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À La Une - Liban

Le budget 2019 prévoit un déficit à 7,6 % du PIB, selon Jarrah

Le gouvernement doit se réunir à nouveau mardi à midi.

Au premier plan, le Premier ministre Saad Hariri (gauche) et le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, lors de la réunion du gouvernement, le 20 mai 2019 au Grand Sérail, au centre-ville de Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais, réuni pour la dix-septième fois au Grand Sérail afin de plancher sur l'avant-projet de loi de finance pour l'année en cours, censé prévoir des mesures d'austérité sans précédent, va présenter un budget prévisionnel dont le déficit public sera autour de 7,6%à du PIB, conformément aux recommandations de la conférence de Paris (CEDRE).

"Nous avons terminé aujourd'hui l'examen de toutes les dispositions. Les chiffres, notamment ceux des dépenses et des recettes, ainsi que les dispositions juridiques, sont finalisés. Le déficit prévu sera autour de 7,6% du PIB", a déclaré le ministre de l'Information, Jamal Jarrah, à l'issue de la réunion gouvernementale.

A l'issue d'une séance nocturne du Conseil des ministres dimanche, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, avait, lui, affirmé que les discussions avaient permis d'augmenter les recettes de l’État, ce qui a abouti à diminuer le déficit public de plusieurs points par rapport à ce qui était prévu. Il avait alors précisé que dans le projet de budget, le déficit public ne dépasserait pas 8,3% du PIB, en ligne avec les engagements du Liban à Paris (lors de la conférence CEDRE en avril 2018).

Beyrouth s’était en effet engagé durant cette conférence à baisser de cinq points de pourcentage le ratio déficit public/PIB sur une durée de cinq années consécutives. Le gouvernement avait présenté à ce moment-là un budget prévisionnel pour 2018 dont le déficit public ne dépassait pas les 9 % du PIB (alors qu’en réalité il a fini par atteindre 11,2 % cette même année).

Par ailleurs, M. Jarrah a indiqué que le gouvernement avait examiné lundi la question de la rémunération et indemnités des ministres et des députés qui sera tranchée lors d'une nouvelle réunion du Conseil des ministres mardi à midi. Celle-ci pourrait être la dernière. "Nous avons examiné aujourd'hui le dossier des émoluments des ministres et des députés. Nous prendrons une décision demain sur ce point", a-t-il ajouté, indiquant que le gouvernement n'avait pas "touché aux salaires dans la fonction publique". "Je crois que la séance de demain sera la dernière consacrée à l'examen du texte. Demain, nous entrerons dans le cœur du texte du budget", a souligné le ministre.


(Lire aussi : Les mouvements de protestation appelés à s’amplifier dans les prochains jours)



L'atmosphère des discussions au sein du gouvernement était quelque peu tendue ces derniers jours, certaines parties accusant d'autres de retarder l'adoption du budget. Le cabinet tient des réunions marathon depuis plusieurs jours afin d'adopter l'avant-projet de budget préparé par le ministre des Finances. Mais ce document ne cesse d'être modifié à la lumière des discussions et des propositions faites par certains ministres, notamment par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui a déclaré à l'issue de la réunion de lundi que le gouvernement avait "besoin de plus de temps" pour finaliser le texte du budget, soulignant toutefois que l'atmosphère était "positive". Samedi, le leader du Courant patriotique libre avait reproché à M. Khalil, qui avait émis des réserves sur ses propositions, de retarder l'adoption du budget.

"Les propos de Bassil sur le retard de l'adoption du budget sont injustifiés, dépassent l'entendement et font perdurer les tensions dans la rue", a répondu lundi le ministre des Finances à l'issue du Conseil des ministres. "M. Hariri a déclaré qu'il n'y avait aucune raison que le budget tarde à être adopté et que l'examen du texte aurait du s'achever aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Dans la journée, des milliers de militaires à la retraite, qui craignent une atteinte à leurs droits, ont laissé exploser leur colère, certains d'entre eux ayant tenté de forcer la porte du Grand Sérail. Les enseignants du public et du privé ont également manifesté dans le centre-ville de Beyrouth, et les fonctionnaires ont poursuivi lundi leur mouvement de grève.

Le budget aurait dû en principe être adopté avant son année d’exécution – ou au maximum à la fin du mois de janvier. L’autorisation accordée début mars par le Parlement pour permettre à l’État de se financer selon la règle du douzième provisoire expire, elle, le 31 mai. Les mesures d'austérité annoncées dans ce projet, mais qui n'ont pas encore été officiellement dévoilées, ont provoqué au cours des dernières semaines un vaste mouvement de contestation, notamment parmi les fonctionnaires et les militaires à la retraite.




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Le gouvernement libanais, réuni pour la dix-septième fois au Grand Sérail afin de plancher sur l'avant-projet de loi de finance pour l'année en cours, censé prévoir des mesures d'austérité sans précédent, va présenter un budget prévisionnel dont le déficit public sera autour de 7,6%à du PIB, conformément aux recommandations de la conférence de Paris (CEDRE)."Nous avons terminé...

commentaires (2)

Excellent, à 7,6% nous sommes proches du coût de la dette, je pense que les instances monétaires internationales viendront nous donner un coup de main. Très bonne nouvelle !

Shou fi

23 h 16, le 20 mai 2019

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Commentaires (2)

  • Excellent, à 7,6% nous sommes proches du coût de la dette, je pense que les instances monétaires internationales viendront nous donner un coup de main. Très bonne nouvelle !

    Shou fi

    23 h 16, le 20 mai 2019

  • J,ATTENDS TOUJOURS DE PRENDRE NOTE DES MESURES ET DES REFORMES AGREEES POUR ME PRONONCER DEFINITIVEMENT QUAND A LEUR VIABILITE OU NON ET QUAND A LEUR CONFORMITE AVEC LES ENGAGEMENTS PRIS DANS LA CEDRE. MALHEUREUSEMENT JE NOTE TOUJOURS QU,AUCUN LIBANAIS NE VEUT PARTICIPER DE BON GRE AU SAUVETAGE ECONOMIQUE, FINANCIER ET EXISTENTIEL DE SON PAYS. C,EST TRES REGRETTABLE ET HONTEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 18, le 20 mai 2019

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