L'ex-président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, en détention depuis la semaine dernière en raison d'insultes proférées contre l'ancien patriarche maronite Nasrallah Sfeir décédé le 12 mai et enregistrées à son insu, a été libéré lundi contre une caution de 500.000 livres libanaises, suite à une décision du juge d'instruction Georges Rizk.
A sa sortie de prison, M. Asmar a affirmé que la CGTL est "trop importante pour qu'on mette la main dessus". Il a affirmé que le fait que certaines personnes aient pu entrer dans une "réunion privée" et enregistrer les conversations "soulève des questions", estimant que les enregistrements pris à son insu avaient "pour objectif de mettre un terme à son rôle au sein de la CGTL". "Si je dois rendre des comptes, je souhaite que tous les responsables qui ont causé les tragédies dont souffre le peuple libanais rendent des comptes aussi", a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, l'avocat de M. Asmar, Bilal Husseini, avait menacé de faire appel devant la chambre d'accusation si son client n'était pas rapidement libéré.
Dans une vidéo ayant fuité sur Internet, le président de la CGTL s'était moqué du défunt patriarche émérite. "Ils en ont fait un saint", avait-il ironisé, provoquant des éclats de rire à gorge déployée des autres intervenants assis auprès de lui, avant de tenir des propos insultants sur la propension du patriarche défunt "à effectuer des miracles" désormais. M. Asmar s'était immédiatement attiré les foudres de plusieurs personnalités et formations politiques. Il avait ensuite été contraint de démissionner de la présidence de la CGTL. La confédération avait accepté cette démission et présenté ses excuses aux Libanais.
L'arrestation de M. Asmar avait été critiquée par certains milieux jugeant sa détention pour diffamation exagérée voire illégale.
Lire aussi
Béchara Asmar : lynchage ordinaire
L’avocat de Béchara Asmar dénonce une détention « politique arbitraire »
Affaire Béchara Asmar : la garde à vue était-elle nécessaire pour mener l’enquête ?
commentaires (4)
Au Liban, on le sait bien , le sens de l'humour concernant le clergé est quasi inexistant! Comme quoi on peut rire de tout mais pas avec tout le monde.
Tina Chamoun
08 h 50, le 28 mai 2019