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Liban

L’ONG Nawraj se rend à Ras Baalbeck pour soutenir la communauté chrétienne

Lundi dernier, 29 juillet, l’ONG Nawraj a inauguré, en présence de représentants de l’Église protestante et luthérienne de Württemberg, plusieurs projets à Ras Baalbeck pour préserver la présence chrétienne dans cette région.


Le groupe pose avec les équipes de Basket

Neuf heures sonnent lundi matin quand les membres de l’association Nawraj rejoignent le père Jean Nasrallah devant le clocher de l’église Saint-Georges à Jdeidet-Fekha, dans la Békaa. L’ONG reçoit le révérend Klaus Rieth de l’Église évangélique et luthérienne de Württemberg, à l’occasion de l’inauguration du stade municipal et du « computer lab » de Ras Baalbeck. C’est une journée bien remplie qui attend toute l’équipe, et pour cause : pas moins de sept lieux à faire visiter au révérend Rieth et sa secrétaire aux finances, Cornelia Wolf, tous deux venus d’Allemagne afin d’apporter leur aide à la communauté chrétienne libanaise.


Consolider la présence et le rôle des chrétiens

Telle est la mission que s’est fixée l’association Nawraj, il y a maintenant quelques années. Le président de l’ONG, Fouad Abou Nader, explique les raisons de sa création : « Suite à la guerre en Syrie, il y a eu beaucoup de pression sur les villages frontaliers et notamment chrétiens au Liban, parce que ceux-là n’avaient pas de référence au niveau gouvernemental, économique ou social, contrairement à toutes les autres communautés. Alors nous avons senti un danger réel : que les chrétiens des régions frontalières quittent leurs terres et laissent leurs villages vides. Nous avons donc établi un plan pour essayer de garder ces populations sur place et les aider à consolider leur présence dans ces villages. »

Afin de créer l’autosuffisance et la viabilité de ces villages, Nawraj a développé quatre piliers fondamentaux. La sécurité, via un accord avec l’armée libanaise, qui a créé des check-points et des casernes dans certaines régions. « Nous devons travailler uniquement avec l’armée, notre association n’est pas un parti, nous sommes contre le principe de milice », ajoute Fouad Abou Nader. Les alliances politiques constituent un autre point stratégique pour Nawraj. Créer des contacts avec les autres communautés (chiite, sunnite, druze, alaouite) servira inévitablement le renforcement de la position chrétienne au Liban et au Moyen-Orient selon le président de l’ONG. Troisième point essentiel, le développement économique via la création d’emplois. « On donne de la sécurité aux gens, on crée des liens politiques, mais si on ne peut pas manger et nourrir sa famille, tout ça ne sert à rien », affirme Fouad Abou Nader. C’est pourquoi Nawraj crée des projets de développement à l’aide de financements de la part d’églises comme celle du révérend Klaus Rieth. Dernier pilier, le développement social, via la préservation des écoles, la mise en place de projets éducatifs, de dispositifs médicaux et des procédures de jumelage avec des villes lointaines créant « une ouverture sur le monde ».

Tant d’actions essentielles à la mission de l’association énoncées par son président, pour qui le christianisme est un réel facteur de cohésion et de paix au sein du pays. « Le chrétien libanais est le ciment de ce pays. Sans les chrétiens il n’y aurait d’abord plus de francophonie au Moyen-Orient, et il y aurait des pays avec une monoreligion, l’islam, donc plus cette interaction journalière avec le chrétien. Ce laboratoire de cohésion, de coexistence, va être détruit », explique-t-il, avant d’ajouter que la religion chrétienne se présente comme « une barrière psychologique face à l’extrémisme, notamment musulman, qui sévit en Europe et dans une partie du Moyen-Orient ».


Nouveaux projets

Lundi matin à la première étape du programme du jour dans l’église Saint-Georges, Fouad Abou Nader et le responsable de projets de Nawraj, qui a requis l’anonymat, ont soumis trois projets au responsable de l’église luthérienne et protestante de Württemberg. Le premier prévoit l’installation de panneaux solaires pour un nouveau système d’irrigation des terres, le second la construction d’une chambre froide pour le stockage des produits de la région, et le troisième exprime la volonté du père Jean Nasrallah de créer un camp de scouts permanent pour les jeunes des alentours, leur donnant des activités pour éviter qu’ils ne tombent dans l’alcool et la drogue. Ce dernier projet a suscité un vif intérêt auprès de Klaus Rieth : « Je pense que rassembler les jeunes et leur donner quelque chose à faire, c’est important. Les projets autour de l’éducation sont ceux que j’aime le plus, car je pense que l’éducation est la seule façon de changer les choses. Donc il y a de fortes chances que nous soutenions ce projet. »

Afin de donner un aspect concret à ces projets, l’équipe s’est rendue sur différents lieux, notamment au domaine du monastère de Jabboulé où sera établi le camp scout. Mais aussi dans l’église Saint-Antoine, achevée l’année dernière par le père Jean, qui a redonné vie au village, y réinstallant la communauté chrétienne. Ainsi que la visite insolite du monastère de Saint-Maron au Hermel, l’un des premiers monastères maronites, creusé dans la paroi rocheuse. Avant de se rendre à Ras Baalbeck, le convoi s’est arrêté à la pyramide de Hermel, qui abriterait la sépulture d’un prince syrien du IIe siècle avant J-C, offrant une vue imprenable sur la Békaa.

Les deux dernières étapes de la journée constituaient les raisons principales de la venue de Klaus Rieth et Cornelia Wolf dans la région : l’inauguration de deux projets en partie financés par l’église luthérienne et protestante de Württemberg. Direction donc l’école gouvernementale de Ras Baalbeck pour la découverte du « computer lab », une salle informatique tout équipée à destination des lycéens de la Békaa. Pour Nawraj, il s’agit là d’une initiative pour accroître le niveau scolaire afin d’inciter les parents à laisser leurs enfants dans les écoles de la région.

Enfin, pour clore le programme, l’inauguration du stade municipal de Ras Baalbeck. Un grand événement pour les habitants qui se sont réunis à 17h pour assister à deux matches de basket-ball (féminin et masculin), après les discours de l’évêque de la région, Élias Rahal, du président de Nawraj, Fouad Abou Nader, du révérend Klaus Rieth et du chef de la municipalité, Doreid Rahal. Rythmée par la fanfare, le rebond des ballons, le cri des supporters et le tintement des médailles, la cérémonie s’est achevée au soleil couchant.


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commentaires (2)

CANTONS A LA SUISSE SANS RETARD POUR LE SECURITE DE TOUTES LES COMMUNAUTES ET POUR GARDER LE PAYS UN ET UNI.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 42, le 02 août 2019

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Commentaires (2)

  • CANTONS A LA SUISSE SANS RETARD POUR LE SECURITE DE TOUTES LES COMMUNAUTES ET POUR GARDER LE PAYS UN ET UNI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 42, le 02 août 2019

  • Ah bon? Les chretiens sont en voie de disparition? Je croyais que le vivre ensemble etait le symbole du Liban...

    IMB a SPO

    15 h 07, le 01 août 2019

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