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Liban - Décryptage

Conférence de Manama : des ambitions revues à la baisse, selon une source diplomatique libanaise

« Deal du siècle » ou « opportunité du siècle » (comme l’a dit le conseiller du président américain Jared Kushner) : la conférence de Bahreïn que les États-Unis préparaient depuis plusieurs mois se termine dans une certaine morosité pour ses organisateurs. L’administration américaine avait en effet présenté cette conférence comme un tournant historique dans l’histoire du conflit arabo-israélien et le début d’une solution définitive qui passe par la prospérité économique pour faciliter par la suite les arrangements politiques.

Selon une source diplomatique libanaise, la conférence de Bahreïn ne peut pas être considérée comme une victoire diplomatique pour l’administration de Donald Trump et en particulier pour son conseiller Jared Kushner. Pourtant, l’idée de départ était réellement ambitieuse. Elle était basée sur une approche différente de toutes les autres tentatives de règlement du conflit arabo-israélien.

Il s’agissait de contourner les dossiers politiques qui posent problème, comme la reconnaissance des deux États, la souveraineté, etc., pour commencer par régler les questions économiques. Il s’agissait donc de lancer des projets de développement communs aux Palestiniens et aux Israéliens qui seraient de nature à adoucir par la suite les positions politiques et à aboutir ainsi à des accords. Le principe était donc de mettre de côté ce qui divise et d’essayer d’augmenter les possibilités de points communs et d’entente, qui se résument à des opportunités économiques, sachant que les territoires palestiniens, qu’il s’agisse de la Cisjordanie ou de Gaza, vivent dans une grande pauvreté, en raison notamment des possibilités réduites d’investissements.

Selon la source diplomatique libanaise, le plan de Kushner s’articulait autour du point suivant : le peuple palestinien est plongé dans une crise économique tellement grave qu’il est prêt désormais à faire des concessions sur les principes et sur la terre, moyennant la possibilité de donner un avenir à ses jeunes, en leur assurant du travail à travers les projets de développement. Selon la même source, l’administration américaine a montré ainsi qu’elle ne connaît pas vraiment le peuple palestinien et sa capacité de résistance, en dépit des difficultés qu’il traverse actuellement. Les Américains misaient aussi sur les divisions internes palestiniennes et sur les promesses faites par leurs alliés arabes de « récupérer » le Hamas, en l’intégrant dans le processus après lui avoir promis des aides économiques à Gaza étranglée par le blocus.



(Lire aussi : Le Hezbollah appelle le gouvernement à "condamner clairement" le plan Kushner)



Toujours selon cette source, l’évaluation de l’humeur des Palestiniens n’était pas fidèle à la réalité. D’autant qu’en parallèle, de nombreux efforts étaient déployés pour empêcher les Palestiniens de se laisser tenter par les sirènes économiques. À cet égard, la source précitée estime que le Liban a joué un rôle important pour rapprocher le Fateh, le Hamas et le Jihad islamique, au niveau officiel, grâce aux efforts du directeur de la Sûreté générale, dans le cadre de son souci de pacifier la scène palestinienne et d’empêcher d’éventuels incidents dans les camps et autour d’eux, en réaction à la conférence de Bahreïn. Mais les efforts les plus importants ont été déployés par le secrétaire général du Hezbollah qui a multiplié au cours des dernières semaines les réunions avec les différentes factions palestiniennes pour leur conseiller d’unifier leur position au sujet du plan américain. D’ailleurs, Hassan Nasrallah n’a cessé de le répéter dans ses derniers discours : c’est sur la décision palestinienne que reposera le sort de la conférence de Bahreïn et celui de l’ensemble du « deal du siècle ».

Finalement, même si les détails de la conférence de Bahreïn ne sont pas encore connus, le principal point faible du plan américain, c’est le refus palestinien, toutes organisations confondues, d’y participer. De plus, depuis la décision de l’administration américaine (qui était en fait un prélude au « deal du siècle » ) de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui n’a pourtant pas la réputation d’être un faucon, a refusé de rencontrer un émissaire américain.

L’absence des Palestiniens a donc plané sur la conférence de Bahreïn et elle a poussé les Israéliens à ne pas y participer non plus, alors que les pays arabes alliés des États-Unis (notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis) y ont envoyé des délégations présidées par un vice-ministre (des Finances).

En coulisses, les diplomates arabes exprimaient aussi leurs doutes sur la réussite de la conférence. Mais en même temps, ils ne voulaient pas assumer la responsabilité de son échec face aux Américains, en s’abstenant d’y participer. Ils ont donc préféré rabaisser leur niveau de participation, tout en estimant que bon nombre de points dans ce plan ne sont pas réalisables dans le contexte actuel. La conférence s’est donc tenue à la date prévue, mais aucune décision concrète n’y a été prise. Le conseiller présidentiel américain a eu beau préciser qu’il s’agit d’un premier pas, qui sera suivi d’autres, de l’avis de la source précitée, la principale réalisation de cette conférence réside dans la présence des médias israéliens qui ont fait des entretiens avec des personnalités arabes à partir de Manama. On est loin des ambitions affichées avant la tenue de la conférence...



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commentaires (2)

l’administration américaine a montré ainsi qu’elle ne connaît pas vraiment le peuple palestinien et sa capacité de résistance, vous voulez dire capacite des dirigeans a dire toujours NON et a les laisser s'enrichir et le peuple crever en leur racontant des chimeres Que d'occasions manquees par les Palestiniens et les Arabes en 71 ans. Une de plus peut etre mais ceux qui en payent le prix se sont les populations les plus demunis qui vivent en refugies dans les pays voisins ou ceux qui vivent sous l'emprise d'un Hamas ou d'un Abou mazen incapables de voir la realite : le temps joue pour Israel pas pour les palestiniens Trump ou Obama rien ne changera a cette verite

LA VERITE

15 h 09, le 28 juin 2019

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Commentaires (2)

  • l’administration américaine a montré ainsi qu’elle ne connaît pas vraiment le peuple palestinien et sa capacité de résistance, vous voulez dire capacite des dirigeans a dire toujours NON et a les laisser s'enrichir et le peuple crever en leur racontant des chimeres Que d'occasions manquees par les Palestiniens et les Arabes en 71 ans. Une de plus peut etre mais ceux qui en payent le prix se sont les populations les plus demunis qui vivent en refugies dans les pays voisins ou ceux qui vivent sous l'emprise d'un Hamas ou d'un Abou mazen incapables de voir la realite : le temps joue pour Israel pas pour les palestiniens Trump ou Obama rien ne changera a cette verite

    LA VERITE

    15 h 09, le 28 juin 2019

  • PERSONNE NE LIT PLUS. C,EST LE DESTIN DU PARTI PRIS ET DE LA DESINFORMATION ET DES ENCENSEMENTS QUI Y DECOULENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 46, le 28 juin 2019

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