui va se passer à Baabda et afin de réfléchir ensemble à une solution pour sauver le pays".

"Nous avons reconnu la difficulté de la situation, et il faut voir le verre à moitié plein", a déclaré de son côté l'ancien Premier ministre Nagib Mikati. "Nous avons exprimé des réserves sur certains points, mais nous avons demandé à Saad Hariri de les présenter au Conseil des ministres", a-t-il ajouté.





Aoun en appelle aux responsables
Avant le début de la réunion, le président Michel Aoun avait appelé les responsables à "unir leurs efforts pour trouver des solutions" à la crise économique et financière que traverse le pays, prônant des mesures "responsables et réalistes".

"Vous connaissez tous la situation économique et financière que nous vivons et face à laquelle les Libanais et la communauté internationale attendent des solutions efficaces afin de stabiliser la situation et d'initier la croissance dans le but d'éviter le pire", a déclaré le chef de l’État, dans son allocution avant le début des débats. 

"La situation économique et financière du pays nécessite que nous surmontions nos divergences politiques ou personnelles, sans les étaler devant l'opinion publique au détriment de l'intérêt supérieur de l’État. Nous sommes tous responsables des droits, de l'avenir, de la sécurité et du niveau de vie des Libanais. Nous devons unir nos efforts pour trouver des solutions à cette crise", a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de poursuivre sur la voie suivie pour la réduction des déficits du budget 2019 (votée en juillet) dans le budget 2020.

"Nous sommes parfaitement conscients de la situation des classes moyenne et défavorisée, et nous prendrons en compte cette réalité dans nos décisions", a-t-il assuré, soulignant que "les sacrifices demandés à tout le monde et la restauration de la confiance en nos institutions sont la base de la croissance de notre pays".



L'ensemble des participants au dialogue économique au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra


Les participants
Présidée par le président Aoun, cette table de dialogue sur les dossiers économiques a regroupé le Premier ministre Saad Hariri et le président du Parlement Nabih Berry. Étaient également présents les représentants des principales forces politiques représentées au Parlement, à savoir le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad, le chef du Parti socialiste progressiste, le leader druze Walid Joumblatt, le chef des Forces libanaises Samir Geagea, le chef des Kataëb Samy Gemayel, le chef du Parti démocratique libanais Talal Arslane, le chef des Marada  Sleimane Frangié, le chef du parti arménien Tachnag Hagop Pakradounian, le député Jihad el-Samad pour la Rencontre consultative (députés sunnites pro-8 Mars), l'ancien Premier ministre Nagib Mikati et le député Assaad Hardane pour le Parti syrien national social.

Les ministres des Finances Ali Hassan Khalil (Amal), de l’Économie Mansour Bteich (CPL), ainsi que le ministre d’État pour les Affaires présidentielles Salim Jreissati (CPL) participaient également à cette réunion élargie.

Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé et le président de l'Association des banques Salim Sfeir étaient également présents.

Ali Hassan Khalil, Riad Salamé et Salim Sfeir ont livré chacun un rapport sur la situation. Le ministre de l’Économie a transmis au chef de l’État des propositions, tout comme Samy Gemayel.



Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a décrété "l'état d'urgence économique", lundi depuis le palais de Baabda, à l'issue d'une réunion élargie de dialogue consacrée à la crise économique et financière du pays, au cours de laquelle plusieurs mesures ont été examinées."Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité de décréter l'état d'urgence économique et sur la...

commentaires (4)

Le seul remboursement des milliards volés par tous les corrompus CONNUS, suffira à lui seul à éponger la dette de 80Mds ... Tout le reste n'est que vapeur qui dispaîtra au bout de qqs secondes.

Remy Martin

18 h 59, le 02 septembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Le seul remboursement des milliards volés par tous les corrompus CONNUS, suffira à lui seul à éponger la dette de 80Mds ... Tout le reste n'est que vapeur qui dispaîtra au bout de qqs secondes.

