Le département d'Etat américain a offert lundi des récompenses allant jusqu'à 10 millions de dollars à toute personne susceptible de fournir des informations sur les mécanismes de financement du Hezbollah et nommément identifié trois des grands bailleurs de fonds du parti, selon un communiqué diffusé sur son site internet.
Il s'agit, selon le texte du communiqué, des premières récompenses de la sorte offertes dans le cadre de la lutte contre les "réseaux internationaux de financement du Hezbollah". Les récompenses financières seront attribuées aux personnes permettant d'identifier et de mettre un terme à des sources de revenu ou mécanismes de financement du parti, à ses principaux bailleurs de fonds, aux institutions financières facilitant les transactions financières du parti, aux sociétés ou fonds d'investissement détenus ou contrôlés par le Hezbollah ou des personnes le finançant, aux sociétés-écrans permettant l'approvisionnement du parti en "technologies à double-usage" et aux mécanismes criminels impliquant des partisans du Hezbollah.
"Le Hezbollah génère près d'un milliard de dollars par an grâce au soutien financier direct de l'Iran, à des échanges et investissements internationaux, à un réseau de donateurs et à des activités de blanchiment d'argent", estime la diplomatie américaine.
(Pour mémoire : Cinq millions de dollars en échange d'informations sur des cadres du Hezbollah et du Hamas, annoncent les USA)
Trois "financiers" recherchés
Le département d'Etat nomme trois personnes, identifiées comme "financiers essentiels du Hezbollah" et qualifiées de "terroristes désignés spécialement au niveau international", à propos desquelles il cherche des informations. Le premier de ces trois "financiers" est Adham Tabaja, "un membre du Hezbollah qui a des liens directs avec les leaders de l'organisation, y compris avec le Jihad islamique". Selon le communiqué américain, M. Tabaja, qui possède le groupe immobilier et de construction Al-Inmaa, mène des transactions pour le compte du parti au Moyen-Orient et en Afrique occidentale.
Le troisième de ces financiers supposés des activités du parti chiite est Ali Youssef Charara, président du conseil d'administration et directeur général de la société libanaise de télécommunications Spectrum Investment Group, qui a "des intérêts professionnels importants dans le secteur des télécoms en Afrique de l'Ouest". "Charara a reçu des millions de dollars de la part du Hezbollah afin d'investir dans des projets commerciaux soutenant financièrement le groupe terroriste", ajoute le texte.
En novembre dernier, le département d’État américain avait offert une récompense pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars pour toute personne fournissant des informations sur des cadres du Hamas et du Hezbollah, accusés de terrorisme et recherchés par les services de renseignements des États-Unis.
Fin octobre, le président américain, Donald Trump, avait signé un texte renforçant les sanctions contre le Hezbollah. Il s'agit de la loi "Hezbollah International Financing Prevention Amendments Act (HIFPAA) of 2018", une version amendée (S.1595) d'une loi précédente, votée par le Sénat le 5 octobre 2017. La S.1595 impose notamment des sanctions à toute personne, entité ou Etat étrangers aidant directement ou indirectement le parti pro-iranien.
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commentaires (10)
Mais c'est clair l'argent du Hezbollah vient du traffic de drogue et l'alliance avec la mafia internationale
Eleni Caridopoulou
19 h 33, le 23 avril 2019