Geagea appelle Aoun à prendre position sur "les décisions stratégiques" nationales

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a appelé dimanche soir le chef de l’État, Michel Aoun, à prendre une position "claire et décisive" concernant les "décisions stratégiques" du Liban et à ne pas laisser le Hezbollah prendre ces décisions au nom de l’État. Dans un long discours prononcé au cours d'une messe en mémoire des combattants FL tombés pendant la guerre civile, le leader chrétien a par ailleurs reproché au Courant patriotique libre (CPL, fondé par le président Aoun) d'avoir renié l'accord de Meerab, scellé entre les deux partis et qui avait permis d'élire M. Aoun à la présidence de la République.

Évoquant dans son discours la situation régionale, Samir Geagea a souligné que si l'engagement du Liban vis-à-vis du conflit israélo-palestinien est logique et se base notamment sur la solidarité arabe et la nécessité de défendre la cause palestinienne, il ne "comprend pas sur quels principes et critères une partie libanaise veut entraîner le Liban et son peuple dans les affres de la confrontation entre les États-Unis et l'Iran". "Il est inacceptable d'imposer aux Libanais une situation dangereuse dans laquelle ils ne sont aucunement partie prenante, et de placer le Liban devant l'éventualité d'une nouvelle guerre", a lancé le chef des FL. "Que reste-t-il du prestige de l’État et des composantes du mandat fort si toutes les décisions stratégiques se trouvent aux mains de parties extérieures aux institutions officielles ?", a-t-il demandé. Et le chef des FL d'appeler le président libanais à "prendre une position claire, décisive et transparente au sujet des décisions stratégiques" nationales.

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"Tentatives de déstabilisation"
Par ailleurs, Samir Geagea a accusé le Courant patriotique libre d'avoir "renié"  l'accord conclu avec les FL à Meerab. "L'accord de Meerab a été attaqué et renié, comme si l'autre partie ne voulait qu'obtenir la présidence et "après cela, le déluge". "Nous avons notre Liban et ils ont le leur", a déclaré M. Geagea, en référence à ses opposants politiques. "Nous avons notre République du cèdre et ses couronnes de lauriers et ils ont leur république bananière et ses couronnes d'épines", a-t-il ajouté. "Nous avons le parti des mille martyrs, ils ont le parti des milliards de contrats douteux qui leur ont rapporté des milliards", a-t-il encore lancé.

La semaine dernière, une nouvelle polémique a opposé les FL au CPL lors de l'élection, en conseil des ministres, de la moitié des membres du Conseil constitutionnel. En cause, la nomination du candidat maronite, Élias Bou Eid, soutenu par le CPL, contre lequel ont voté les ministres FL et PSP, les membres restants du CC proposés n’ayant suscité aucune opposition.  Certains responsables ont estimé que ce développement met à mal l'accord de Maarab entre le CPL et les FL mais le parti aouniste a nié tout accord concernant la nomination par les FL d'un membre maronite du CC. 

Le leader maronite a en outre estimé que "les tentatives de déstabilisation des FL par des parties qui nous sont proches ou lointaines ne sont pas nouvelles", soulignant que de telles tentatives sont "inhérentes au parcours historique" du parti. "Certains lapins de la politique pensent qu'ils peuvent dépasser les FL parce qu'ils bondissent à gauche puis à droite, récoltent des voix et courent vite, mais peu importe qu'ils courent ou bondissent, ils ne demeurent que des lapins et les FL restent la base" de la politique, a conclu Samir Geagea.

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