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Culture

« Of Fathers and Sons », ou l’enfance volée des jeunes jihadistes

En 2014, le documentaire du réalisateur syrien Talal Derki, Return to Homs, gagnait le Grand Prix au festival de Sundance, provoquant sur son passage un tapage médiatique énorme. En 2018, Of Fathers and Sons, qui a fait son avant-première mondiale au Festival du documentaire d’Amsterdam – IDFA et a concouru à Sundance, a aussi représenté la Syrie aux oscars dans la catégorie documentaire, soulevant par ailleurs une polémique d’un autre genre. C’est dire combien ce cinéaste, installé à Berlin, sait faire des vagues.

Le film, long de 98 minutes, qui ouvre le festival Ayam Beirut al-cinema’iya, montre la famille d’un membre important d’el-Qaëda et s’attarde sur l’entraînement de ses jeunes fils pour devenir des soldats au service du jihad. Pour faire ce film, Derki est parvenu à gagner la confiance d’Abu Osama, 45 ans, un des fondateurs du Front al-Nosra, l’ex-branche syrienne d’el-Qaëda, en lui faisant croire qu’il filmerait dans un but propagandiste, dans l’intérêt du mouvement. Ce qui lui a permis, en prenant de très gros risques et en faisant semblant d’être un musulman convaincu, de vivre avec sa famille, dans le nord de la Syrie, pendant deux ans et demi. Abu Osama croit profondément dans la charia et a donné à tous ses fils les noms des responsables des attentats du 11-Septembre. Ses deux aînés, Osama et Ayman, 13 et 12 ans, sont sur le point de devenir des combattants du jihad, même si l’un d’eux est réfractaire et préfère s’inscrire à l’école. Si Derki suit leur évolution et leur entraînement dans un camp, il n’empêche qu’il montre aussi l’envers du décor, loin du manichéisme primaire : Abu Osama est un père aimant et protecteur.

Pour ce portrait bouleversant (attention : âmes sensibles s’abstenir...) de ces enfants guerriers, Talal Derki se fait simple observateur, sans jugement aucun.

C. K.

En 2014, le documentaire du réalisateur syrien Talal Derki, Return to Homs, gagnait le Grand Prix au festival de Sundance, provoquant sur son passage un tapage médiatique énorme. En 2018, Of Fathers and Sons, qui a fait son avant-première mondiale au Festival du documentaire d’Amsterdam – IDFA et a concouru à Sundance, a aussi représenté la Syrie aux oscars dans la catégorie...

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