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À La Une - Liban

Le gouvernement ne tranche toujours pas la question des nominations

Le Conseil des ministres a approuvé le décret d'application de la loi 73 sur les droits des personnes à besoins spécifiques et qui prévoit un quota de 3% du total des fonctionnaires.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri (c), discutant avec le ministre de l'Industrie, Waël Bou Faour, le 27 juin 2019 lors du Conseil des ministres qui s'est tenu au Grand sérail. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais, qui s'est réuni jeudi en Conseil des ministres sous la présidence de Saad Hariri, a approuvé une série de points figurant à son ordre du jour, sans toutefois trancher la question des nominations, notamment celle des membres du Conseil constitutionnel.

Hier, le Parlement a élu pour la première fois depuis 2015 cinq des dix membres du Conseil constitutionnel, laissant au gouvernement la tâche de nommer les cinq autres membres. L’élection des cinq membres du CC, dont les noms convenus en amont avaient filtré d’avance à la presse, a suscité la colère de plusieurs députés qui se sont retirés de la séance. Le gouvernement n'a finalement pas nommé aujourd'hui les cinq autres membres du CC, ni abordé la question des autres nominations administratives et militaires qui font l'objet d'âpres tractations politiques entre les formations qui gouvernent le pays.

L'une des principales décisions prises en Conseil des ministres touche aux personnes handicapées. Le ministre des Affaires sociales, Richard Kouyoumjian, a ainsi annoncé que le gouvernement a approuvé le décret d'application de la loi 73 sur les droits des personnes à besoins spécifiques et qui prévoit un quota de 3% du total des fonctionnaires, afin d'intégrer ces personnes dans le secteur.

Plusieurs réunions prévues

"Le Conseil des ministres a approuvé la plupart des points à son ordre du jour ainsi qu'une série de projets de lois, et a validé plusieurs dons et crédits accordés par la Chine, la Turquie, et d'autres pays", a annoncé le ministre de l'Industrie, Waël Bou Faour, à l'issue de la réunion qui s'est tenue au Grand Sérail.

'Le Conseil des ministres a également validé l'organisation d'une deuxième session pour les examens du brevet et du bac. Les dates de ces sessions seront fixées dans les prochaines 24h. Le gouvernement a également accepté que les élèves syriens puissent candidater aux diplômes de l'enseignement technique, suite à la requête du ministère de l’Éducation", a ajouté M. Bou Faour.

Par ailleurs, le ministre de l'Industrie a souligné que M. Hariri prévoit la tenue de plusieurs réunions du gouvernement afin de débattre des décisions relatives à la Conférence de Paris CEDRE qui prévoit 11 milliards d'investissements au Liban, et du plan McKinsey, commandé par le gouvernement début 2018 et qui contient des recommandations pour doper les secteurs productifs et les exportations. Plusieurs ministres, cités par la chaîne LBCI, ont pour leur part affirmé que le chef du gouvernement envisage la tenue d'un Conseil des ministres mardi.

Le Parlement n'a toujours pas approuvé le projet de budget de l'année en cours, approuvé par le gouvernement, faisant craindre aux bailleurs de fonds que le Liban ne puisse tenir ses engagements financiers et budgétaires pour mettre en place les réformes promises.


(Lire aussi : Le Parlement régularise les infractions immobilières)



Khalil se veut rassurant

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, s'est pour sa part voulu rassurant après la publication du dernier rapport pessimiste de l'agence de notation financière américaine Moody's concernant la situation au Liban. "Le rapport de Moody's nécessite une lecture approfondie", a estimé M. Khalil, affirmant que "les choses ne sont pas négatives". "Nous misons sur l'adoption du budget et le respect des mesures qu'il prévoit, ainsi que sur la préservation de la stabilité politique et gouvernementale", a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, M. Khalil avait affirmé que la situation "est sous contrôle".

D'après le dernier rapport de Moody's, malgré "l'assainissement des finances du Liban dans le projet de budget" pour l'année en cours, le Liban court "un risque de rééchelonnement de la dette publique", en raison du ralentissement du flux des capitaux et du recul des dépôts bancaires.

Dans ce contexte, le ministre de l'Industrie a abordé la question du blocage des routes effectué ce matin par les militaires à la retraite qui craignent des coupes budgétaires qui toucheraient leurs indemnités et leurs retraites. "Le gouvernement a l'impression que certaines demandes ne sont pas raisonnables", a commenté M. Bou Faour.

Les vétérans de l'armée libanaise manifestent régulièrement depuis plusieurs semaines pour protester contre les mesures d’austérité qui pourraient toucher leurs indemnités et pensions de retraite dans le cadre du projet de budget pour l’année en cours. Ce texte prévoit notamment une ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des anciens militaires, qui servira à financer leur couverture maladie, et le plafonnement du total des indemnités perçues par les militaires (ainsi que par les autres fonctionnaires) au cours d’une année à l’équivalent de 75 % de leur salaire principal pour la même année. Mais le Parlement doit encore valider ce texte.



(Lire aussi : Les militaires à la retraite lèvent leur sit-in mais annoncent des mesures d'escalade)



Opposition au plan Kushner

Sur le plan diplomatique, Waël Bou Faour a souligné que Saad Hariri a une nouvelle fois affirmé que "le Liban s'oppose à l'accord du siècle et à la naturalisation" des réfugiés palestiniens, en allusion au plan de paix pour le Proche-Orient établi par Washington et dont le volet économique a été lancé mardi à Bahreïn.

"Avec notre prise de position, nous avons devancé d'un siècle cet accord du siècle", s'est pour sa part félicité le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, en utilisant le qualificatif adopté par les détracteurs du plan de paix américain.

La première phase du plan de paix pour le Proche-Orient établi par Washington a été dévoilée mardi et mercredi à Bahreïn avec la présentation du volet économique qui ambitionne d'investir 50 milliards de dollars sur dix ans dans la région, même si les Palestiniens ont dénoncé la primauté de l'aspect économique sur le politique.

Aucun représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ou de l'Autorité palestinienne n'a pris part à la conférence de Manama, les Palestiniens refusant tout dialogue avec l'administration Trump depuis que le président américain a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël en décembre 2017. Le Liban s'est également abstenu de participer à cette conférence.

Le plan élaboré par le gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, prévoit 6,325 milliards de dollars d'investissements au Liban, sous forme de subventions et de prêts publics ou privés, alors que le pays du Cèdre abrite quelque 175.000 réfugiés palestiniens selon un recensement officiel datant de 2017. Le plan ne concerne pas directement ces réfugiés palestiniens mais vise à remettre sur pied les infrastructures libanaises.


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EN ATTENDANT LES COMPROMIS DE LA HONTE.

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 55, le 27 juin 2019

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  • EN ATTENDANT LES COMPROMIS DE LA HONTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 55, le 27 juin 2019

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