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Hariri assure que l'avant-projet du budget sera transmis au Parlement en début de semaine

"Il y a un problème dans le secteur public et ce sont les Libanais qui en paient le prix, nous ne pouvons plus nous cacher derrière notre petit doigt", affirme le Premier ministre lors d'un Iftar.

e Premier ministre Saad Hariri lors d'un Iftar au Grand sérail, le 17 mai 2019. Photo Dalati et Nohra

Avant de présider une nouvelle séance du Conseil des ministres, le Premier ministre Saad Hariri a assuré dimanche soir que l'avant-projet de budget sera transmis au Parlement pour son adoption en début de semaine. 

"Notre économie a payé le prix des reports, des hésitations et des (tentatives d'échapper aux) réformes pendant de nombreuses années, a dit M. Hariri lors d'un Iftar. Nous sommes aujourd'hui confrontés à un mur qu'on ne peut que démolir, nous engager dans de sérieuses réformes et dans des politiques fiscales et économiques qui contribuent à diminuer le déficit et à cesser le gaspillage". "Il y a un problème dans le secteur public et ce sont les Libanais qui en paient le prix,  nous ne pouvons plus nous cacher derrière notre petit doigt", a-t-il encore affirmé.

Se défendant du retard pris dans l'adoption du budget qui prévoit des mesures d'austérité qui suscitent la colère des fonctionnaires, M. Hariri a expliqué que le travail entrepris était exceptionnel et visait à "mettre en place une base complète pour les cinq prochaines années". Il a ensuite exprimé l'espoir que le budget sera transféré aux députés dans les deux prochains jours.

Le ministre Waël Bou Faour a de son côté indiqué que le Conseil des ministres de ce soir sera le dernier. Le texte doit être transmis au Parlement pour adoption avant le 31 mai.

Par ailleurs, M. Hariri a souligné que "le consensus sur la politique de distanciation visait à protéger le Liban des conflits de la région", estimant que "toute violation de ce consensus était un appel direct à frapper les intérêts du Liban et des Libanais dans les pays arabes".


"Eviter le pire"

Plus tôt dans la journée, le leader druze Walid Joumblatt avait déclaré que le budget 2019 devait être rapidement adopté "pour éviter le pire". "Nous espérons que le nouveau budget sera rapidement achevé, loin des surenchères et pour éviter le pire", a écrit M. Joumblatt sur son compte Twitter.

Le président de la commission parlementaire des Finances, Ibrahim Kanaan, a mis en garde de son côté contre l'adoption du budget 2019 hors des délais prévus par la Constitution. "Un budget voté après échéance n'est pas un véritable budget mais un budget de fait accompli que le CPL (dont il est membre) n'approuvera pas", a affirmé M. Kanaan.

Par ailleurs, le député a indiqué que le rapport de la commission des Finances concernant les recrutements abusifs, l'un des chevaux de bataille de M. Kanaan, allait être publié dans les prochaines 48 heures. "Les conclusions sont choquantes", a affirmé le député CPL du Metn.

Ces derniers mois, la commission des Finances et du Budget avait convoqué plusieurs ministres et directeurs d'organismes publics afin qu'ils répondent des embauches effectuées au sein de leurs institutions alors que tout recrutement est normalement gelé depuis l'adoption, en août 2017, de la loi sur la nouvelle grille des salaires.

Samedi, le ministre libanais des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'était défendu lors d'une tournée dans le Koura, au Liban-Nord, de vouloir retarder l'adoption du projet de budget de l'année. "Ils nous accusent de retarder l'adoption de l'avant-projet de budget car ils veulent que ce budget soit ordinaire", a accusé M. Bassil, lors de sa tournée.

Le gouvernement tient des réunions marathons depuis plusieurs jours afin d'adopter l'avant-projet de budget préparé par le ministre des Finances Ali Hassan Khalil. Mais ce document ne cesse d'être modifié à la lumière des discussions et des propositions faites par certains ministres, notamment M. Bassil. Ce dernier avait remis mardi dernier à ses collègues une série de mesures visant à intervenir sur les retraites, les allocations sociales, les salaires, le service de la dette, l’évasion fiscale et la contrebande, les dépenses courantes et les recettes fiscales. Gebran Bassil a indiqué que la majeure partie de ses propositions ont été discutées par les membres du gouvernement. 

"Ils soutiennent une grande partie des propositions que nous faisons, mais ils demandent des délais supplémentaires, a déploré le chef du CPL. Il est inconcevable d’œuvrer à réduire le déficit tout en refusant de changer les chiffres et la politique économique" prévue dans l'avant-projet de budget, a-t-il encore estimé. "Nous œuvrons à lancer les réformes à travers ce budget et nous faisons des propositions concrètes. Nous sommes déterminés à aboutir à un meilleur budget, même si cela nécessite plus de temps", a-t-il fait savoir.

Samedi soir, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a pourtant affirmé devant des journalistes que "le débat sur le budget doit se terminer demain". "Les chiffres du déficit sont acceptables et nous oeuvrons à les améliorer, a-t-il ajouté. Notre objectif est de renforcer la confiance et non de l'affaiblir. Le budget comprend une réduction du service de la dette pouvant atteindre 1 000 milliards de livres libanaises d'économies", a également souligné le ministre. 



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