L’heure semble être aux sanctions au sein du Courant patriotique libre. Celui-ci n’a en effet pas tardé à riposter au meeting tenu samedi dernier par un groupe de dissidents, pour lancer un mouvement politique hostile à l’actuel directoire de la formation aouniste. Moins d’une semaine après la rencontre, le parti a réagi, via son conseil disciplinaire. Tanios Hobeika, un militant de la première heure aux côtés du fondateur du parti, le général Michel Aoun, a été notifié jeudi de la décision du conseil de le radier du CPL.
Sous prétexte de participation à la réunion des opposants aounistes tenue à l’hôtel Metropolitan, le conseil disciplinaire du parti a donc pris cette décision de radiation. En revanche, rien ne semble avoir été décidé concernant le second cadre CPL convoqué par le conseil disciplinaire, Ramzi Kanj, pour des raisons qui semblent confuses.M. Hobeika a été notifié de sa radiation via SMS, sans explication claire des motifs, comme le confie l’ancien militant aouniste à L’Orient-Le Jour. « Au vu des agissements de l’actuel directoire du CPL, il est normal de voir les instances partisanes concernées décider de renvoyer les membres fondateurs du parti », déplore-t-il, avant de critiquer ouvertement les dirigeants de la formation sans mâcher ses mots : « Le CPL est en train de virer vers la dictature, après avoir dévié de ses principes, pour lesquels nous avons mené d’importantes batailles. » Selon M. Hobeika, il s’agit surtout de la démocratie et de la liberté d’expression. Tanios Hobeika met en garde contre ce qu’il appelle « la très mauvaise image que le CPL est en train de donner à l’opinion publique, à l’heure où il se veut une formation politique démocratique, comme l’a voulu le général Michel Aoun ». À ce dernier, l’ex-militant adresse ce message : « Le parti que vous avez mis sur pied perd aujourd’hui ce que vous appeliez ses fondements. Et cela est particulièrement grave. »
À une question portant sur son avenir politique après avoir été radié du parti dont il était un des piliers, et en dépit de sa participation au meeting tenu il y a une semaine, Tanios Hobeika ne tranche pas. Il préfère déclarer que toutes ses options sont « ouvertes ».
(Lire aussi : Deux cadres devant le conseil disciplinaire : une riposte au meeting des dissidents ?)
« Le CPL est récupérable »
Cependant, Kamal Yazigi, membre du rassemblement lancé samedi dernier et baptisé « al-Tayyar », présente à L’OLJ une autre version des choses. « Tanios Hobeika est des nôtres. Il a pris part à notre rassemblement et c’est pour cette raison que le CPL l’a radié », déclare-t-il, alimentant du coup le sentiment de « flou » entourant le mouvement créé par les dissidents aounistes. D’autant plus que ces derniers avaient tenu leur réunion à huis clos et publié un communiqué principalement axé sur les valeurs politiques longtemps brandies par le CPL, sans expliciter les objectifs de ce nouveau mouvement politique, soulignent les observateurs.
Mais pour Kamal Yazigi, il n’en est rien. « Personne ne dévoile sa stratégie d’action politique devant les médias, afin d’en assurer l’efficacité », estime-t-il.
Commentant la décision prise à l’encontre de Tanios Hobeika, il s’en félicite dans la mesure où « elle est favorable aux opposants à l’actuel directoire du CPL ». Celui-ci tente « de se débarrasser de toute la vieille garde qui a cumulé une expérience partisane remarquable pour laisser la place aux nouveaux dirigeants du parti », s’insurge Kamal Yazigi. « Mais le CPL est récupérable tant que nous sommes là pour préserver les normes et valeurs du vrai CPL », s’empresse-t-il de préciser.
De son côté, le parti ne semble pas vouloir aggraver la polémique l’opposant à ses détracteurs. Eddy Maalouf, député CPL du Metn, se contente ainsi de souligner que tous les membres de sa formation ont le droit de s’exprimer librement au sein du parti, et cela ne pose aucun problème ». « Les dissidents ont choisi de se rassembler sous un label différent, et nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance », conclut-il.
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commentaires (3)
PRIERE LIRE ET IL PARTIRA. MERCI.
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 54, le 13 avril 2019