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La Consolidation de la paix au Liban - Août 2019

Inclure les femmes renforce la légitimité et la pérennisation de tout processus de paix

Les gouvernements, les organisations de la société civile et les institutions multilatérales du monde entier se préparent à marquer le vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin, le vingtième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité, une résolution historique concernant les femmes, la paix et la sécurité, et un jalon quinquennal vers la réalisation des objectifs du développement durable de l’Agenda 2030.

2020 sera une année cruciale pour faire avancer l'agenda des femmes en matière de médiation, de résolution de conflit, de maintien de la paix et de la sécurité. Ce sera également l'opportunité de sonner l'alarme et les tocsins à travers le monde, et en particulier dans notre région, pour dire que les femmes restent sous-représentées dans ce domaine et que leurs opinions ne sont toujours pas entendues.

« Les femmes ne sont pas de simples observatrices de conflits », affirme Leymah Gbowee, lauréate du prix Nobel, responsable de la promotion de la paix au Libéria et à la tête d'un mouvement non-violent pour la paix qui avait permis de mettre fin à la seconde guerre civile au Libéria. « Pourquoi devraient-elles alors être les observatrices de leurs solutions ? ».

Une somme importante de recherches universitaires montre qu'inclure les femmes dans les processus de résolution des conflits renforce la légitimité et la consolidation de tout processus de paix et que l'inclusion et la durée vont de pair. Quand les femmes participent à l’élaboration des processus de paix, il y a une augmentation de 20 % de la probabilité d'un accord sur au moins deux ans, et de 35 % de la probabilité d'un accord sur au moins quinze ans ! Alors que lorsque les processus de paix ne comprennent pas de femmes, l'accord s'effondrerait en cinq ans.

En outre, des études publiées par l'Institut international de la paix indiquent que les processus de paix qui évoluaient traditionnellement autour de questions telles que le cessez-le-feu, la division du territoire et le partage du pouvoir, intègrent désormais des questions sociales telles que l'éducation, les soins de santé, etc.

C'est dans ce contexte et dans cet esprit que le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a lancé en 2017 le Réseau méditerranéen de femmes médiateurs et continue de le soutenir et de le promouvoir auprès des pays méditerranéens. L'initiative vise à répondre à la nécessité d'accroître le nombre de femmes participant aux efforts de rétablissement de la paix et à faciliter la nomination de femmes médiateurs aux niveaux local et international.

En tant que membres du réseau des femmes médiateurs méditerranéennes du Liban, nous avons chacune pris la responsabilité, individuellement et en tant que groupe, de faire avancer le programme des femmes dans la paix et la sécurité dans nos domaines d'activités respectifs et ce aux niveaux collectif, national et international.

Nous partageons et œuvrons pour promouvoir nos valeurs communes de tolérance, de défense des droits des femmes et leur inclusion dans les processus de paix et de sécurité. Nous pensons que c’est uniquement en donnant l'exemple que nous pourrons obtenir un soutien politique et social suffisant, de la part des hommes, avant les femmes, afin que de plus en plus de femmes participent aux efforts de consolidation de la paix au niveau local, national et transfrontalier.

En parcourant les pages de ce supplément du PNUD intitulé « La consolidation de la paix au Liban », vous vous familiariserez avec l'incroyable travail accompli par différentes parties prenantes au Liban pour faire progresser le programme relatif aux femmes, à la paix et à la sécurité. Ces efforts sont stimulants et devraient servir de tremplin aux jeunes filles et aux femmes pour qu’elles croient que le changement peut être instauré si nous cessons d’être spectatrices et commençons à jouer un rôle actif dans le domaine de la paix et de la sécurité.


* Fondatrice et directrice de March, femme médiateur certifiée

** Fondatrice et directrice du Centre Professionnel de Médiation - USJ / Fondatrice et Présidente de Médiateurs sans Frontières Liban.

*** Praticienne de la transformation des conflits et de la consolidation de la paix, femme médiateur et formatrice ; manager de programmes – Civil Peace Service Program – GIZ

**** Conseillère en relations internationales auprès du président du Conseil des ministres, Saad Hariri ; fondatrice de Diplowomen


Les articles, enquêtes, entrevues et autres, rapportés dans ce supplément n’expriment pas nécessairement l’avis du Programme des Nations Unies pour le développement, ni celui de L'Orient-Le Jour, et ne reflètent pas le point de vue du Pnud ou de L'Orient-Le Jour. Les auteurs des articles assument seuls la responsabilité de la teneur de leur contribution.




2020 sera une année cruciale pour faire avancer l'agenda des femmes en matière de médiation, de résolution de conflit, de maintien de la paix et de la sécurité. Ce sera également l'opportunité de sonner l'alarme et les tocsins à travers le monde, et en particulier dans notre région, pour dire que les femmes restent sous-représentées dans ce domaine et que leurs opinions ne sont...

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