La tension est remontée hier à Aïn Dara, dans les hauteurs du caza de Aley, entre les habitants du village et les hommes de Pierre Fattouche, promoteur du projet de la mégacimenterie al-Arz qu’il compte construire à proximité du village. Les habitants s’opposent à ce projet en raison notamment de son impact sur l’environnement et leur santé.
Hier donc, les villageois de Aïn Dara ont essayé de barrer la route menant au site de construction de l’usine aux hommes de M. Fattouche qui essayaient d’y introduire une maison préfabriquée. Malgré l’action des habitants, les hommes de M. Fattouche ont finalement réussi à installer le préfabriqué. En fin d’après-midi, les habitants ont annoncé un sit-in ouvert et creusé une tranchée de trois mètres de profondeur pour couper la route aux camions qui y transportent des équipements. Contacté par L’Orient-Le Jour, le président du conseil municipal, le général Maroun Badr, a dénoncé « la démonstration ostentatoire de force » des hommes de M. Fattouche. « Hier, les habitants de Aïn Dara protestaient aussi contre la manière dont il a voulu installer la maison préfabriquée, note-t-il. Le camion qui la transportait était escorté d’hommes armés. Il est passé devant la municipalité avant de se diriger vers le site. Nous sommes contre le déploiement armé des hommes (de Pierre Fattouche) et contre cette mentalité milicienne. Nous voulons que l’État réinstaure son autorité sur les montagnes de Aïn Dara. »
Les habitants du village sont déterminés à déployer tous les efforts pour empêcher la construction de la mégacimenterie. Ils avaient cru obtenir gain de cause, fin mars, lorsque le ministre de l’Industrie Waël Bou Faour (PSP) avait annulé le permis de construction de l’usine, accordé par son prédécesseur Hussein Hajj Hassan (Hezbollah). Toutefois, un mois plus tard, le Conseil d’État avait invalidé l’annulation du permis, autorisant la poursuite des travaux. Il avait alors estimé que la décision de M. Bou Faour était « hâtive, arbitraire, contraire à la loi et ne visait aucun intérêt général, mais plutôt l’exécution d’un agenda politique bénéficiant au parti auquel il est affilié ».
Lire aussi
Cimenterie de Aïn Dara : les habitants déterminés à poursuivre le combat
Le Conseil d’État casse la décision de Bou Faour sur l’interdiction de la mégacimenterie de Aïn Dara
Jreissati à une délégation de Aïn Dara : Plus de délais administratifs !
Carrières : après la fermeture, nouveau sursis pour les exploitations...
La mégacimenterie gelée, mais le danger des carrières persiste
Aïn Dara, pomme de discorde entre le PSP et le Hezbollah
commentaires (3)
COMME QUOI LE PLAT DE FATTOUCH N,EST PLUS DANS LE MENU DES AIN DARISTES ! ET SI C,ETAIT DU TABBOULÉ ?
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 04, le 23 mai 2019