La direction d’Électricité du Liban (EDL) a indiqué dans un communiqué samedi qu’elle avait commencé à progressivement réduire la production de courant dans les centrales de Zahrani (Liban-Sud) et Deir Ammar (Liban-Nord) suite à un nouveau retard dans le déblocage des crédits par le ministère des Finances.
L’établissement public détenant le monopole de la production au Liban a indiqué qu’elle sera forcée de stopper totalement la production à Deir Ammar dès mardi et à Zahrani jeudi, si deux navires affrétés par le fournisseur algérien Sonatrach et stationnés depuis « le 12 mars » au large des côtes ne ravitaillaient pas les deux sites en gas-oil rapidement. EDL affirme en outre avoir demandé le déblocage de crédits pour du gas-oil au ministère des Finances dans un courrier daté du 28 février (dont L’Orient-Le Jour a pu consulter une copie).Le ministère a rapidement rétorqué que le décret d’ouverture des crédits avait été signé au courant de la semaine par le président Michel Aoun, accusant EDL de « mauvaise gestion ». Mais alors que celui-ci semble indiquer dans son communiqué que les fonds en question ont été prélevés sur l’avance du trésor de 794 milliards de livres libanais (529 millions de dollars) votée le 6 mars par le Parlement, EDL assure qu’ils doivent être prélevés sur les 400 milliards de livres libanaises (265,3 millions de dollars) débloqués mi-février par un décret.
La situation n’avait pas évolué hier soir, selon une source à EDL contactée par L’Orient-Le Jour. La production dans les autres centrales thermiques du pays ainsi que les deux navires-centrales loués à l’opérateur turc Karadeniz, consomment du fuel oil et ne sont a priori pas concernés.
C’est la troisième fois depuis novembre qu’EDL affirme devoir diminuer la production d’électricité suite à un retard dans le déblocage des crédits pour acheter du carburant.
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