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Les collections institutionnalisées - Fondation AUDI

Christiane Audi : de la banque à l’action socioculturelle

Faire revivre la Fondation Audi, l’animer et lui donner plus de présence, notamment à Saïda. Voici l’objectif que poursuit Christiane Audi qui a repris, à la suite de son oncle, le banquier et mécène Raymond Audi, le flambeau familial de l’implication dans le développement culturel et social de la cité.

La villa Audi héberge la fondation éponyme à Beyrouth ainsi que le musée privé des mosaïques. Photos Michel Sayegh

On m’aurait dit il y a 5 ans que je serais aujourd’hui en train de partager mon temps entre Beyrouth et Saïda, j’aurais éclaté de rire», confie dans un large sourire Christiane Audi. En effet, tout s’est joué très vite pour cette ex-directrice de banque privée à Genève, qui s’est retrouvée « quasiment en 24 heures » à la tête de la Fondation Audi. Un changement de vie radical qui a accompagné son retour au Liban il y a 4 ans, après 40 ans passés en Suisse. « Je suis arrivée sans plan précis, sinon une envie de me rendre utile », assure la dame au regard bleu outremer.

Elle commence donc par s’occuper du musée du Savon à Saïda, fondé par son oncle, le banquier et mécène Raymond Audi, dans la ville berceau de leur famille. Un musée dont les activités avaient été un peu mises en veilleuse ces dernières années. Et notamment celles de la boutique attenante qu’elle va vite redynamiser « dans le but de développer la vitrine qu’elle offre au travail des petits artisans qui n’ont pas accès aux beaux magasins de la capitale », dit-elle. « Je les aide dans le concept, le branding, la présentation de leurs produits… Parce que j’ai réalisé qu’un grand nombre de personnes issues de différents villages du Liban vivent de ce qui se vend dans la boutique de ce musée. C’est une grande responsabilité. » Sans doute, parmi les responsabilités de la présidente de la Fondation Audi, celle qui lui tient le plus à cœur. Pour les relations humaines qu’elle implique.

Car Christiane Audi s’occupe aussi de la collection d’art de Bank Audi – « de la préservation et la restauration des tableaux et sculptures qui ornent ses différents établissements », signale-t-elle – ainsi que de la gestion de la villa Audi, à Beyrouth. Laquelle, outre le musée privé des Mosaïques que cette belle demeure patricienne héberge, accueille aussi ponctuellement des événements de prestige. « Mais dans ces fonctions-là, je coopère avec un comité de la banque dans la prise de décisions, alors qu’à Saïda, je suis seule à bord. Et cette liberté décisionnelle me permet d’initier différentes activités pouvant avoir un impact positif sur la ville et ses habitants », explique cette ex-banquière qui dévoile une facette d’entrepreneuse sociale.

Maison familiale vs maison d’artistes

Ainsi, dès sa prise en charge de la fondation, constatant un manque au niveau de l’offre culturelle « non orientale » à Saïda, elle s’attelle à la mise sur pied d’un programme de rencontres, conférences, concerts, expositions, signature d’ouvrages, clubs de lecture, projection de films, ateliers divers… Des animations destinées aux jeunes et moins jeunes, souvent présentées en collaboration avec des ambassades et institutions, à l’instar de l’Institut français, du Beirut Art Film Festival (BAFF), de l’Université pour tous (UPT), qui ont lieu dans le très beau cadre de la maison familiale restaurée, au-dessus du musée du Savon. Mais surtout, un panel d’activités toujours choisies en fonction de ce qui pourrait intéresser le public local et/ou de ce qu’elles pourraient lui apporter comme message. « Car c’est aux habitants de Saïda que je m’adresse, précise Christiane Audi. Mon but est de leur proposer (gracieusement) des offres culturelles nouvelles et non pas de faire venir un public beyrouthin. Même si la participation au développement touristique de cette ville, qui a quelque peu souffert d’une réputation austère, fait également partie de notre action. »

Les souks de Saïda

Dans ce registre, et pour pallier à une lacune de l’Office du tourisme, la Fondation Audi a par exemple édité une petite brochure qui présente un plan détaillé des souks de Saïda, avec les lieux d’intérêt pour les touristes. « C’est l’un des moyens que nous avons trouvé pour remettre cette ville magnifique dans les radars touristiques », indique celle qui dit avoir renoué, au cours de ces quatre dernières années, « avec bonheur », avec ses origines sidoniennes. La présidente de la Fondation Audi ne modère pas d’ailleurs son enthousiasme lorsqu’elle parle de la capitale du Sud, de ses habitants, de ses artisans et de l’intéressant noyau culturel d’habitués des rendez-vous de la fondation. « Outre le hub culturel que nous y avons créé, nous voulons contribuer à apporter une plus grande ouverture vers Saïda. À notre façon : apolitique et sociale. Je dirais même sociétale », conclut-elle. Avant de signaler aussi l’aménagement depuis quelques mois d’une maison d’artistes (au sens large) au sein de la maison familiale, mise à la disposition des créateurs, écrivains, peintres, sculpteurs, designers de passage dans la ville côtière. Afin qu’ils y trouvent l’inspiration…


On m’aurait dit il y a 5 ans que je serais aujourd’hui en train de partager mon temps entre Beyrouth et Saïda, j’aurais éclaté de rire», confie dans un large sourire Christiane Audi. En effet, tout s’est joué très vite pour cette ex-directrice de banque privée à Genève, qui s’est retrouvée « quasiment en 24 heures » à la tête de la Fondation Audi. Un changement...

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