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Liban - La psychanalyse, ni ange ni démon

Histoires d’amour, de séparation et de souffrance (27)

Nous avons vu dans les dernières rubriques l’importance du constat par les enfants (3/7ans) de la différence des sexes sur leur psychisme. Les théories sexuelles infantiles en témoignent : l’absence de pénis chez la fille sera une grande source d’angoisse qui sera tempérée par la théorie de « la castration ». Cette théorie de la castration poussera l’enfant à un refoulement de ses désirs incestueux, à un renoncement au père et la mère avant de se retourner, à l’adolescence, vers d’autres objets de désirs. Cette humanisation de l’enfant est la dernière séparation avec le père et la mère. Mais avant la puberté et l’adolescence, intervient une période qualifiée par Freud de « période de latence ». Elle durera jusqu’à la puberté. La latence n’est pas totale, et la sexualité de l’enfant se manifeste encore à travers la masturbation, et des restes de désirs œdipiens et des fantasmes satisfaisant des pulsions partielles. Mais ce sont des expressions minimes, et l’énergie des pulsions sexuelles est canalisée maintenant vers les activités sociales que l’enfant commence à rencontrer à travers les jeux et la vie scolaire. Chez nous on appelle cette période « Sinn sa2alé » qui indique que l’enfant commence à poser plein de questions et à se poser comme philosophe.

Le début de la socialisation de l’enfant correspond donc au renoncement aux désirs œdipiens et à la mise en veilleuse momentanée de la sexualité.

La puberté correspond à un long moment de crise. D’une part, il y a un réveil brutal des pulsions ; de l’autre, une remise en cause des identifications parentales qui ont permis justement le renoncement à ces pulsions. Le conflit œdipien refoulé est ravivé et se traduit par une crise identificatoire d’autant plus aiguë qu’elle s’accompagne de changements corporels qui inscrivent encore plus le sujet dans son identité sexuelle. C’est l’apparition des caractères sexuels secondaires, comme la pilosité, la mue de la voix, les seins, les fesses etc., et autant le jeune adolescent que la jeune adolescente sont atteints par ces changements et questionnent leur identité sexuelle.

Cette crise pubertaire est tout à fait naturelle et se traduit par des angoisses et des sentiments d’étrangeté liés justement au vacillement identificatoire. Pour beaucoup de psychanalystes, c’est encore l’occasion pour le jeune adolescent de profiter de cette crise pubertaire et de « refaire » en quelque sorte les identifications qui ne lui auraient pas permis de « sortir » tout à fait du complexe d’Œdipe.

Pendant la puberté, le rôle que jouent les parents est très important. Il s’agit d’accompagner les adolescents plus que de les surveiller. Mais il ne leur sera pas facile d’accepter les changements qui surviennent chez leurs enfants, d’autant plus qu’ils auront atteint eux-mêmes un âge de transition dans leur développement. Leur intervention comme Autre est tout aussi décisive que pendant les autres phases du développement psychosexuel de l’enfant, surtout celle du père. Les enfants peuvent avoir affaire à des parents qui ne veulent pas les voir grandir. Ces parents s’accrochent à l’enfant idéal, imaginaire qu’ils se sont forgés et pour les adolescents, la séparation devient d’autant plus difficile qu’ils veulent se défaire fortement de leurs identifications.




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