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Nos Lecteurs ont la Parole - Louis INGEA

Nous reste la résignation

Un triste titre pour une triste situation! C’est le seul constat, le seul résultat de toute réflexion en profondeur dans notre malheureux pays.

La malédiction, qui est notre lot au quotidien, aura installé le drame dans la vie du Libanais. Le drame et non la tragédie ! Parce qu’avec la tragédie, il y a un point final, dût-il être la mort après laquelle toute chose peut recommencer. Tandis qu’avec le drame, c’est l’éternel recommencement « tragique » d’une situation sans issue qui se nourrit d’elle-même et répercute à jamais le règne de l’impuissance.

L’impuissance est une autre appellation pour désigner le néant. L’impuissance est un phénomène qui dresse un obstacle infranchissable devant tout développement de quelque nature qu’il soit. C’est le blocage total et la souffrance perpétuelle.

Me vient à l’esprit, à ce propos, que la souffrance, inhérente à toute matière, peut avoir pour effet positif de nous réveiller, de tirer la leçon, de repartir vers une nouvelle direction et partant d’être à l’origine d’une rédemption. C’est la « felix culpa » des écritures inspirées. Dans le drame, la souffrance n’est plus aiguillon mais paralysie. C’est là le propre du phénomène en question.

Le Liban vit, dès l’origine de son existence, dans un état de drame. Parce que fabriqué contre nature et contre logique. Jouet des populations environnantes, jouet de la politique régionale, voire internationale, il eût mieux valu pour lui qu’il n’existât point en tant que nation politiquement parlant.

Le fait de l’avoir voulu et créé prend aujourd’hui l’allure d’un acte criminel passible de punition. Et notre punition est précisément le drame permanent que nous subissons.

Oh ! J’entends d’ici les échos de l’hallali que ces lignes peuvent occasionner. Je n’en suis pas fautif. Car mon pêché consiste seulement à constater ce qui est et que personne n’aurait voulu. Peut-on me reprocher de tenter un appel contre l’impossible? Ou bien préfère-t-on, à la manière des tout petits, se cacher les yeux, proclamer, envers et contre tous, que le gros méchant ours n’existe pas? Je me demande, à ce compte-là, à quoi peuvent servir tous ces articles et commentaires dans nos quotidiens journalistiques. Aucun d’eux n’a une solution à suggérer. On se contente de se lamenter, de celer son impuissance derrière des titres ronflants et inutiles, y compris mon présent papier.

La désespérance à son paroxysme! Nous tournons en rond comme les derwiches tourneurs de notre maudit Orient.

Le mal est à la source. J’accuse la ruse que l’Oriental prend pour de l’intelligence. J’accuse l’égoïsme et l’inculture qui permettent à des médiocres d’accéder aux postes de dirigeants. J’accuse le peuple, et moi-même en premier, d’avoir permis que l’absurde advienne en élisant ceux que nous n’avons pas cessé d’élire depuis un siècle. Comment veut-on, dans ces conditions, qu’une solution quelconque puisse poindre à l’horizon ? Nous en sommes, tous et chacun, personnellement responsables. Et je ne vois pas comment cela pourrait évoluer.

Ou peut-être est-ce possible ? En décidant de suspendre notre Constitution actuelle pour la remplacer par une tout autre qui redistribuerait les rôles et les positions politiques ? Ou alors, dissoudre carrément cette nation fantoche et en jeter les résidus aux griffes des appétits de la région. Notre bâillonnement béat ne peut mener en tout cas que vers la seconde solution que je viens de signaler.

Trop, c’est trop ! Il faudra bien que l’absurde cesse. Le statu quo est équivalent à la mort et l’absurde est inadmissible pour l’esprit.

En tant qu’être humain, croyant en un esprit universel, toutes doctrines religieuses confondues, je reste certain que cet état de choses ne pourra pas durer.

Je demande aux lecteurs d’excuser ma rage et d’imaginer, malgré tout, un réveil de conscience.

Parce que la vie est plus forte que la mort. Parce que la lumière a toujours percé les ténèbres. Que l’élite de notre société dont il reste, fort heureusement, des résidus, sache en prendre acte.

Alors que les « autres », autour de nous, n’auront comme choix que de rentrer chez eux, médiocres et résignés, pour se livrer, tel un enterrement de première classe, à leurs gesticulations coutumières, leur malbouffe, leurs divertissements infantiles sur fond de « hizzi hizzi ».

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Un triste titre pour une triste situation! C’est le seul constat, le seul résultat de toute réflexion en profondeur dans notre malheureux pays.La malédiction, qui est notre lot au quotidien, aura installé le drame dans la vie du Libanais. Le drame et non la tragédie ! Parce qu’avec la tragédie, il y a un point final, dût-il être la mort après laquelle toute chose peut recommencer....

commentaires (1)

MR. INGEA AURA TOUT DIT , JE LE CITE : ""Et je ne vois pas comment cela pourrait évoluer. Ou peut-être est-ce possible ? En décidant de suspendre notre Constitution actuelle pour la remplacer par une tout autre qui redistribuerait les rôles et les positions politiques ? Ou alors, dissoudre carrément cette nation fantoche et en jeter les résidus aux griffes des appétits de la région. Notre bâillonnement béat ne peut mener en tout cas que vers la seconde solution que je viens de signaler . FIN DE CITATION, DIAGNOSTIC LE SEUL VRAI, LE SEUL POSSIBLE .

Gaby SIOUFI

14 h 05, le 19 août 2019

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Commentaires (1)

  • MR. INGEA AURA TOUT DIT , JE LE CITE : ""Et je ne vois pas comment cela pourrait évoluer. Ou peut-être est-ce possible ? En décidant de suspendre notre Constitution actuelle pour la remplacer par une tout autre qui redistribuerait les rôles et les positions politiques ? Ou alors, dissoudre carrément cette nation fantoche et en jeter les résidus aux griffes des appétits de la région. Notre bâillonnement béat ne peut mener en tout cas que vers la seconde solution que je viens de signaler . FIN DE CITATION, DIAGNOSTIC LE SEUL VRAI, LE SEUL POSSIBLE .

    Gaby SIOUFI

    14 h 05, le 19 août 2019

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