    Remy Martin

    18 h 59, le 02 septembre 2019

  • Nous allons observer les développements et les résultats. A part pour certains, comment est-ce possible de mieux faire avec la même équipe qui a confectionné le budget 2019? Il est clair que certains ne supportent plus les critiques qui leurs sont adressées depuis des mois. Cette initiative serait une opportunité pour museler les autres au nom du « calme politique « nécessaire pour faire démarrer l’économie. Je suppose que la feuille de route présidentiel n’a pas pu tenir compte des développements au Sud du pays. Prenez donc note qu’il est impossible de créer in climat économique positif dans ces circonstances. Vous n’avez qu’a suivre les médias de la moumanaa pour comprendre.

    Zovighian Michel

    18 h 31, le 02 septembre 2019

  • A PREMIERE VUE ON PARLE TOUJOURS DE MESURES ET DE REFORMES, BIEN QU,ON LES QUALIFIE DE REALISTES, DE NON CONCRETES ET NON PAYANTES CAR ELLES SONT DES SOUHAITS PLUTOT QUE REALISTES. CELLES DU BUDGET 2019 ONT ETE QUALIFIEES D,INSUFFISANTES ET DE NON CONCRETES PAR LES DONATEURS ET LES INVESTISSEURS DE LA CEDRE ET TOUTES LES INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES CONCERNEES. LES REPETER UNIQUEMENT DANS LE BUDGET 2020 SERAIT PLUS QU,UNE ERREUR... UN CRIME CONTRE LE PAYS... IL FAUT DE VRAIES MESURES D,AUSTERITE ET DE VRAIES REFORMES. TOUT LE PEUPLE DOIT PARTICIPER AUX SACRIFICES. TOUS LES ABRUTIS CORROMPUS DOIVENT PAYER POUR LEURS VOLS ET LEURS COMBINES PASSES ET PRESENTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 12, le 02 septembre 2019

  • Les mesures à l'ordre du jour DIXIT LES CHEFS DE PARTIS ET LES EXPERTS AU COMPLET QUEL HONTE QUE SOIT EXCLU lLES MESURES QUI SONT VRAIMENT RESPONSABLES DE CETTE CRISE ECONOMIQUE OU EST LA LUTTE REELLE CONTRE LA CORRUPTION ? OU EST LA LUTTE POUR UN SERVICE DE DOUANE EFFICACE ? OU EST LA LUTTE POUR L'ARRET COMPLET DES CAMIONS DE SYRIE QUI RENTRENT EN FRAUDE? OU EST L'ANNULATION DE TOUS LES ACCORDS FAIT AVEC DES POTS DE VIN ET LE RECOURS A DE VRAIS ADJUDICATIONS TARNSPARENTES QUI DOIVENT ETRE CONTROLES POUR LE MOMENT PAR DES EXPERTS ETRANGERS CAR LE PAYS EST NOYAUTE PAR LES VOLEURS POLITICIENS DE TOUT BORD? OU EST ENFIN LA MISE SUR PIED D'UNE ADMINISTRATION NON CONFIE A DES PARTIS MAIS A DES HOMMES INTEGRES ET EXPERT DANS LEUR MATIERE? JE NE CROIRAIS A TOUT CE CHARABIA QUE LE JOUR OU DES POLITICIENS DE HAUT NIVEAU SERONT CONDAMNES A LA PRISON ET AU REMBOURSEMENT DE TOUS LES POTS DE VIN RECUS LE LIBAN A BESOIN D'UN MBS POUR FAIRE RENTRER, AU TRESOR L'ARGENT ILLEGALEMENT RECU . TOUT LE RESTE EST UN CINEMA POUR MONTRER QUE TOUS SONT VENUS A LA DEMANDE DU PRESIDENT A CETTE REUNION APRES S'ETRE INSULTES DE DIX MILLE MOTS LA VEILLE this will not make Lebanon great again unfortunetely

    LA VERITE

    16 h 55, le 02 septembre 2019

Retour en haut