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Liban - Partis

CPL-Amal : des rapports au cas par cas...

Budget, loi électorale... : les sujets de désaccord sont nombreux entre les deux formations, mais la prudence prévaut.

Nabih Berry et Gebran Bassil, à Aïn el-Tiné en juillet 2018. Photo d’archives

Ce sont des rapports qui évoluent au cas par cas que semblent entretenir le Courant patriotique libre et le mouvement Amal ces derniers temps. C’est ainsi que se présentent les relations entre les deux formations à la lumière du débat qu’a lancé le chef du législatif (et du mouvement Amal), Nabih Berry, au sujet de la loi électorale, parallèlement aux houleuses discussions portant sur le budget 2019 en Conseil des ministres.

Plus de trois ans avant l’expiration de la législature, M. Berry et son bloc parlementaire mènent actuellement des contacts avec tous les protagonistes autour d’un nouveau projet de réforme électorale. La proposition du président de la Chambre prévoit un mode de scrutin fondé sur la proportionnelle sur la base de la circonscription unique et sans vote préférentiel. Les milieux de Aïn el-Tiné voient cela comme une façon pour M. Berry de presser pour l’édification d’un État civil.

Pour nombre d’observateurs cependant, le projet Berry est loin d’être un simple correctif de la loi actuellement en vigueur (votée en juin 2017) et à laquelle le camp berryste a formulé plusieurs réserves. Il s’agit d’un retour à la proposition ultraradicale longtemps défendue par le tandem chiite et ses alliés prosyriens, rappellent les observateurs qui confient ne pas s’attendre à un appui chrétien, sunnite ou druze au projet Berry.

Mais les aounistes, soucieux de préserver ce qu’ils appellent « les relations normales » avec le président de la Chambre, préfèrent se montrer prudents. Ils attendent donc l’issue de leur prochain entretien avec une délégation berryste pour aviser, comme le confie une source du CPL à L’Orient-Le Jour.

Il n’en reste pas moins que cette prudence observée par le CPL n’éclipse aucunement l’attachement des aounistes à une mouture axée sur la proportionnelle, certes, mais respectant le « droit des chrétiens » à élire leurs représentants à l’hémicycle. Un objectif atteint, selon eux, grâce au vote préférentiel. À ce sujet, la source indique que les deux partis convergent sur la proportionnelle, mais que la question du vote préférentiel pourrait être débattue lors de l’entretien avec la délégation d’Amal.


Le budget 2019
Entre-temps, les discussions engagées en Conseil des ministres autour du budget 2019 semblent « électriser » les rapports entre le CPL et le mouvement Amal. C’est en tout cas dans ce cadre que s’inscrivent des propos tenus par le chef du courant aouniste, Gebran Bassil, samedi.

Lors d’une tournée à Bterram (dans le Koura), M. Bassil a lancé une flèche en direction du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, bras droit de Nabih Berry. « On nous accuse de retarder (l’approbation due) le budget, parce qu’ils veulent une loi des finances ordinaire, sachant qu’ils approuvent plusieurs de nos propositions, mais demandent leur report », a-t-il déploré, avant de poursuivre : « Il est intolérable d’œuvrer pour réduire le déficit (budgétaire) sans vouloir changer les chiffres et la politique économique (…) »

Ces déclarations de M. Bassil interviennent quelques jours après des séances ministérielles dans le cadre desquelles le gouvernement Hariri III a examiné certaines propositions formulées par le chef du CPL et qui, selon lui, seraient à même de réduire le déficit budgétaire et lancer le processus de réformes exigées par la communauté internationale dans le cadre de la conférence de Paris dite CEDRE (avril 2018). Des propositions auxquelles le ministre des Finances n’avait pas tardé à réagir. Ali Hassan Khalil a ainsi accusé implicitement M. Bassil de noyer le Conseil des ministres dans des débats portant sur des idées déjà examinées.

Contacté par L’OLJ, un proche du CPL explique que le chef de ce parti insiste pour que le budget 2019 soit porteur de réformes sérieuses en vue d’éviter l’effondrement économique. Mais cela ne signifie pas qu’il veut retarder l’adoption du texte. « Sauf que nous n’accepterons pas un budget élaboré à la hâte », nuance le proche du CPL, assurant que celui-ci œuvre pour remédier au déficit budgétaire.

En face, les berrystes semblent déterminés à ne pas alimenter la polémique avec M. Bassil. Ainsi, Fadi Alamé, député Amal de Baabda, se contente d’assurer, via L’OLJ, que tous les protagonistes sont conscients de la gravité de la conjoncture économique et financière, et que le débat à ce sujet se poursuit en Conseil des ministres. « Les rapports avec le CPL sont “normaux” et le dialogue est possible, surtout que les séances gouvernementales se poursuivent au sujet du budget », assure M. Alamé.


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commentaires (1)

En tant que Kesrouanais, je suis d'accord avec Nabih Berry sur un seul point, celui d'annuler le vote préférentiel. Les autres points sont à discuter.

Un Libanais

16 h 51, le 20 mai 2019

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Commentaires (1)

  • En tant que Kesrouanais, je suis d'accord avec Nabih Berry sur un seul point, celui d'annuler le vote préférentiel. Les autres points sont à discuter.

    Un Libanais

    16 h 51, le 20 mai 2019

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