Le président libanais Michel Aoun a déclaré vendredi, à l'ouverture de la 6ème édition de la conférence Lebanese Diaspora Energy (LDE) dont il est le parrain, que les Libanais de la diaspora sont une "fierté" pour leur pays. Le chef de l’État intervenait après un discours du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, qui a évoqué le dossier de la nationalité libanaise.
"Les Libanais à travers le monde sont une fierté pour leur pays, non seulement pour leur créativité, mais aussi parce qu'ils sont l'exemple de la coexistence", a déclaré le président Aoun dans une allocution prononcée au centre d'expositions Biel, à Furn el-Chebbak, en présence de nombreuses personnalités. "Le Liban est limité par sa géographie, mais sa diaspora lui donne un rayonnement international", a-t-il ajouté.
"Le pays lutte aujourd'hui pour se relever de ses nombreuses crises chroniques, notamment sur le champ économique", a souligné le président. "L'expérience a appris au Liban que les divergences sont un droit, mais ne doivent pas être la cause de conflits. La haine, les querelles et les guerres ne mènent qu'à la destruction et l'effondrement", a-t-il poursuivi, estimant que "le dialogue et le rapprochement entre les gens, surtout parmi les jeunes, facilitent le progrès de la civilisation et sont les meilleurs moyens de lutter contre le terrorisme qui constitue encore un danger pour le monde et pour les générations futures".
Le chef de l’État a déclaré en outre que "les réseaux sociaux ont facilité la diffusion de l'extrémisme, terreau du terrorisme".
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L'octroi de la nationalité
Gebran Bassil a de son côté ouvert la conférence avec une allocution consacrée notamment aux différentes façons d'acquérir la nationalité libanaise, l'un des chevaux de bataille du ministre des Affaires étrangères.
"Il y a aujourd'hui quatre façons d'obtenir la nationalité, en espérant qu'il y en ait une cinquième avec une loi qui respecterait le préambule de la Constitution concernant le refus de l'implantation et permettrait aux Libanaises mariées à un étranger de transmettre leur nationalité à leurs enfants", a déclaré M. Bassil.
En mars, le ministre avait annoncé qu'il allait présenter un projet de loi permettant aux Libanaises mariées à des étrangers, à l'exception des Palestiniens et des Syriens, de transmettre leur nationalité à leurs enfants, proposition qui avait été qualifiée de raciste par de nombreuses organisations de la société civile.
"Ces quatre façons sont le recouvrement de la nationalité grâce à un site dédié à cet effet, l'enregistrement du mariage ou des enfants auprès des représentants libanais à l'étranger, la loi permettant aux personnes ayant demandé la nationalité libanaise entre 1952 et 1958 dont les dossiers ont été gelés, et le décret de naturalisation signé par le chef de l’État et le Premier ministre", a détaillé M. Bassil.
Le ministre a ensuite évoqué la situation économique du pays. "Le Liban, qui attend un soutien économique de l'étranger, peut se suffire des énergies de sa diaspora pour activer le partenariat entre les secteurs publics et privés, notamment sur le plan de l'électricité et des déchets", a-t-il souligné.
commentaires (7)
Apatride mais libanais. Pour avoir refusé à l'époque à mon grand-père originaire de Ain yaccoub dans le Akkar d'enregistrer ses enfants , le Mokhtar nous a rendus apatrides. Fille du Mokhtar et chrétienne de confession, le legislateur local refusa de donner en mariage sa fille a mon aïeul au prétexte que celui ci est musulman. Les menaces qui pesaient sur lui l'ont obligé a qiitter son AKKAR natal pour Dakar. Devant le refus de sa dulcinée de le suivre, AHMED KAMEL HODA (mon grand père ), prit pour épouse une jeune mauritanienne. La rancune ne quitta point le Mokhtar , les enfants nés de cette union n'ont jamais été reconnus au village. Mon père se maria à une libanaise originaire de Harouf (sud liban Nabatieh) . Nous sommes 2 garçons et 4 filles fruits de cette union. Nous sommes naturalisés ivoiriens et nous n'avons rien d'autre comme nationalité. En vacance au liban, nos enfants et nous sommes étrangers... jusqu'à quand ? Merci infiniment au Ministre Bassil pour tous les efforts qu'il fait . Souhaitons que son projet de loi aboutisse.
KAMIL Ahmed
23 h 16, le 07 juin 2019