Le ministre des Affaires sociales Richard Kouyoumjian. Photo Hassan Assal
Totalement insensible aux enfants à besoins spéciaux et aux épreuves des institutions qui les prennent en charge, le gouvernement a balayé d’un revers de la main les 3 milliards de livres (environ 2 millions de dollars) que le ministre des Affaires sociales Richard Kouyoumjian tentait de garder pour ses programmes, qu’il a inscrits au compte des « économies » budgétaires.
L’ancien député Farès Souhaid a encouragé le ministre, dont il reconnaît par ailleurs le mérite, à démissionner pour protester contre un refus qui ressemble à une humiliation, d’autant qu’il n’a fait que répéter au cours des dernières semaines « qu’il ne permettra pas que son budget soit ainsi amputé ».
Du reste, son représentant à l’iftar donné dimanche par l’association de bienfaisance druze Éveil et Compassion à Katermaya (Iqlim el-Kharroub) l’a redit dimanche soir, devant une grande assemblée.
« Je ne permettrai pas qu’on touche au budget du ministère des Affaires sociales, ni au financement des associations et institutions qui lui sont liées par contrat, car elles sont au service des personnes les plus vulnérables dans la société, les personnes à besoins spéciaux, les orphelins et les cas sociaux », a répété le représentant de M. Kouyoumjian, Adel Chabab, au nom du ministre.
M. Chabab a réfuté par ailleurs une fois de plus le mensonge de l’existence d’associations fictives, insistant sur le fait que toutes les associations soutenues par le ministère sont activement engagées au service des personnes à handicap, et que s’il faut faire quelque chose, c’est augmenter les indemnités qui leur sont accordées.
On sait que ces dernières réclament des arriérés équivalant à deux trimestres, remontant à 2018, la signature des contrats de subventionnement de 2019 et l’amendement des barèmes des forfaits journée accordés aux enfants à handicap, selon leur situation particulière. En vain jusqu’à présent, le ministre des Finances restant insensible à leurs besoins, sous prétexte qu’il a suspendu tout paiement en attendant le vote du budget.
Toutefois, la vertu du ministère des Finances ne l’a pas empêché d’accorder 40 milliards de livres au ministère des Déplacés (26,7 millions de dollars environ), un département ministériel assumé par le CPL, sans que ce dernier n’ait présenté au gouvernement le moindre plan de dépenses. M. Kouyoumjian estime qu’il s’agit d’une entourloupe de dernière minute, et que l’argent sera dilapidé au profit de la clientèle électorale du CPL.
« 40 milliards de plus aux déplacés, j’ai honte », s’insurge Kouyoumjian
Si à chaque aberration de cette nature un ministre intègre devrait démissionner, alors il faut prévoir une pépinière de ministrables ...à mon sens! Il faut "résister" contre les dérapages et le mot résistance prend tout son sens pour une fois.
15 h 35, le 28 mai 2019