A Gaza, 1.700 Palestiniens risquent l'amputation en raison du manque de fonds, prévient l'ONU

L'ONU a averti que ses agences qui fournissent de l'aide alimentaire à plus d'un million de personnes dans la bande de Gaza doivent lever quelque 40 millions de dollars dans les prochaines semaines pour éviter des coupes importantes dans les rations alimentaires, prévenant par ailleurs qu'en l'absence de fonds, 1.700 Palestiniens blessés par balles par l'armée israélienne risquent de subir une amputation de leurs membres dans les deux prochaines années.

Le coordinateur humanitaire de l'ONU pour les territoires palestiniens, Jamie McGoldrick, a averti que les agences onusiennes qui fournissent de l'aide à Gaza faisaient face à "une grave crise de financement". Il a souligné que 29.000 Palestiniens avaient été blessés lors de manifestations l'an dernier, dont 7.000 ont été touchés par balles, la plupart au niveau des jambes, rapporte l'agence Reuters.

"Vous avez 1.7000 personnes qui ont besoin de subir des opérations chirurgicales sérieuses et compliquées afin qu'ils puissent marcher à nouveau", a-t-il dit. "Il s'agit de personnes qui ont été blessées par balles durant des manifestations et qui ont besoin de réhabilitation ainsi que d'interventions chirurgicales très sérieuses et complexes pour la reconstitution d'os, sur une période de deux ans, avant d'entamer le processus de réhabilitation", a souligné M. McGoldrick. "Sans ces interventions, ces personnes-là risquent l'amputation", a-t-il prévenu.

Il a fait savoir lors d'un point de presse mercredi à Genève que les agences doivent également lever des fonds pour être en mesure de commander rapidement la nourriture nécessaire pour le restant de l'année. "Nous pensons que si le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'agence pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, ne trouvent pas environ 40 millions de dollars d'ici la fin mai ou le début de juin, il sera impossible de passer commande", a-t-il dit.

L'Unrwa prépare une conférence des donateurs le mois prochain et une autre en septembre, afin de compenser le retrait en 2018 des Etats-Unis, qui étaient traditionnellement le plus grand donateur.

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Taux de chômage à 54%
L'an dernier, un certain nombre de pays avaient généreusement augmenté leurs dons pour combler le trou de quelque 500 millions de dollars laissé par le retrait américain, mais M. McGoldrick a reconnu que cette année, le déficit était énorme. "Il est clair que s'ils ne trouvent pas le financement, ils ne pourront pas commander la nourriture", a-t-il dit, en ajoutant que cela aurait pour conséquence, dans la deuxième moitié de l'année, de réduire le nombre de personnes secourues, ou de couper dans les rations, voire les deux.

A Gaza, le taux de chômage atteint les 54% et touche surtout les jeunes."Il n'y a pas d'alternative", a-t-il souligné, en qualifiant la situation de "très, très grave".

La crise ne touche pas seulement les agences de l'ONU qui fournissent de l'aide alimentaire. M. McGoldrick a indiqué que seuls 14% des 350 millions de dollars nécessaires pour l'aide humanitaire en Cisjordanie et à Gaza avaient été financés cette année.

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