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Santé - Épidémie

Les cas de rougeole dans le monde ont triplé depuis janvier, selon l’OMS

Au Liban, des flambées localisées ont été détectées depuis mars 2018. Actuellement, c’est au Liban-Sud qu’une augmentation des cas est signalée. Le ministère de la Santé publique y mène une campagne de vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole des enfants de moins de 18 ans.

Campagne de vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole menée par le ministère de la Santé, en mars 2018, dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila, à la suite d’une flambée de cas de rougeole. Photo archives ministère de la Santé publique

Les cas de rougeole dans le monde ont quasiment triplé depuis janvier par rapport à la même période de l’an dernier, d’après les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec 364 808 cas signalés du 1er janvier au 31 juillet contre 129 239 l’an dernier à la même période.

Il s’agit des chiffres « les plus élevés » jamais enregistrés depuis 2006, a mis en garde l’OMS, soulignant que les plus grands nombres de cas ont été détectés en République démocratique du Congo, à Madagascar et en Ukraine. D’autres flambées majeures sont en cours en Angola, au Cameroun, au Tchad, au Kazakhstan, au Nigeria, aux Philippines, au Soudan du Sud, au Soudan et en Thaïlande. Quant aux États-Unis, ils ont enregistré leur plus grand nombre de cas de rougeole depuis vingt-cinq ans.Selon l’OMS, la rougeole est une maladie virale grave et contagieuse, qui se transmet par contact direct ou par l’air. Elle infecte les voies respiratoires avant de se propager à tout l’organisme. La rougeole se traduit par une forte fièvre, souvent accompagnée d’un écoulement du nez, d’une toux, d’une rougeur aux yeux et de petits points blanchâtres sur la face interne des joues. L’éruption cutanée apparaît plusieurs jours plus tard, habituellement sur le visage et le haut du cou, avant de progresser pour atteindre les mains et les pieds.

Il n’existe pas de traitements contre la rougeole. La prise en charge médicale permet d’éviter ses complications, notamment la cécité, une encéphalite, une diarrhée sévère, une infection auriculaire ou respiratoire. Le vaccin reste le seul moyen de prévention. Les épidémies de rougeole les plus importantes surviennent dans des pays où la couverture vaccinale contre la rougeole est faible. Dans les pays occidentaux, les « antivax » s’appuient sur une publication de 1998 liant le vaccin contre la rougeole et l’autisme. L’OMS a balayé à plusieurs reprises ces critiques et il a été établi que l’auteur de la publication, le Britannique Andrew Wakefield, avait falsifié ses résultats.

La défiance peut aussi avoir des motifs religieux, comme à New York où la maladie a été importée par des voyageurs non vaccinés venus d’Israël. Dans la région européenne, les chiffres ont doublé avec près de 90 000 cas signalés cette année. Ce chiffre dépasse largement celui enregistré pour l’ensemble de l’année 2018 (84 462).

Dans les autres régions, l’OMS a enregistré une explosion de cas en Afrique où ils ont presque décuplé. Une augmentation de 230 % a été notée dans le Pacifique occidental et de 50 % en Méditerranée orientale. L’Asie du Sud-Est et la région des Amériques dans son ensemble ont chacune enregistré une diminution de 15 % des cas.



(Lire aussi : Israël : une hôtesse de l'air meurt après avoir contracté la rougeole)



Une flambée tous les cinq ans
« Dans les pays occidentaux, comme aux États-Unis et en Europe, les épidémies de rougeole sont principalement dues à l’attitude des parents qui hésitent à faire vacciner leurs enfants pour de multiples raisons, dont les idées préconçues concernant de potentiels effets secondaires du triple vaccin de la rougeole, des oreillons et de la rubéole (ROR) », explique à L’Orient-Le Jour Randa Hamadé, chef du département de soins de santé primaires et directrice du programme national de vaccination au ministère de la Santé publique.

Au Liban, la situation est différente. Selon une source du ministère, le problème se situe à quatre niveaux : les parents dont certains oublient de faire vacciner leurs enfants ; le flux quotidien de réfugiés et la surpopulation ; les médias dont certains ne coopèrent pas avec le ministère dans le cadre des campagnes de sensibilisation à l’importance de la vaccination des enfants ; et le secteur privé. Ainsi, en cas de pénurie du vaccin, certains pédiatres hésitent à référer les enfants à l’un des centres de soins de santé primaires qui relèvent du ministère où le vaccin, qui répond aux normes internationales, est toujours disponible gratuitement, souligne-t-on de même source.

Jusqu’à fin juillet, 1 091 cas de rougeole ont été enregistrés au Liban, contre 798 cas l’an dernier à la même période. « Le Liban – comme partout ailleurs dans le monde – connaît naturellement toutes les cinq années une flambée de rougeole, constate Randa Hamadé. Cela est prévisible et est principalement dû à la séroconversion du vaccin de la rougeole, c’est-à-dire la phase durant laquelle les anticorps se développent, qui est de 80 %. Ainsi, sur 100 enfants vaccinés dans les mêmes conditions, seuls 80 développeront des anticorps et une immunité contre le virus. La cohorte d’enfants vaccinés n’ayant pas développé l’immunité contre le virus sont par conséquent à l’origine d’une épidémie. Par ailleurs, actuellement, le vaccin ROR n’est pas disponible sur le marché. Il l’est uniquement dans les centres de soins de santé primaires. »



(Pour mémoire : Les Etats-Unis risquent de perdre leur statut de pays ayant éliminé la rougeole)



Campagne nationale de vaccination
Depuis mars 2018, le Liban a connu des épidémies localisées de rougeole qui ont commencé dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, puis dans la Békaa, au Akkar, et actuellement, une flambée est notée au Liban-Sud. « Dès qu’un cas est notifié au ministère, celui-ci mène immédiatement dans les régions touchées par l’épidémie une campagne de vaccination des enfants de moins de 18 ans contre la rougeole, la rubéole et les oreillons », affirme Randa Hamadé. Et de poursuivre : « Dans le cadre des recommandations émises par une mission d’experts de l’OMS et de l’Unicef qui ont effectué une visite récente au Liban, le ministère de la Santé lancera en coopération avec les bureaux au Liban de ces deux agences onusiennes une campagne nationale de vaccination des enfants âgés de 6 mois à 10 ans. Les enfants de moins d’un an recevront ainsi le vaccin contre la rougeole et ceux âgés d’un an à dix ans le ROR. Et ce pour pouvoir atteindre l’objectif fixé par l’OMS visant à éradiquer la rougeole d’ici à 2020. »



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Les cas de rougeole dans le monde ont quasiment triplé depuis janvier par rapport à la même période de l’an dernier, d’après les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec 364 808 cas signalés du 1er janvier au 31 juillet contre 129 239 l’an dernier à la même période.Il s’agit des chiffres « les plus élevés » jamais...

commentaires (3)

Parfois, le silence est d'or...et peut empêcher la vantardise inutile ! Irène Saïd

Irene Said

18 h 18, le 18 août 2019

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Commentaires (3)

  • Parfois, le silence est d'or...et peut empêcher la vantardise inutile ! Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 18, le 18 août 2019

  • Je demanderai aux autorités libanaises de faire très attention de l'origine des vaccins. On serait capable d'inoculer des saloperies venant de là où on sait.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 01, le 18 août 2019

  • Au liban sud en augmentation ? On devine qui envoie les bactéries, les mêmes que ceux qui propagent les bactéries humaines du wahabisme aux ordres des mêmes.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 58, le 18 août 2019

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