Le leader druze libanais Walid Joumblatt a répondu samedi aux attaques dont il a fait l'objet dans les milieux prosyriens, après ses déclarations jeudi soir selon lesquelles les fermes de Chebaa, dont l’appartenance est revendiquée par Beyrouth, ne sont pas libanaises, et accusé ses détracteurs de légitimer son meurtre.
"Face à ce flot d'accusations et d'attaques, je rappelle ceci : après la libération du Liban-Sud en 2000, j'ai pris une position similaire lorsque je réclamais le redéploiement de l'armée syrienne. A ce moment-là, on m'a accusé de félonie, et il est de même aujourd'hui. Des Libanais peuvent être propriétaires de terrains dans les fermes de Chebaa, à Kfarchouba ou ailleurs. Mais la propriété est une chose et la souveraineté en est une autre, après la manipulation des cartes", a déclaré M. Joumblatt sur son compte Twitter.
"A la table de dialogue conviée par le président du Parlement Nabih Berry en 2006, un accord a été trouvé à l'unanimité sur le Tribunal international d'abord, le tracé des frontières, la question des armes palestiniennes en dehors des camps et celle des relations diplomatiques avec la Syrie ensuite. Concernant les fermes de Chebaa, nous nous sommes mis d'accord unanimement pour prendre toutes les mesures nécessaires afin d'affirmer leur appartenance au Liban en appliquant les règles d'usage agréées par les Nations unies, poursuit le chef du PSP. Or cela n'a pas été fait et le gouvernement syrien a refusé de donner au Liban les documents prouvant la libanité des fermes (de Chebaa). La souveraineté du Liban sur ces fermes reste floue jusqu'à aujourd'hui, mais nous avons gagné une ambassade".
"Ce rappel des faits est-il suffisant ou est-il interdit de réfléchir et de rafraîchir les mémoires ? s'est-il interrogé, avant de conclure : "Quoi qu'il en soit, prenez donc vos aises dans vos cris à la trahison et vos appels au meurtre, nous poursuivrons notre chemin dans le calme et nous vous céderons les tribunes de la calomnie".
Dans une interview jeudi à Russia Today, Walid Joumblatt avait affirmé qu’après la libération du Liban-Sud, en l’an 2000, "des officiers libanais ont entrepris, en collaboration avec la Syrie, de modifier les cartes géographiques pour faire en sorte que les fermes de Chebaa et Wadi el-Assal (à la frontière avec le Golan) soient intégrés au territoire libanais, afin de garder le prétexte d’une terre occupée qu’il fallait libérer à tout prix". "Les fermes de Chebaa ne sont pas libanaises. En théorie, c’est nous qui les occupons", avait-il dit.
Vendredi, son rival sur la scène druze, l'émir Talal Arslane, et le député chiite de Baalbeck-Hermel, Jamil Sayed, avaient tiré à boulets rouges sur Walid Joumblatt. Le PSP avait répliqué en affirmant qu'il ne "ne se laisserait pas entraîner à répondre aux petits agents et ceux qui nous insultent", en réaction à cette levée de boucliers.
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commentaires (8)
Mais si, mais si elles sont libanaises. Et meme si elles ne le sont pas elles le deviendront pardi. au rhytme ou la Syrie se decoupe en morceaux, pourquoi le Liban n'en aurait pas une petite partie ? apres l'Iskandaron pris par les turcs le Golan pris par les Israeliens le Kurdistan syrien piqué par les kurdes le rif de Homs maintenat fermement hizbollahi pourquoi pas nous ?
Lebinlon
10 h 10, le 29 avril 2019