L'ex-président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, reçu par le patriarche maronite, Béchara Raï, mardi 4 juin 2019, à Bkerké. Photo Ani
Un peu plus d'une semaine après sa libération sous caution, l'ex-président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, s'est rendu mardi au siège du patriarcat maronite à Bkerké afin de présenter ses excuses au patriarche Béchara Raï. M. Asmar avait été détenu pendant plusieurs jours en raison de propos insultants tenus à l'égard de l'ancien patriarche maronite Nasrallah Sfeir, décédé le 12 mai, et enregistrés à son insu.
"Je me suis à nouveau excusé pour mes propos. Bien qu'ils aient été prononcés en privé et diffusés ensuite dans les médias et sur les réseaux sociaux, il s'agissait d'une erreur de ma part. Mais je suis certain que les portes de Bkerké sont ouvertes à la miséricorde, et c'est ce qui caractérise notre religion chrétienne, a déclaré l'ex-syndicaliste après la réunion avec le patriarche. Mgr Raï était compréhensif plus que l'on puisse imaginer et prêt à pardonner", a-t-il poursuivi.
M. Asmar a toutefois dénoncé une affaire exagérée dans le but de mettre un terme à son rôle au sein de la CGTL. "Ce qui s'est passé n'est pas une coïncidence", a-t-il lancé.
Avant d’être reçu par Mgr Raï, M. Asmar a déposé une couronne de fleurs sur la tombe du patriarche émérite Nasrallah Sfeir.
M. Asmar déposant une couronne de fleurs sur la tombe du patriarche Sfeir. Photo Ani
M. Asmar avait été libéré sous caution le 27 mai, après plus d’une semaine de détention en raison de propos portant atteinte à la mémoire du patriarche Sfeir. Ces propos avaient été enregistrés à son insu et rendu publics par malveillance. "Ils en ont fait un saint", avait-il ironisé, provoquant des éclats de rire à gorge déployée des autres intervenants assis auprès de lui, avant de tenir des propos insultants sur la propension du patriarche défunt "à effectuer des miracles" désormais.
Même tenus en privé, ces propos ont fait scandale et ont été retenus contre lui, le contraignant à la démission. Maronite lui-même, il s’est excusé plusieurs fois publiquement. L’arrestation de M. Asmar a été jugée par certains vindicative, voire illégale.
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ET CEUX QUI L,ENTOURAIENT ET RIAIENT DEVRAIENT AUSSI, S,ILS ONT UNE GOUTTE D,AMOUR PROPRE, DEMISSIONNER.
18 h 36, le 05 juin 2019