Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a appelé samedi le gouvernement du Premier ministre Saad Hariri à se réunir, alors que le cabinet ne l'a plus fait depuis plus d'un moins, après les affrontements meurtriers interdruzes de Qabr Chmoun, dans le caza de Aley. Le dignitaire chiite emboîte ainsi le pas au chef de l’État Michel Aoun, qui a également appelé la veille M. Hariri à convoquer un Conseil des ministres, alors que ce dernier ne souhaite pas une telle convocation précipitée, avant d'avoir réglé la crise politique en cours.
"L'affaire de Qabr Chmoun préoccupe le Liban. C'est une affaire importante et dangereuse, car si elle n'est pas réglée, elle pavera la voie à une logique malsaine qui marquera la situation du pays", a prévenu le numéro deux du Hezbollah, lors d'un discours prononcé à l'occasion de la commémoration du décès d'un des partisans du parti chiite.
"Nous sommes en faveur d'un recours en justice qui fasse l'objet, si possible, d'un accord entre les deux parties concernées, et nous encourageons toute solution qui soit le résultat d'une entente. Mais il est nécessaire de mettre un terme à l'inaction du gouvernement car le cabinet est responsable des affaires du pays et doit se réunir afin de traiter les affaires des gens. Ceux-ci ont besoin de solutions, et il faut profiter de l'adoption du budget par le Parlement afin de lancer les projets qui sont prévus et qui nécessitent des mécanismes et des décrets du gouvernement (...)", a affirmé le cheikh Kassem.
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Hier, le président Michel Aoun avait appelé le Premier ministre afin de lui demander de convoquer au plus tôt un Conseil des ministres. Une source gouvernementale citée par le site Internet du quotidien al-Mustaqbal, détenu par Saad Hariri, a fait savoir par la suite que ce dernier "connaît parfaitement ses prérogatives", laissant entendre qu'il n'est pas favorable à une convocation précipitée.
Les efforts de règlement des incidents de la Montagne, qui ont fait deux tués parmi les membres du convoi du ministre d’État pour les affaires des réfugiés Saleh Gharib (Parti démocrate libanais de Talal Arslane) le 30 juin et qui paralysent depuis la tenue d'une réunion gouvernementale, sont revenus à la case départ. Les protagonistes vont désormais se pencher sur une nouvelle proposition pour sortir de la crise. Celle-ci serait basée sur une réconciliation totale entre les rivaux druzes, Talal Arslane et Walid Joumblatt. Selon certaines sources, la proposition qui était jusque-là discutée par les différents médiateurs, notamment le directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim et le président de la Chambre Nabih Berry, consistait en un vote durant le Conseil des ministres sur la saisine de l'affaire par la Cour de justice. Mais Saad Hariri refuse cela, craignant une division au sein du cabinet qui provoquerait sa chute.
Selon d'autres sources, le président de la Chambre et le directeur de la Sûreté générale s’emploient pour le moment à arranger une rencontre-réconciliation non pas entre Talal Arslane et Walid Joumblatt, mais entre ce dernier et le Hezbollah, à travers un représentant de ce parti qui serait Hussein Khalil.
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commentaires (5)
d'accords le gouv doit se reunir et meme discuter du l'affaire de bassatine … mais ils peuvent s'ils ont a cœur le pays de ne pas soumettre au vote la saisi de la cours de justice … and thats it tout le monde est heureux mais sincèrement s'en soucis ils vraiment !?!
Bery tus
23 h 33, le 04 août 2019