Le ministre libanais des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'est défendu samedi lors d'une tournée dans le Koura au Liban-Nord de vouloir retarder l'adoption du projet de budget de l'année en cours et qui est censé prévoir des mesures d'austérité sans précédent.
"Ils nous accusent de retarder l'adoption de l'avant-projet de budget car ils veulent que ce budget soit ordinaire", a accusé M. Bassil, lors de sa tournée.
Le gouvernement tient des réunions marathons depuis plusieurs jours afin d'adopter l'avant-projet de budget préparé par le ministre des Finances Ali Hassan Khalil. Mais ce document ne cesse d'être modifié à la lumière des discussions et des propositions faites par certains ministres, notamment M. Bassil. Ce dernier avait remis mardi dernier à ses collègues une série de mesures visant à intervenir sur les retraites, les allocations sociales, les salaires, le service de la dette, l’évasion fiscale et la contrebande, les dépenses courantes et les recettes fiscales. Gebran Bassil a indiqué que la majeure partie de ses propositions ont été discutées hier par les membres du gouvernement. Une nouvelle réunion est prévue dimanche soir, notamment pour poursuivre leur examen.
"Ils soutiennent une grande partie des propositions que nous faisons, mais ils demande des délais supplémentaires", regrette le chef du CPL. "Il est inconcevable d’œuvrer à réduire le déficit tout en refusant de changer les chiffres et la politique économique" prévue dans l'avant-projet de budget, a-t-il encore estimé.
"Nous œuvrons à lancer les réformes à travers ce budget et nous faisons des propositions concrètes. Nous sommes déterminés à aboutir à un meilleur budget, même si cela nécessite plus de temps", a-t-il fait savoir.
Samedi soir, le ministre des Finances a affirmé devant des journalistes que "le débat sur le budget doit se terminer demain". "Les chiffres du déficit sont acceptables et nous oeuvrons pour les améliorer, a-t-il ajouté. Notre objectif est de renforcer la confiance et non l'affaiblir. Le budget comprend une réduction du service de la dette pouvant atteindre 1 000 milliards de livres libanaises d'économies", a également souligné le ministre.
Dans une interview à Reuters, Ali Hassan Khalil a affirmé que "le gouvernement a l'intention d'émettre des bons du Trésor d'un montant maximal de 11 milliards de livres avec un intérêt de 1%". "La réduction du coût du service de la dette se fera en coordination avec la Banque centrale et les banques, une fois le budget approuvé", a-t-il souligné.
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commentaires (2)
LE GENDRE SE CROIT PERMIS DE PARLER AU NOM DE TOUS LES MINISTERES ET A LA PLACE DE TOUS LES MINISTRES. IL LUI FAUT UN STOP !
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 43, le 18 mai 2019