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À La Une - Liban

Après les sanctions US, Jammal Trust Bank rejette les accusations et se défend

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se félicite de la décision américaine.

Des passants devant une branche de la Jammal Trust Bank à Hamra, dans la capitale libanaise, le 30 août 2019. Photo AFP / ANWAR AMRO

La banque libanaise Jammal Trust Bank a rejeté vendredi les accusations de "facilitation des activités bancaires du Hezbollah" formulées contre elle par Washington, au lendemain des sanctions que lui impose désormais le département du Trésor américain.

Dans un communiqué rapporté par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), l'établissement "dément catégoriquement toutes les accusations sur lesquelles il semble que l'OFAC (l’agence du Trésor américain en charge des sanctions, ndlr) a basé sa décision". Jammal Trust Bank affirme ensuite "respecter scrupuleusement les réglementations de la Banque du Liban, ainsi que les règles et listes internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (...)". La banque libanaise annonce également qu'elle va "prendre toutes les mesures nécessaires afin de dévoiler la vérité" et fait savoir qu'elle fera appel de la décision du Trésor américain devant l'OFAC et les instances concernées. L'établissement souligne enfin qu'il coopérera avec la Banque du Liban et les instances concernées afin de "garantir les intérêts des dépositaires et des agents de Jammal Trust Bank".

Le Trésor américain a annoncé jeudi soir des sanctions contre la Jammal Trust Bank, accusée de faciliter "les activités bancaires du Hezbollah". "Les institutions financières corrompues comme Jammal Trust Bank sont une menace directe à l'intégrité du système financier libanais", a affirmé la sous-secrétaire au Trésor en charge de la lutte contre le financement du terrorisme, Sigal Mandelker.

Dans des propos accordés au site Arab Economic News, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a affirmé que la Banque centrale "suit de près l'affaire de Jammal Trust Bank (...)" et a souligné que "tous les dépôts légitimes sont garantis au moment de leur terme afin de préserver les intérêts des clients de la banque". "La liquidité est garantie pour répondre aux exigences des déposants légitimes de la banque", a conclu M. Salamé.

Pour sa part, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, s'est dit "certain que le secteur bancaire est capable de résorber les conséquences de la décision visant Jammal Trust Bank et de garantir les fonds des dépositaires et autres ayants droits". "La Banque centrale fait le nécessaire", a encore affirmé le ministre sur Twitter.

En début d'après-midi, le président Michel Aoun a reçu le président de l’Association des banques (ABL), Salim Sfeir, qui a de nouveau assuré que les intérêts des déposants de la Jammal Trust Bank seraient préservés, ajoutant avoir obtenu l'assurance de Washington qu'aucune autre banque libanaise ne sera placée sur la liste des entités sanctionnées pour terrorisme de l’OFAC. La veille, l'ABL avait immédiatement regretté la décision de Washington.



(Pour mémoire : Action collective lancée aux États-Unis contre des banques libanaises : l’ABL relativise)



Dans un commentaire sur Twitter, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est félicité des sanctions américaine contre la banque. "Je félicite le président Donald Trump et l'administration américaine pour leur décision importante d'imposer des sanctions contre une banque libanaise qui sert de bras financier à l'Iran au profit de l'organisation terroriste du Hezbollah", a écrit M. Netanyahu sur le réseau. "Ceci constitue un pas important afin de mettre la pression sur l'Iran et ses alliés qui agissent contre l’État d'Israël. J'appelle également les autres pays à agir contre l'agression iranienne au Moyen-Orient", a conclu le chef du gouvernement israélien.

Jammal Trust, qui opère au Liban depuis plusieurs décennies, est officiellement qualifiée par Washington d'organisation "terroriste" pour avoir fourni des services financiers au conseil exécutif du Hezbollah et à la Fondation des martyrs, basée en Iran. L'établissement bancaire est accusé d'avoir laissé le Hezbollah utiliser des comptes pour payer ses représentants et leurs familles et d'avoir "activement dissimulé ses relations bancaires avec de nombreuses organisations affiliées à la Fondation des martyrs". Cette dernière organisation, déjà placée sur la liste noire des sanctions américaines depuis 2007, est considérée comme une entité parapublique iranienne transmettant un soutien financier au Hezbollah notamment. Trois autres filiales de la Jammal Trust, spécialisées dans l'assurance, sont également mises à l'index.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), des employés de la branche de Jammal Trust Bank dans la Békaa se plaignaient vendredi de ne pas avoir encaissé leurs salaires et du refus de la direction d'effectuer les formalités les concernant, et ce de manière subite, à partir de 10h ce matin". La direction de l'établissement a alors expliqué à ses employés qu'elle obéissait aux injonctions de la Banque centrale et leur a demandé de réitérer leurs demandes mardi.

Cette pression sur Jammal Trust, une banque à la taille modeste mais considérée comme "un établissement de choix" pour le Hezbollah, selon un responsable américain, "doit être considérée comme un avertissement". Il s'agit de faire comprendre "au Hezbollah et à ses marionnettistes iraniens qu'ils doivent rester en dehors des institutions financières libanaises", a affirmé un responsable de l'administration américaine sous couvert de l'anonymat. La stratégie est "d'étouffer toutes les possibilités de financement", a-t-il ajouté.

Peu de temps après l'annonce, le secrétaire d’État Mike Pompeo, a déclaré que ces sanctions "illustrent notre détermination à lutter contre les activités illégales et terroristes du Hezbollah au Liban". "Nous continuerons de viser les personnes et les sociétés impliquées dans le financement et le soutien au Hezbollah", a-t-il ajouté.

Ces sanctions gèlent les avoirs de la banque aux États-Unis et interdisent toute transaction via le système financier américain. Le Trésor américain enjoint le gouvernement libanais de pallier les conséquences de ces sanctions pour "les détenteurs innocents de comptes en banque qui ignoraient que le Hezbollah mettait leurs économies en danger", affirme encore le communiqué.




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commentaires (5)

Allez, un bon coup de balais pour sauver ce qui peut encore être sauvé.

Remy Martin

17 h 56, le 30 août 2019

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Commentaires (5)

  • Allez, un bon coup de balais pour sauver ce qui peut encore être sauvé.

    Remy Martin

    17 h 56, le 30 août 2019

  • Quant Datan lui-même joue au redresseur de torts. Pathétique ! Plus pathétique encore ceux qui applaufissent frénétiquement le jeu nocif des USA sachant que non seulement ils n'ont pas d'amis mais sont leur propre ennemi !

    Tina Chamoun

    13 h 37, le 30 août 2019

  • C'est du réchauffé ça.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 36, le 30 août 2019

  • POUR COMPRENDRE LE DANGER DE LA MILICE IRANIENNE SUR LE SYSTEME BANCAIRE ET SUR L,ECONOMIE LIBANAIS ET SUR LE DEVENIR DU PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 29, le 30 août 2019

  • Et ce n'est que le début. La Jamal Trust Bank et deux autres banques sont aussi en point de mire. En Algérie le groupe Trust (Banque, Assurance, Investissements, etc...) est aussi mis sur le sellette pour corruption et autres magouilles. Il est notoirement connu que les principaux actionnaires sont des supporters du parti Iranien. Maintenant ils récoltent ce qu'ils ont semés. Je plains seulement leurs employés qui, pour la majorité, je suis sur sont de bonne fois et risquent de perdre leur boulot parce que leurs patrons sont irresponsables!

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 17, le 30 août 2019

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