Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Bassil se défend à nouveau de retarder l'adoption du budget

Le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre souhaite que davantage de réformes figurent dans la loi des finances à l'étude par le gouvernement.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Photo d'archives REUTERS/Jamal Saidi

Le ministre libanais des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'est défendu une nouvelle fois, jeudi, de retarder l'adoption du budget de l'année en cours, au lendemain d'une réunion du gouvernement qui s'est terminée sans avancée à ce niveau.

"Le pays a besoin de beaucoup de réformes, mais certains ne veulent en faire que très peu. Voilà où résident les divergences. Il n’y a pas de divergences avec un responsable en particulier", a affirmé le chef du CPL, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à l'issue de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire.

"Nous voulons tous un budget. Je veux rassurer les Libanais : nous aurons un budget. Nous voulons tous réduire le déficit et adopter le budget le plus vite possible. Je suis le premier perdant avec chaque jour de retard. Il n’y a pas de gagnants et de perdants. Nous devons tous réduire le déficit. Ce qui nous manque, c’est une décision politique pour assumer le prix de la réduction du déficit, et cela nécessite un budget basé sur des réformes", a martelé Gebran Bassil.

Hier, une dix-huitième réunion du Conseil des ministres s’est tenue au Grand Sérail pour discuter du budget 2019, et aurait dû être la dernière. Mais les dissensions entre Gebran Bassil et le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, ont empêché l'adoption du projet de budget, et une conférence de presse conjointe entre le Premier ministre Saad Hariri et le ministre des Finances a été annulée. M. Hariri a donné 48 heures aux ministres pour examiner l’avant-projet du budget avant une nouvelle réunion demain vendredi, à 13h30.


(Lire aussi : L’examen du budget reporté par Hariri jusqu’à vendredi)


"Un plan clair"

"Certains au sein du gouvernement estiment que ce qui a été fait est suffisant. Nous pensons que cela n’est pas le cas. C’est pour cela que nous devons saisir cette opportunité pour agir", a ajouté M. Bassil, qui estime que l'économie libanaise "ne pourra jamais se redresser sans une solution à la crise des déplacés" syriens, au moment où le Liban accueille près d'un million de réfugiés syriens ayant fui le conflit qui ravage leur pays depuis 2011.

"Nous avons un plan clair et des idées globales pour régler la crise. Nous n’imposons nos choix à personne. Mais nous avons des responsabilités. Nous sommes certes le groupe le plus largement représenté au sein du gouvernement, mais nous n’avons pas la capacité de blocage et nous n’avons jamais menacé de le faire", a insisté M. Bassil, en tentant de rassurer ses détracteurs.

"Nous avons fait tous les sacrifices nécessaires de notre côté, dans tous les ministères que nous occupons. Même en ce qui concerne l’armée nous avions concédé des sacrifices (...). Il n’est pas normal qu’un militaire qui assure une permanence dans un dispensaire à Batroun bénéficie de la mesure numéro trois comme les militaires déployés sur le front", a en outre affirmé Gebran Bassil.

La loi libanaise prévoit trois niveaux d’alerte, dits "mesures", allant de la plus faible (n° 1) à la plus élevée (n° 3) avec des compensations financières assorties à chaque échelon. Depuis 2006, le Liban est au troisième de ces échelons. L’enjeu est de savoir si ces niveaux d’alerte doivent être tous maintenus en l’état, et s’appliquer de manière uniforme à l’armée – qui dépend du ministère de la Défense – et aux forces de sécurité – qui sont placées sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.

"Je veux bien qu’on veuille reporter certaines questions à plus tard, mais nous ne pouvons pas reporter toutes les questions à plus tard", a estimé le chef du CPL. Il a toutefois concédé que des avancées ont été obtenues dans le cadre de l'avant-projet de budget à l'étude. "Nous avons pu aboutir à beaucoup de réformes dans ce projet de budget, ce qui est une bonne chose. Mais cela n’est pas suffisant. Et c’est notre droit d’en réclamer davantage. Je veux pouvoir dire aux Libanais qu’ils peuvent se sentir rassurés, après l’adoption du budget. C’est pour cela que nous allons poursuivre nos efforts positifs afin d’achever l’étude de l’avant-projet dès demain, (…) de sorte à ce que dès le mois de juin, nous pourrions avoir un budget et nous consacrer à l’étude de la loi des finances de 2020".


(Pour mémoire : « Nous arrivons à peine à boucler le mois », lancent, devant la BDL, les militaires à la retraite)


La critique de Joumblatt

Un peu plus tôt, le leader druze Walid Joumblatt a adressé une critique claire à Gebran Bassil, sans le nommer. "Malgré les recommandations faites par le Parti socialiste progressiste (PSP, dirigée par M. Joumblatt) au sujet du budget, notamment les questions des biens-fonds maritimes, la taxe unifiée et progressive, et dont la plupart ont été refusées, il est plus important d'adopter le budget que de le bloquer et d'entrer dans un débat stérile (...). Il est temps d'obtenir des résultats et de plancher sur le budget de 2020", a écrit le leader druze sur Twitter.

Dans ce contexte, plusieurs associations et représentants d'institutions prenant en charge des personnes handicapées ont répondu jeudi à l'appel à manifester de la Fédération nationale pour les affaires des personnes à handicap et sont descendues dans la rue, à travers différentes régions du pays, afin d'attirer l'attention des responsables sur la situation difficile dans laquelle se trouvent ces organismes.

Dans le budget d'austérité pour l'année en cours étudié par le gouvernement, seulement 1 % des dépenses de l’État ira aux Affaires sociales. Dans ce cadre, de nombreuses associations n'ont pas encore reçu la totalité des subventions qui leur sont normalement allouées par l’État, et le contrat annuel de certaines avec le ministère n'a pas été renouvelé pour 2019.

