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Liban - Repère

Ce que le volet économique du plan Kushner prévoit pour le Liban

Le plan de paix américain pour le Proche-Orient stipule la levée de plus de six milliards de dollars pour financer des travaux de modernisation des infrastructures libanaises.

Des manifestants brûlant des drapeaux américain et israélien, hier, dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, au Liban-Sud. Ali Hashisho/Reuters

Le volet économique du plan de paix américain pour le Proche-Orient, proposé par Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain Donald Trump, et dévoilé samedi dernier, prévoit de lever plus de 50 milliards de dollars pour redresser l’économie des territoires palestiniens et des pays abritant des réfugiés palestiniens, pour apporter « la paix et la prospérité » dans la région. Selon le plan américain, discuté depuis hier dans le cadre de la conférence sur le développement palestinien, co-organisée par les États-Unis à Bahreïn, 6,325 milliards de dollars d’investissements sont prévus pour le Liban sous forme de subventions et de prêts publics ou privés.

Le Liban a annoncé qu’il n’assistera pas à la conférence de Manama, déjà boycottée par les Palestiniens, qui ne veulent pas de ces milliards de dollars en l’absence d’un règlement politique du conflit avec Israël. Dans les détails, le plan Kushner prévoit pour le Liban – qui abrite quelque 175 000 réfugiés palestiniens, selon un recensement officiel datant de 2017 – un plan de financement échelonné sur deux phases. Le plan ne concerne pas directement ces réfugiés palestiniens mais vise à remettre sur pied les infrastructures libanaises.

Dans la première phase, dont la mise en œuvre s’échelonne sur quatre ans, le plan prévoit une subvention de 200 millions de dollars pour « soutenir l’intégration commerciale régionale » afin « de réduire significativement les coûts des activités commerciales dans la région ». En d’autres termes, il s’agit de fluidifier les échanges commerciaux en optimisant la libre concurrence.

Le plan prévoit également d’étendre le programme de l’Overseas Private Investment Corporation (OPIC) – l’institution de financement du développement du gouvernement des États-Unis, qui soutient les petites et moyennes entreprises dans la région. « L’OPIC pourrait étendre ses facilités de garantie pour les prêts en direction des PME au Liban », indique le plan, qui stipule le déblocage de 135 millions de dollars de prêts dans ce cadre.

Pour la seconde phase, le plus gros investissement prévu concerne les « couloirs routiers » du Liban. Le plan Kushner prévoit de débloquer trois milliards de dollars – 2,25 milliards en prêts et 750 millions en fond privés – pour « réparer et améliorer les couloirs routiers, dont les liaisons autoroutières manquantes, principalement pour les autoroutes reliant le nord au sud et l’ouest à l’est du pays qui font partie du réseau autoroutier régional ». Le plan prévoit la fin de ces travaux au bout de six ans.

Le volet économique du plan de paix Kushner prévoit également de débloquer deux milliards de dollars – 1,5 milliard en prêts, 250 millions en subventions et 250 millions d’argent privé – pour la construction d’un réseau ferroviaire, « pour potentiellement connecter le réseau ferré au réseau régional ». Ces travaux devraient prendre huit ans.

Le plan consacre, en outre, un milliard de dollars – 750 millions en prêts et 250 millions en fonds privés – en faveur de l’expansion de l’aéroport de Beyrouth et des autres aéroports libanais, de celle du port de Beyrouth et des autres ports du pays et de la modernisation des postes frontaliers pour des travaux d’une durée de huit ans.

Rejet libanais

Lundi, les parties libanaises et palestiniennes de tous bords ont rejeté ce plan lors d’une réunion libano-palestinienne organisée au Grand Sérail, à l’initiative du président de la Commission du dialogue libano-palestinien, Hassan Mneimné.

Dimanche, le président du Parlement libanais, Nabih Berry, avait déjà commenté les propositions économiques de Washington, affirmant qu’aucun investissement fait au Liban au détriment de la cause palestinienne ne sera accepté par Beyrouth. Il a ajouté que le Liban et les pays arabes « résisteront de toutes les façons possibles à l’implantation » des réfugiés palestiniens.

Le volet économique du futur plan américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien promet entre autres de booster l’économie palestinienne avec pour objectifs affichés de créer un million d’emplois sur dix ans. Dans les détails, le plan prévoit également 27,813 milliards pour la bande de Gaza et la Cisjordanie ; 9,167 milliards pour l’Égypte et 7,365 milliards pour la Jordanie.

Avec ce plan qui pourrait être divulgué, dans son intégralité, en novembre, c’est-à-dire après les élections législatives en Israël, l’administration américaine affirme essayer une nouvelle approche pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Mais selon des responsables américains, ce plan ne mentionnera pas une solution dite « à deux États », israélien et palestinien, un objectif longtemps défendu par Washington.

Le volet économique du plan de paix américain pour le Proche-Orient, proposé par Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain Donald Trump, et dévoilé samedi dernier, prévoit de lever plus de 50 milliards de dollars pour redresser l’économie des territoires palestiniens et des pays abritant des réfugiés palestiniens, pour apporter « la paix et la...

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