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Les collections institutionnalisées - Collections

L’exposition permanente de l’AUB : transmettre pour perpétuer l’art libanais

Pas suffisamment médiatisée, l’exposition permanente de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) n’a rien à envier aux collections des musées nationaux de plus grande envergure. La plupart des œuvres proviennent de la collection privée de Samir Saleeby qui en a fait don à l’institution académique en 2011. Un hommage à plusieurs artistes libanais des XIXe et XXe siècles, et une manière de mettre l’accent sur l’importance de l’identité artistique libanaise au sein des programmes éducatifs.

« Creation », 1962, peinture à l’huile (84x103cm).

L’Université américaine de Beyrouth (AUB) a, depuis les années 1970, œuvré pour mettre en place une collection d’art comprenant certains des artistes qui ont ponctué l’histoire moderne de l’art libanais. En effet, en 1971, une initiative dans ce sens est mise en place : l’AUB veut encourager les collectionneurs et les artistes à faire des dons ou à prêter certaines de leurs œuvres à l’institution académique qui veut intégrer les études artistiques à son cursus. Le projet, mené par le directeur du département des beaux-artsde l’époque Peter Harrisson Smith et son collègue Gorden Olsen, va les conduire à solliciter certains artistes tels que Farid Haddad, Helen Khal, Jean Khalifé, Adel Saghir et d’autres encore pour leur demander de faire don de certaines de leurs œuvres « dans le but d’accroître la sensibilisation à l’art du Moyen-Orient ». C’est dans ces termes que la brochure distribuée en 1971 expliquait l’objectif de l’exposition de l’époque qui avait été réalisée grâce aux dons des artistes.

Ce n’est que beaucoup plus tard, en 2011, que l’AUB se dote d’une exposition permanente à proprement parler. D’ailleurs, l’institution possède une des plus grandes collections de tableaux de l’artiste Khalil Saleeby (1870-1928), comme l’explique non sans fierté à L’Orient-Le Jour Rico Franses, directeur des galeries de l’AUB et professeur au sein du département des beaux-artset de l’histoire de l’art. La particularité de ces 30 tableaux réside dans le fait « qu’ils soient restés dans le studio de l’artiste jusqu’à bien après sa mort », précise-t-il.

L’histoire aurait pu être autre si le hasard ou le destin ou un savant mélange des deux n’avait pas conduit un des descendants de Khalil Saleeby à hériter de ces tableaux. C’est le fils de ce parent, Samir Saleeby lui-même, qui les a récupérés et en a fait don en 2011 à l’AUB. La collection de Samir Saleeby comprend, outre des œuvres de Khalil Saleeby, des tableaux de Saliba Douaihy (1915-1994), Omar Onsi (1901-1969), Moustafa Farroukh (1901-1957) et César Gemayel (1898-1958). À l’occasion de ce don, l’AUB a inauguré deux nouvelles galeries ouvertes gratuitement au public. « L’AUB possède désormais une des collections les plus exhaustives de l’œuvre de Saliba Douaihy », tient à préciser Rico Franses. Et si les œuvres offertes par Samir Saleeby forment une partie essentielle de la collection de l’Université américaine de Beyrouth, d’autres œuvres sont venues grossir les rangs de cette exposition permanente. On peut ainsi voir se délecter d’œuvres de Salwa Raouda Choucair, Etel Adnan, Simone Fattal, Hussein Madi, John Carswell, Maryette Charlton, Helen Khal, Farid Haddad et Jean Khalifé parmi d’autres.

Une exposition à vocation éducative

« Lorsque l’on a obtenu la collection de Samir Saleeby, cela a insufflé un vent positif au département des beaux-arts», avoue Rico Franses. Force est de rappeler que ce département avait fermé ses portes durant la guerre civile durant de longues années. Ce n’est qu’en 2004 qu’il avait réouvert aux étudiants désireux de poursuivre un cursus artistique. « Nous proposons à nos étudiants plusieurs formations, dont celle de l’histoire de l’art, et celle de la conservation des œuvres et des musées/galeries », explique-t-il. « Nous avons la chance de pouvoir être au contact de ces œuvres quotidiennement et de partager avec les étudiants cet héritage artistique. La collection de plus de 150 œuvres est un pilier de l’engagement de l’AUB à préserver et transmettre la culture du Liban et de la région », poursuit-il.

Si Rico Franses est surpris par le nombre de gens qui ne sont pas au courant de l’exposition permanente de l’AUB, il sait toutefois qu’attirer plus de gens et mettre en avant les galeries de l’institution prend beaucoup d’années. C’est une vision à long terme que nous construisons un peu chaque jour », résume-t-il.

L’Université américaine de Beyrouth (AUB) a, depuis les années 1970, œuvré pour mettre en place une collection d’art comprenant certains des artistes qui ont ponctué l’histoire moderne de l’art libanais. En effet, en 1971, une initiative dans ce sens est mise en place : l’AUB veut encourager les collectionneurs et les artistes à faire des dons ou à prêter certaines de...

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