Le président libanais Michel Aoun, qui a reçu samedi au palais de Beiteddine, dans le Chouf, une importante délégation de responsables et partisans du Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, a affirmé que "rien ne pourra ébranler la réconciliation" dans la Montagne.
"Même si nous ne sommes pas d'accord politiquement, rien ne pourra ébranler la réconciliation", a déclaré Michel Aoun. "J'ai une bonne nouvelle pour vous : nous allons faire tout notre possible pour sortir de la situation actuelle, a ajouté le président. Nous devons tous unir nos efforts et nous mettre d'accord afin d'œuvrer à la reconstruction du Liban".
De son côté, la fille de M. Joumblatt, Dalia, qui présidait la délégation, a souhaité la bienvenue au président Aoun "dans le Chouf et dans la Montagne". "Nous estimons que la présence du président dans cette région donne une grande impulsion à la réconciliation et l'unité nationale dans la Montagne", a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs annoncé une prochaine visite de Walid Joumblatt au chef de l’État.
La visite de la délégation joumblattiste a eu lieu alors qu'une réconciliation avait été scellée le 9 août au palais présidentiel de Baabda sous la houlette du président Aoun, du Premier ministre Saad Hariri, et du président du Parlement Nabih Berry, entre le chef du PSP et son rival Talal Arslane, président du Parti démocrate libanais (PDL). La rencontre avait mis fin à une crise politique qui avait paralysé le gouvernement depuis le 30 juin, jour des affrontements inter-druzes de Qabr Chmoun dans le caza de Aley, qui avaient fait deux morts.
(Lire aussi : Aoun s'installe dans le Chouf, des banderoles lui souhaitant la bienvenue déchirées)
"Toutes les blessures guérissent"
A l'issue de la visite à Beiteddine, le ministre de l’Éducation, Akram Chehayeb (PSP), a affirmé que la délégation druze, constituée notamment des ministres et députés du parti, avait pour objectif de "souhaiter la bienvenue" au chef de l’État dans sa résidence présidentielle estivale.
"Nous avons réaffirmé l'importance de l'entente interne, de la réconciliation historique, du travail commun et du rôle des institutions dans les conditions difficiles" que connait le Liban, a déclaré M. Chehayeb. Le président Aoun est "très content de la rencontre qui a eu lieu à Baabda" et a permis de clore l'affaire des incidents de Qabr Chmoun, a-t-il précisé. Concernant ces incidents, le ministre a souligné que "toutes les blessures finissent par guérir.
Le 30 juin, des échanges de tirs avaient eu lieu entre partisans de Walid Joumblatt et de son rival Talal Arslane (allié au Hezbollah), au passage du convoi du ministre d’État pour les Affaires des réfugiés Saleh Gharib (membre du Parti démocrate libanais de M. Arslane). L'incident était intervenu alors que le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, qui dirige le Courant patriotique libre fondé par le président Aoun, effectuait une visite dans le caza de Aley, où il avait notamment tenu des propos controversés sur la guerre druzo-chrétienne de la Montagne dans les années 80. Le chef de l’État avait affirmé que la fusillade a été provoquée par une embuscade visant Gebran Bassil, une version réfutée par Walid Joumblatt.
Vendredi, des banderoles souhaitant la bienvenue dans le Chouf au président Aoun, qui s'était installé dans la matinée au palais de Beiteddine, avaient été déchirées par des inconnus. Le PSP et Walid Joumblatt s'étaient empressés de dénoncer ces actes de vandalisme.
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06 h 06, le 18 août 2019