Le président du Parlement, Nabih Berry, en visite officielle en Irak, a accusé Israël de convoiter les eaux libanaises où se trouvent des ressources gazières, indiquant avoir assuré au secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo que le Liban ne céderait "pas une goutte d'eau" à l'Etat hébreu.
M. Berry a tenu ces propos lors d'un entretien dimanche soir avec le chef du gouvernement irakien, Adel Abdel Mahdi, au premier jour de sa visite à Bagdad, dans des propos rapportés lundi matin.
"L'ennemi israélien a des visées sur nos eaux, mais nous ne céderons pas une seule goutte d'eau, et c'est ce que j'ai affirmé au secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo", lors de sa visite à Beyrouth fin mars, a dit le président du Parlement. "Comme nous avons pu vaincre Israël grâce à notre unité, nous pouvons le faire également contre le terrorisme et Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique). Sans cette unité nationale, la victoire aurait été plus difficile, voire impossible", a ajouté Nabih Berry.
Mike Pompeo aurait proposé, lors de son passage à Beyrouth, aux dirigeants libanais de dissocier les frontières maritimes des frontières terrestres, en commençant par régler les différends terrestres et en confiant à une commission d’arbitrage internationale le conflit sur les 850 km2 de la zone maritime que le Liban réclame et que les Israéliens revendiquent. En attendant la décision de l’arbitrage, des sociétés internationales prendraient en charge l’exploitation des ressources gazières de cette zone.
M. Berry a par ailleurs affirmé que "la situation sécuritaire au Liban est excellente. La plus grande crise dans le pays aujourd'hui est la situation économique dangereuse, indépendamment de la situation monétaire saine". "Nous devons œuvrer sérieusement à réduire le déficit (du Trésor), à défaut de quoi, le Liban sera exposé à des conséquences néfastes", a prévenu le président du Parlement libanais.
Le président du Parlement a enfin estimé que l'Irak "peut jouer un rôle plus grand et plus efficace sur la scène régionale", notamment au niveau "de la réconciliation entre l'Arabie saoudite et l'Iran", les deux rivaux, respectivement sunnites et chiites, de la région.
Le Premier ministre irakien a pour sa part affirmé à M. Berry que "le Liban peut apporter beaucoup à l'Irak, et l'Irak peut apporter beaucoup au Liban".
Lundi dans la journée, Nabih Berry a rencontré la plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les deux hommes ont évoqué la situation sur "la scène islamique, du point de vue de l'union entre toutes les factions religieuses et politiques", en Irak ainsi qu'au Liban. Après un entretien de près d'une heure, M. Berry a répondu aux questions des journalistes sur place. "Je l'ai félicité pour la victoire contre le terrorisme, d'autant que l'ayatollah Sistani a toujours combattu la corruption, et il s'est toujours positionné en faveur de l'unité et du développement de l'Irak", a déclaré le président du Parlement libanais.
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commentaires (8)
Je pense, bien sûr en tant que niaiseux ardu que je suis, que ça coûterait plus cher a notre voisin du sud de nettoyer nos eaux polluées que de filtrer l'eau de mer... Aussi notre union nationale exemplaire qui nous a apparemment débarrassé d'Israël est entrain de nous ensevelir sous une montagne de dettes, d'union de corruption et de désespoir, grâce à sa cacophonie assourdissante. Merci quand même de nous remonter le moral...
Wlek Sanferlou
18 h 29, le 01 avril 2019