Les militaires à la retraite, qui manifestent depuis des semaines pour mettre en garde contre une atteinte à leurs retraites et indemnités dans le cadre du budget étudié, ont annoncé jeudi pour leur part une poursuite de l'escalade de leur contestation face aux responsables "inflexibles".

L'avant-projet de budget d'austérité étudié par le gouvernement depuis deux semaines prévoit notamment une ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des anciens militaires, qui servira à financer leur couverture maladie, et le plafonnement du total des indemnités perçues par les militaires (ainsi que par les autres fonctionnaires) au cours d’une année à l’équivalent de 75 % de leur salaire principal pour la même année.


Lire aussi

Ah ! Ça ira..., le billet de Fifi Abou Dib

« Au lieu d’imposer une taxe sur le narguilé, mieux vaut appliquer la loi ! »

Les plus vulnérables des Libanais seront aujourd’hui dans la rue

Le ministre libanais des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'est défendu une nouvelle fois, jeudi, de retarder l'adoption du budget de l'année en cours, au lendemain d'une réunion du gouvernement qui s'est terminée sans avancée à ce niveau."Le pays a besoin de beaucoup de réformes, mais certains ne veulent en faire que très peu. Voilà où...

commentaires (3)

IL A RAISON QUE LES MESURES PRISES JUSQU,A MAINTENANT POUR LES REFORMES NE SONT PAS SERIEUSES EXCEPTION FAITE DE DEUX OU TROIS. IL FAUT DES REFORMES EXCEPTIONNELLES ET DES SACRIFICES DE TOUT LE MONDE POUR SAUVER L,ECONOMIE ET LES FINANCES ET MEME L,EXISTENCE DU PAYS. AUX MOINDRES GREVES ET MANIFESTATIONS ON FAIT EN ARRIERE. IL FALLAIT REDUIRE LES SALAIRES ET LES RETRAITES DE TOUT LE MONDE D,AU MOINS 15PCT COMME BASSIL L,AVAIT PROPOSE AU DEBUT. D,AUTRES MESURES EXCEPTIONNELLES DEVAIENT ETRE AUSSI PRISES. ET SANS DOUTE DES MESURES DE REDUCTIONS DRASTIQUES SUR LES SALAIRES ET LES AVANTAGES DE NOS ABRUTIS CORROMPUS ET VOLEURS QUI ONT POUSSE LE PAYS DANS LE PRECIPICE OU IL EST. EDL, AEROPORT, PORTS, TRAFICS, NOMBRE DES FAINEANTS DU SECTEUR PUBLIC, ACCAPAREMENTS DU LITTORAL ET TANT D,AUTRES CORRUPTIONS ET VOLS DEVRAIENT ETRE CIBLES ET NON SEULEMENT LES POCHES DU PEUPLE. CE PROJET DE BUDGET COMME IL EST SERA REFUSE PAR LES DONATEURS ET INVESTISSEURS DE LA CEDRE QUI NE SONT PAS DES SOCIETES DE BIENFAISANCE. OISEAU DE MAUVAIS AUGURE OU CONSTATATION ET FAIT ? ON LE SAURA TRES PROCHAINEMENT.

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 47, le 23 mai 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • IL A RAISON QUE LES MESURES PRISES JUSQU,A MAINTENANT POUR LES REFORMES NE SONT PAS SERIEUSES EXCEPTION FAITE DE DEUX OU TROIS. IL FAUT DES REFORMES EXCEPTIONNELLES ET DES SACRIFICES DE TOUT LE MONDE POUR SAUVER L,ECONOMIE ET LES FINANCES ET MEME L,EXISTENCE DU PAYS. AUX MOINDRES GREVES ET MANIFESTATIONS ON FAIT EN ARRIERE. IL FALLAIT REDUIRE LES SALAIRES ET LES RETRAITES DE TOUT LE MONDE D,AU MOINS 15PCT COMME BASSIL L,AVAIT PROPOSE AU DEBUT. D,AUTRES MESURES EXCEPTIONNELLES DEVAIENT ETRE AUSSI PRISES. ET SANS DOUTE DES MESURES DE REDUCTIONS DRASTIQUES SUR LES SALAIRES ET LES AVANTAGES DE NOS ABRUTIS CORROMPUS ET VOLEURS QUI ONT POUSSE LE PAYS DANS LE PRECIPICE OU IL EST. EDL, AEROPORT, PORTS, TRAFICS, NOMBRE DES FAINEANTS DU SECTEUR PUBLIC, ACCAPAREMENTS DU LITTORAL ET TANT D,AUTRES CORRUPTIONS ET VOLS DEVRAIENT ETRE CIBLES ET NON SEULEMENT LES POCHES DU PEUPLE. CE PROJET DE BUDGET COMME IL EST SERA REFUSE PAR LES DONATEURS ET INVESTISSEURS DE LA CEDRE QUI NE SONT PAS DES SOCIETES DE BIENFAISANCE. OISEAU DE MAUVAIS AUGURE OU CONSTATATION ET FAIT ? ON LE SAURA TRES PROCHAINEMENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 47, le 23 mai 2019

  • "...il est plus important d'adopter le budget que de le bloquer at de rentrer dans des débats stériles..." c'est à dire tout ce qui révélerait la vraie corruption de tous nos responsables...et donc les sommes faramineuses disparues dans leurs poches et planquées sur des comptes bancaires ou investies ailleurs. En attendant, on se rabat sur le petit peuple qui ne peut pas se défendre ! Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 28, le 23 mai 2019

  • On n'est plus un jour près ya wazirna Bassil... Yalla ...bekra gheir yom ....

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 03, le 23 mai 2019

Retour en haut